La confirmation que la revue Châtelaine est un torchon
Magazine Châtelaine février 2003

On y voir et lire:

En page 42

Suis-je encore sexy?

En ce matin où je vous écris, la réponse est non.

Aujourd'hui, je suis enrhumée, j'ai mes règles et je suis crevée. Bref, en piteux états. En pileux état aussi, puisque j'ai grand besoin d'une coupe de cheveux. Quand mon chéri rentrera ce soir, il n'y aura pas le moindre ébat au programme. Mon principal effort consistera, avant de me coucher, à me brosser les dents. On a quand même sa dignité.

Néanmoins, je dois faire attention. Sinon, comment pourrais-je encore être désirée par ce mâle avec lequel j'entretiens une famille, une maison et une minifourgonnette?

Je sais, il est abominable de poser cette question après des décennies de féminisme. Simone de Beauvoir elle-même ne semblait guère se soucier de son apparence. N'avait-elle pas entendu des mois, voire des années pour faire réparer la dent qu'elle s'était brisée lors d'une chute à bicyclette? Il est vrai que c'était pendant la Seconde Guerre. et aucune grossesse ne l'avait transformée en montgolfière, elle.

Quelques mois avant mon premier accouchement, mon chéri m'avait offert une robe de nuit avec peignoir assorti, auxquelles il avait joint une paire de pantoufles lavables, extensibles et bordées de fausses dentelle. La « jaquette » était si ample qu'en plus de mon ventre j'aurais pu camoufler ma voisine. Il y avait des XX imprimés sur l'étiquette. Des becs, j'imagine. J'en aurais pleuré. Je me suis juré qu'une fois ma taille de guêpe retrouvée j'arborerais jusqu'à l'indécence ma féminité. Au diable Simone de Beauvoir.

Sauf que je n'ai jamais retrouvé ma taille. Pire, j'assiste depuis ce temps, impuissante, au déclin de mon propre empire. Le jour, j'use de tous les subterfuges connus pour remonter ce qui a tendance à descendre. Mais la nuit, je suis une cause perdue. J'ai sillonné toutes les boutiques de lingerie, y traînant même le chéri pour lui démontrer l'évidence : je possède trop d'attributs pour d'aussi minuscules pièces de tissu. Y a-t-il une âme bienveillante dans l'industrie du dessous qui va finir par comprendre que les dames enveloppées ont aussi une vie sexuelle? Comment peut-on se rendre attrayante dans des vêtements n'offrant pas plus de soutien qu'un linge à vaisselle?

Les hommes n'ont pas ces tracas. Quand on en aime un, on ne soucie pas qu'il pue, qu'il sue ou qu'il mue. On lui saute dessus. Je parle des deux premiers mois (années ?) d'une relation. Après, les obstacles au désir se multiplient. Un bouton hideux. La digestion bruyante et interminable d'une assiettée de souvlakis. Ou un commentaire malencontreux tel que celui-ci, entendu dans une vie antérieure : « Rentre ton ventre, sinon ça brise la ligne de ta silhouette. » Quelle ligne ? J'ai TOUJOURS  eu un ventre!

N'espérez pas plus d'indulgence de la part des enfants. «T'as pas mis ton gorge-à-seins », me critiquait ma fille, qui a mis des semaines à apprendre à dire soutien-gorge. »T"es pas veille, t'as juste des plis sous le menton », faisait remarquer à sa grand-mère l'enfant d'une de mes cousines. Ça ne sait même pas épeler cellulite et ça a déjà une opinion sur la question !

Qu'est-il advenu de la robe de nuit, du peignoir et des pantoufles lavables? Estimant qu'ils porteraient un coup fatal à mon estime personnelle, je les ai retournés au magasin. Après des années de tergiversations, je me suis procuré une chemisette en soie de couleur saumon, vaporeuse et... spacieuse. Le hic, c'est qu'on gèle comme un rat là-dedans. Le chéri doit consacrer de longues minutes à sauver mes extrémités de l'hypothermie. Par chance, cet homme est un véritable calorifère. Bilan : je finis toujours  par enlever mon attirail saumon. Je vous le demande : à quoi bon se donner tant de mal pour finir invariablement à poil?

Anne Marie Lecomte est journaliste à Radio Canada International.

En page 11

La question du mois : « L'estime de soi est-elle essentielle au bonheur? »

En page 27 une publicité d'un produit miracle pour perdre du poids

En page 96 une photo d'une anorexique qui pose pour de la lingerie dans leur section mode 

En page 137 un carnet mode qui parle des dessous minceur

Les dessous minceur

Ils sculptent la silhouette, atténuent les rondeurs, nous permettent de tricher un peu - et, surtout, sont vraiment confortables.

