Gros et fiers de l'être
Journal La Presse 19 mars 2003 Cahier E p.E1

Oui, c'est bien beau

Mais, il ne faut pas leur donner raison

         

Sujet: Un péché, c'est un péché

On peut y lire:

Peut-on être gros et bien dans sa peau? C'est le pari d'un mouvement militant qui lutte pour que les gros soient mieux acceptés par la société. À l'heure où l'Amérique est en guerre contre l'obésité, dans un monde où les normes de beauté sont encore tout os et en angles, les gros en ont assez d'être montrés du doigt. Et ils s'organisent.

«L'obésité est une menace plus sérieuse pour la santé des Américains que les armes de destruction massive que pourraient utiliser Saddam Hussein.» Ces propos, prononcés le 22 janvier dernier par le responsable de la santé aux États-Unis, le Dr Richard Carmona, ont fait bondir les ténors du mouvement de défense des grosses personnes aux États-Unis.

«C'est horrible, lance Marylin Yann, l'une des porte-parole les plus médiatisées de ce mouvement chez nos voisin du Sud.

« Si on déclare la lutte aux gros, on me déclare la guerre à moi aussi. On ne peut pas dissocier les deux, s'exclame cette femme de 270 livres qui dénonce depuis 10 ans les préjugés qu'entretient la société à l'endroit des gros.

Aux États-Unis, le « mouvement pour l'acceptation de la taille » regroupe quelques milliers de personnes qui luttent contre la discrimination à l'endroit des personnes de forte taille et des obèses. Au total, on compte une cinquantaine de groupes - certains sérieux, d'autres moins dont l'objectif est de changer les mentalités tout en défendant les droits des gros lorsqu'ils sont brimés.

« On peut être gros et en santé », ajoute Diane Lesage de la Collation Corps Accord. La Lutte contre l'obésité a un côté pervers : elle accentue la phobie des rondeurs et favorise le harcèlement et la discrimination. Quand on emploie des mots comme épidémie, je crois qu'on stigmatise les grosses personnes. »

Ces organismes, qui militent pour la défense des droits des gros en leur fournissant des outils juridiques pour se défendre dans des cas de discrimination, croient que les obèses souffrent plus que jamais d'un problème d'image.

...les gros dérangent. Et les stéréotypes ont la vie dure.

« Les assument que parce que je suis grosse, je mange mal et je ne fais pas d'exercice, lance Marylin Yann. - Personnellement, je veux pas qu'on me qualifie d'obèse. Je ne suis pas malade. Je suis grosse. Je m'alimente bien et je fais de l'exercice régulièrement. Je ne m'entraîne pas pour perdre du poids, mais bien parce que je prends plaisir à faire de l'exercice.

Question de sensibiliser les gens, on organise donc des journées thématiques comme le « Love Your Body day » ou le « Million Pound March ». Ces actions atteignent-elles leur cible ?

Notre discours est plus entendu qu'il y a cinq ans », affirme Marylin Yann, qui passe beaucoup de temps à faire la tournée des écoles et à discuter d'image corporelle avec les jeunes. « Les jeunes femmes que je rencontre sont en colère, assure t-elle. Elles en ont marre de ce discours haineux à l'endroit du corps de la femme. »

Il faut dire aux obèses que leur comportement est dangereux
L'auteur du livre Fat Land critique le discours du « pouvoir gros »

« Lorsqu'on dit à quelqu'un : c'est correct d'être gros, sois fier et acceptes-toi tel que tu es, on tient un discours dangereux, croit Greg Critser, l'auteur de Fat Land : How American Became the fattest People in the World, un essai percutant dans lequel cet ex-obèse raconte les origines de ce qu'on appelle « l'épidémie d'obésité » aux États-Unis.

Mais la majorité des gens sont justement gros à cause du fait qu'ils mangent mal et qu'ils ne bougent pas. Je crois qu'il est dangereux de leur dire que c'est correct d'être gros. Ce message comporte un réel danger pour leur santé. »

Selon lui, certains militants dénoncent la discrimination à l'endroit des gros, mais refusent d'entendre le message de santé publique destiné aux obèses. « Dire qu'on peut être à la fois obèse et en santé, c'est non seulement faux, c'est dangereux. »

Par contre, je crois qu'il n'y rien de mal à dénoncer la gloutonnerie.

