Les rondeurs en question 4e partie

Index
Quelle est l'influence du néocortex sur nos comportements sociaux et sexuels ?
Le bien et le mal
Privation et expiation de ses péchés
La convoitise, la voie d'évitement
Vers une nouvelle culture
Mots de la fin

Quelle est l'influence du néocortex sur nos comportements sociaux et sexuels ?

Voici quelques bouts de texte sur le néocortex tirés du livre « De l'amour plein la tête ou la biologie de l'amour - Dr Marc Schwob »:

« Dans l'évolution de l'espèce humaine, le cortex est la structure cérébrale qui est apparue en dernier, mais elle a rapidement acquis la suprématie puisqu'elle occupe près de 70 % de notre cerveau.

Ce n'est pas pour cela que ce « nouveau cerveau », ce néocortex, a fait disparaître celui que nos ancêtres reptiles nous avaient légué, l'archéocortex, ni celui des premiers mammifères dont nous descendons, le paléocortex.

Centre de notre intelligence, de notre raison, de notre analyse critique, il nous donne la faculté d'apprendre, de mémoriser, de comparer, de réfléchir, de déduire et de nous adapter en permanence au stress de notre environnement, cela en accord avec nos deux autres cerveaux (plus primitifs, certes, mais plus rapides aussi) qu'il a peu à peu enfoui sous sa masse au cours des temps, et que nous verrons plus loin : l'archéo et le paléocortex.

Le lobe frontal donne à l'individu deux facultés essentielles face à l'environnement : son utilisation et/ou son imitation, permettant dans les deux cas une adaptation correcte au monde extérieur. « Cerveau de l'homme civilisé » qui calcule, prévoit, raisonne, réfléchit, anticipe, construit, élabore, le lobe frontal assure également une fonction de régulation de l'humeur : il contrôle, en les anticipant, les pulsions agressives et émotionnelles. Il s'oppose en cela aux deux autres parties de notre cerveau, plus anciennes dans l'histoire de notre espèce, mais tout aussi, voire plus puissantes sur la détermination de nos comportements. »

Je vais appeler le néocortex le cerveau culturel ou moralisateur. Ce cerveau nouveau venu a donné naissance à la dualité du bien et du mal. La morale origine du conflit existentiel que vit l'être humain entre ce que les deux cerveaux primitifs lui font faire et son désir de tout contrôler avec son intelligence que le néocortex lui a procuré.

Le bien et le mal

De là, la présence de comportements qui sont d'origine culturelle et d'autres biologiques. Ceux culturels sont ceux que nous avons appris de nos parents, à l'école, au travail et avec le contact avec autrui. Ces comportements sont établis avec l'aide de l'imagination et de la réflexion humaine dans un but d'établir des règles précises pour assurer la cohésion de la société. Des comportements que nous adoptons par un consensus implicite afin d'être acceptés par les autres et faire son chemin dans la société.

Tandis que les comportements biologiques sont innés en nous depuis notre naissance. Ils font appel aux émotions et aux pulsions. On ne peut pas décider de les avoir ou pas. Ils sont présents en nous et on n'y peut rien. Nos comportements biologiques concernent exclusivement ce que nous faisons pour répondre aux besoins de notre corps dans le but d'assurer notre survie et la reproduction de notre espèce (sexualité). Ils sont là pour nous apporter un bien-être physique et psychologique.

Les comportements culturels concernent nos rapports avec la collectivité et ceux biologiques concernent nos rapports avec notre individualité.

L'humain est à la fois un être culturel et animal. L'idée du péché origine d'une prise de conscience faite par l'être humain de son impuissance à avoir du contrôle sur son côté animal. En effet, le péché, c'est de se laisser aller à ce que nos pulsions animales nous font faire. Le concept du péché est un produit de l'ignorance et de l'incompréhension face à notre vraie nature. L'ignorance et le sentiment d'impuissance amènent l'être humain à se forger des explications mystiques sur ce qu'il n'est pas capable d'expliquer.

Une personne qui perd le contrôle, sur ses pulsions et ses émotions, est dite possédée du démon. Parce que notre néocortex vient en opposition avec les deux autres cerveaux, de là, la question du qui sera le plus fort ? Est-ce que le bien viendra à bout du mal ? Dans la mythologie, Dieu le père et Satan sont de force presque égale. La victoire de Dieu arrivera à la fin du monde au moment où les élus seront accueillis au paradis. Le paradis signifie l'absence du mal (du démon) et donc la disparition de nos deux cerveaux primitifs responsables de nos tentations.

Privation et expiation de ses péchés

D'où l'explication du pourquoi les religions monothéismes ont utilisé les privations pour exorciser le mal. Nos cerveaux primitifs sont responsables de notre tendance aux plaisirs et à la luxure. D'ailleurs, tous les péchés sont reliés à nos besoins physiques et psychiques gérés par l'archéo et le paléocortex. Les deux péchés les plus graves concernent nos deux besoins de base : celui de manger et d'avoir un lien social (rapport sexuel).

Ainsi avec les catholiques, il y a le célibat des prêtres, des frères et des soeurs. Le sexe est interdit avant le mariage et, par la suite, toléré juste pour faire des enfants. Ceci constitue l'effort que nous devons faire pour maîtriser nos pulsions sexuelles (ou le mal). Aussi, il y a le carême avant Pâques, le fait de ne pas manger avant la communion et l'existence du péché de la gourmandise qui sous-entend l'effort que nous devons faire pour maîtriser notre pulsion de se nourrir (ou le mal).