Si vous croyez pouvoir retrancher d'un coup 10 cm à votre tour de taille en enfilant un body amincissant, vous risquez d'être déçue : nous sommes loin, très loin des corsets de nos aïeules.. Les dessous minceur d'aujourd'hui ont une approche plus sensée.

Sujet: Mission commerciale

Mon commentaire

Dans un premier temps un texte d'une journaliste qui exprime  un mal de vivre en relation avec ses rondeurs provoquée par l'obsession de la minceur de la société. Dans un deuxième temps, tout pour que ce mal de vivre s'amplifie.

Un mal de vivre, une inquiétude, une hésitation et un doute sur la raison d'être de ses rondeurs. Une crise existentielle qui lui fait se demander que font ces rondeurs sur mon corps, par quel mauvais sort suis-je prise avec cela sur mon corps?

Pourquoi n'ai-je pas un corps " féminin" comme celui qu'on voit dans la revue Châtelaine. Pourquoi ai-je le destin d'avoir un corps monstrueux? Mon amoureux est bon de me faire l'amour malgré mon corps difforme. Se sacrifie-t-il le pauvre par amour aveugle ou en attendant de se trouver une autre femme au corps parfait?

C'est compréhensible qu'au Québec les femmes se posent des questions sur l'esthétisme de leurs rondeurs. Les rondeurs, est-ce sexy, est-ce que les hommes aiment les rondeurs? Car personne dans la société à part moi, fait la promotion de la beauté de la rondeur féminine. On ne parle que de minceur et jamais on ne parle positivement des rondeurs.

Et c'est surtout pas la revue Châtelaine qui a une opinion positive des rondeurs.

La revue Châtelaine n'a pas de mission éducative. En effet, en la lisant, les femmes se sentent-elles plus intelligentes et bien dans leur peau? Est-ce que cela leur fait du bien à l'âme et au cœur de regarder de cette revue?

Absolument pas

La mission de la revue Châtelaine est seulement économique. Lise Ravary, la rédactrice en chef, est venue dire deux  conneries à l'émission Sexe et confidence du 17 février dernier dont le thème était les rondes auront-elles la côte: 

- dire que les mannequins seront toujours minces dans sa revue parce que les couturiers leur envoient des échantillons que pour les femmes qui ont une taille six ans.
- dire que les femmes de veulent pas voir de femmes de taille plus dans les magazines parce que cela leur projetterai une image qu'elle n'aime pas voir d'elle, en parlant des rondeurs.

Cela démontre à quel point Lise Ravary, une femme rondelette, est prête à se prostituer pour sauver son travail. Elle se renie elle-même pour jouer le jeu de la politique éditorial de l'entreprise Rogers Communications, qui l'emploie.

Si les femmes n'aiment pas leurs rondeurs, ce n'est pas à cause d'un trait psychologique transmis génétiquement, mais à cause du contexte culturel qui les amène à haïr leur corps. Si on enseignait aux femmes à aimer leurs rondeurs, celles-ci apprécieraient de voir des mannequins taille plus dans les revues.

Se haïr ne constitue pas un besoin chez les femmes. Les femmes comme tout être humain ont besoin d'être valorisées, appréciées, encouragées, comprises et reconnues. Les femmes ont besoin qu'on les fasse se sentir et qu'elles se sentent bien dans leur peau.

Ce n'est pas en acceptant de placer une publicité d'un produit amaigrissent miracle, ce n'est pas en choisissant un mannequin anorexie pour montre de la lingerie et ce n'est pas en choisissant les termes «atténuent les rondeurs» et «les dessous minceur» qu'on va aider les femmes à acquérir une bonne estime de soi. Car, la capacité d'aimer ses rondeurs est essentielle au bonheur de la femme.

Commentaire fait par José Breton

Complément d'information

Site de la revue Châtelaine

Thin Obsession, Fat Opression Simon Fraser University's

and ain'tIa woman: Hollywood's `healthy bodies' leave women 

The Perfection-Thinness Syndrome 

how can we learn to love our bodies? 

Guardian | Japanese slimmers pay high price for obsession 

Amazon.com: Books: Am I Thin Enough Yet?: The Cult of Thinness ... 

BBC News | HEALTH | Models link to teenage anorexia 

Media Influence on Eating Disorders. 

Voices Nov. 95: Why Do Women Hate Their Bodies? 

Unit 1 B Media Influence, the Thin Ideal, and Body Image 

body image, the media & you


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