Mon commentaire

Pour comprendre l'absurdité de ce dossier, il faut tenir compte de la politique éditoriale de journal La Presse. Ils ont fait au cours de l'an passé une multitude de dossiers et d'articles dramatisant l'obésité. Nous pouvons donc conclure, qu'ils sont de côté des groupes de pressions de l'industrie de l'amaigrissement.

Il existe deux discours concernant l'embonpoint. Mais la salle de presse de ce journal semble tenir compte que d'un seul. Ceux qui sont du bord de ceux qui dramatisent l'embonpoint se croient détenteur d'une vérité incontestable. Ceux qui osent dire le contraire sont perçus comme des imbéciles. Pour eux, seul le discours qui dramatise l'obésité est intelligent et sensé. Envisager le contraire serait impensable.

Dans ce contexte, comment pouvons-nous expliquer qu'ils ont choisi de parler du discours fat acceptance? Qu'est-ce qui les a décidé de parler de cette façon de voir les choses? Est-ce sous la pression des groupes Québec Plus et la coalition Corps Accord ? Ou bien, c'est ce que je pense, c'est avec la venu de Greg Critser à l'Université Mcgill le 9 avril prochain, qui les a décidé de faire un dossier sur Gros et fiers de l'être.

Ce qui est intéressant pour eux, c'est la position de cet auteur, parce qu'elle rejoint la leur. C'est à cause de ce qu'il dit sûr le mouvement fat acceptance qu'ils ont décidé de parler du fat acceptance. Ils n'en auraient jamais parlé du fat acceptance sans cet évènement. Nathalie Collard, l'auteure de ce dossier, est sûrement venue sur mon site web puiser de l'information, puis elle a contacté le CAAO, la coalition Corps Accord et Québec plus pour leur poser des questions avec une intention cachée. 

De toute évidence, son intention était de faire un dossier pour ridiculiser le mouvement  fat acceptance.  Son intention n'était de démontrer que la position fat acceptance est intéressante, correcte, justifiée et envisageable.

En fait de compte, elle a fait un dossier Gros et fière de l'être pour appuyer ou pour mettre en valeur l'opinion Fat-bashing de cet auteur fou furieux. En effet, il semble avoir écrit son livre pour se motiver à ne pas réengraisser. Cette attitude haineuse est commune parmi les femmes qui réussissent à perdre beaucoup de poids. Au départ, elles ont perdu du poids parce qu'elles ne s'aimaient pas rondes. Une fois minces, elles deviennent des militantes anti-obésité convaincues et ont des commentaires désobligeants envers les femmes rondes. Rendues à ce point, ces femmes sont déconnectées de la réalité, elles font une psychose.

Si Nathalie Collard aurait été honnête journalistiquement parlant, elle n'aurait pas titré son dossier «Gros et fière de l'être» mais «Débat entourant l'embonpoint» comme RadioOne à fait durant son émission « The currrent » mercredi le 19 mars dernier. Elle aurait parlé des deux positions et laissé les lecteurs(trices) choisir celle qui leur plaît le plus. 

Elle aurait aussi parler du livre de Paul Campos un professeur de droit à l'Université du Colorado.  "The Last American Diet" qui sera bientôt publié.

Ceux qui dramatisent l'embonpoint, sont moralisateurs. Une personne qui moralise a tendance à adopter des positions extrémistes, à se croire l'unique détenteur de la vérité, à culpabiliser, à juger et à condamner.

Les personnes qui font de l'embonpoint et qui adoptent la position des militants anti-obésité, ne le font pas par choix, mais bien par peur. Elles sont terrorisées par ceux-ci.

Tandis que les personnes qui font le choix d'adopter la position fat acceptance l'ont fait dans une recherche de trouver ce qui leur permettra d'obtenir un mieux être. La position fat acceptance permet d'avoir une meilleure qualité de vie. Si cette position rendrait les gens malades et malheureux, elle ne rejoindrait pas autant de personnes, elle n'aurait pas d'écoute.

La position qui dramatise l'obésité est motivée pas les préjugés et surtout par l'argent. Cette position n'apporte pas du bien aux gens mais fait du bien aux profits des entreprises d'amaigrissement.

Conclusion, cette position alarmiste n'est pas sérieuse. Une personne qui défend une position contre l'embonpoint avec un comportement agressif, extrémiste et haineux perd toute crédibilité. 

Commentaire fait par José Breton

Complément d'information :

"Fat Land" by Greg Critser 

Without Measure - Page 17

Stop That Fat Joke

Dramatisation de l'embonpoint

Not so fat

The Weighting Game by Paul Campos


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