Le péché originel d'Ève ne fut-il pas de manger le fruit défendu ?

À cause de notre long passé culturel religieux qui avait comme objectif de réprimer notre côté animal, nous sommes encore aujourd'hui fortement sous l'influence de cette paranoïa historique.

Nous sommes vulnérables en rapport avec nos besoins et avec notre sentiment d'impuissance en rapport avec nos comportements déclenchés par nos pulsions et nos émotions. La religion est basée sur la manipulation. Manipuler, c'est abuser de la vulnérabilité des autres. Nous sommes tous impuissants (es) en relation avec nos pulsions sexuelles, nos pulsions alimentaires et avec notre besoin affectif d'être aimé.

La valorisation de la minceur pour la femme est une récupération de cette technique de manipulation, utilisée par les religions, à des fins commerciales. Par extension, les rondeurs féminines sont l'œuvre du démon, parce qu'elles provoquent l'ardeur sexuelle chez l'homme. D'ailleurs, leur présence est le résultat du péché de la gourmandise.

La minceur représente la victoire du bien sur le mal. En d'autres mots, que les femmes minces ont réussi, à maîtriser leur pulsion de manger. La minceur d'une femme inhibe la pulsion sexuelle de l'homme et/ou l'aide à avoir du contrôle sur celle-ci. Les femmes minces sont les gardiennes de la bonne morale dans la société d'aujourd'hui. Tandis que les femmes rondes représentent celles qui n'ont pas de volonté. Celles qui succombent aux tentations du plaisir de manger et de la chair (la putain).

La convoitise, la voie d'évitement

Comment pouvons-nous expliquer le désir des hommes d'avoir une partenaire sexuelle mince et le désir des femmes d’être mince ? C'est parce que l'on y attribue une valeur et un prestige à la minceur. Le prestige implique la supériorité d'une chose par rapport à une autre. La supériorité définit ce qui est bien et l'infériorité ce qui est mal.

Donc, donner du prestige à la minceur constitue la clé de la manipulation. Avoir du prestige, c'est avoir du succès et de l'argent. La convoitise est un comportement purement culturel et amène l'homme à neutraliser sa pulsion envers les rondeurs féminines.

Cette convoitise s'installe chez l'homme par conditionnement. On enseigne aux adolescents, à travers la pornographie, que c'est seulement les femmes minces qui sont sexées. En fait à cet âge, le jeune a une érection juste à la vue d'une poignée de porte. La société profit donc de leur pulsion exacerbée sur tout ce qui bouge pour la diriger vers la minceur par conditionnement. Ainsi, on leur dit indirectement, que pour être considéré comme un vrai homme, il faut fantasmer seulement sur les femmes minces. Dans le cas contraire, les jeunes hommes se font traiter d'imbéciles, d'homosexuels, de pervers, etc.

Le prestige associé à la minceur s'observe dans la pornographie. La revue la plus prestigieuse étant Play-boy, car elle a comme réputation de choisir les plus belles femmes du monde. Le prestige de la minceur s'impose aussi avec les actrices américaines qui grâce à leur minceur sont devenues riches et célèbrent. Puis, le fait de faire gagner des millions de dollars à des mannequins, est une autre manière de valoriser la minceur à l'aide du prestige.

Un homme a du désir pour les femmes minces seulement pour bien paraître socialement. C'est la manière qu'utilise la société pour amener l'homme inconsciemment à maîtriser sa pulsion qu'il a envers les rondeurs féminines.

L'obsession de la minceur s'explique par la compétition naturelle qui existe entre les femmes pour mettre la main sur un homme. Ainsi, le prestige social associé à la minceur fait accroire aux femmes qu'il faut être mince pour être séduisante. D'où l'idée ou la croyance que la femme mince est supérieure à celle qui est ronde. Cette dernière se voit condamner à rester célibataire toute sa vie.

La minceur comme standard de beauté pour la femme est une invention.

Vers une nouvelle culture

En résumé, on adopte dans tous les cas un comportement culturel, pour se conformer aux règles, afin d'être accepté et faire sa place dans la société. Notre culture, à cause de notre passé religieux, est basée sur le contrôle de nos pulsions. Notre société a tendance à créer des modes et des valeurs qui s'opposent à notre nature biologique.

Il serait possible d'avoir une culture qui valoriserait nos comportements biologiques. Ainsi, on pourrait mettre à la mode les rondeurs féminines pour respecter notre réalité animale. Mais, cela enlèverait un moyen de manipuler les femmes avec le concept de la dualité du bien et du mal. Aujourd'hui, nous savons assez de choses concernant le fonctionnement de notre cerveau pour pouvoir nous affranchir de ce mysticisme.

Ainsi, nous n'avons pas à craindre nos pulsions et nos émotions. Nous devons reconnaître leur existence, mieux comprendre et les apprécier à leur juste valeur. Le retour de l'appréciation des rondeurs féminines marquera une étape dans l'évolution de notre société. Celle où nous serons bien et en accord avec notre nature animal. En d'autres mots, nous devons pouvoir nous laisser aller librement à nos comportements biologiques. D'ailleurs, ceci constitue un facteur déterminant pour pouvoir s'abandonner à l'affection.

Mots de la fin

Un homme dans tous les cas, s'il laisse sa pulsion sexuelle s'exprimer librement, il sera inévitablement attiré par les rondeurs féminines.

Copyright 1999 Les Éditions de la Femme. Tous droits réservés

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