Un prof en forme
Journal de Québec jeudi 9 mai 2002 page 11

Sujet: Contradiction et discrimination

On peut y lire:

SAN FRANCISCO (AFP)  - Une professeur d'aérobic de 108 kilos s'est vue reconnaître le droit d'enseigner sa discipline par une commission administrative de San Francisco, après le refus d'une chaîne de salles de gymnastique de l'engager, selon une source officielle.

Jennifer Portnick, 38 ans, 1,73 m, a réussi à convaincre la chaîne Jazzercise, basée à San Diego (Californie, ouest), qu'un instructeur en aérobic pouvait être gros mais en pleine forme.

Elle avait déposé une plainte en 2001 auprès d'une commission défendant les droits de l'Homme à San Francisco. Son "cas était parfait" et correspondait pleinement "à la peur, chez les gens, de ce que signifie l'obésité", a commenté Larry Brinkin, porte-parole de cette commission.

La chaîne Jazzercise avait refusé à Jennifer un emploi d'instructeur pour une question d'image et parce qu'elle ne paraissait pas "suffisamment en forme".

Le professeur avait rétorqué que son apparence était plus proche de celle de la moyenne des femmes américaines que de celle des professeurs d'aérobics mais que son mode de vie sain la qualifiait tout à fait pour diriger une classe.

Après une mobilisation en sa faveur et la menace d'un boycott des salles de gymnastique, Jazzercise a fini lundi par retirer le critère "d'apparence convenable" pour ses recrutements.

Les candidats seront à l'avenir jugés sur leur endurance, leurs capacités physique et de danseur, a indiqué une porte-parole de la chaîne, Kathy Missett.

L'affaire Portnick est la première du genre à San Francisco depuis la loi dite "Petit et gros" adoptée en mai 2000, interdisant toute discrimination basée sur la taille, le poids ou l'apparence physique.

Jenneifer Portnick a indiqué ne pas avoir l'intention de postuler à nouveau chez Jazzercise d'autant que son histoire lui a apporté, outre la notoriété, une affluence importante dans les cours qu'elle donne dans une entreprise concurrente.

Mon commentaire

Là, c'est intéressant, à la lumière, de ce qui se passe avec la demande d'ajouter dans la charte des droits et libertés de la personne, la discrimination concernant le poids corporel,. Demande, fait à l'assemblé national au mois de mars dernier et que nous aurons bientôt des nouvelles. Cette histoire de prof d'aérobie prouve que cet ajout est pertinent et nécessaire à l'article 10 sur la discrimination interdite.

Si en Californie, ils ont prévu cette discrimination dans leur charte, pourquoi pas aussi au Québec. Il y a beaucoup de situations aussi au Québec où on discrimine les femmes en fonction de leur poids. Mais ici,  dans ce cas, la discrimination n'est pas seulement évidente et elle est abusive. 

En effet, les centres de conditionnement physique genre Nautilus Plus et Energie Cardio, ce sont montés une clientèle grâce à l'obsession de la minceur. Ils ont une approche qui répond aux préjugés de la société, donc avec manque de respect. Ils choisissent des miss aérobies, comme j'appelle, comme instructrice. Des instructrices, souvent trop maigres, pour avoir des menstruations. Parce que dans leur tête, c'est la minceur qui représente le summum tant pour ce qui attrait du corps en santé, du corps en condition physique et à son esthétisme.

Ils se servent de leurs miss aérobies comme exemples à suivre et je dirais même plus comme objectif à atteindre. Ils imposent donc ainsi, à toutes les femmes qui payent pour suivre des séances d'aérobie, l'objectif de devenir aussi mince que leur instructrice. C'est carrément insultant pour une femme de se faire rappeler pendant une heure de temps à quel point son corps est laid par rapport au corps "parfait" de son instructrice "top fit".

C'est pas avec gaieté de coeur que les femmes acceptent cette torture psychologique. Elles y sont forcées indirectement par les pressions que la société leur met pour perdre du poids. Elles s'infligent une punition à cause du sentiment de culpabilité de savoir suposément lassé allé à engraisser. 

En ajoutant, dans la charte des droits et liberté de la personne, la discrimination en relation avec le poids de la personne, cela changera cette situation inacceptable. Les femmes feront moins de l'activité physique dans le but de se punir, parce qu'être ronde sera perçu comme correct et normal, parce que cela ne sera plus un péché d'être ronde, parce qu'être ronde ne sera plus considéré comme un signe d'un manque de volonté, etc.

Si, c'est correct et normal d'être une femme ronde, vous  pouvez aussi être en parfaite santé. Car dans les faits, la santé n'est pas une question de poids, mais une question de bonne habitudes de vie et alimentaire. D'ailleurs, la privation alimentaire accouplée à des activités physiques est loin d'être bon pour la santé.

L'objectif poursuivi en faisant de l'activité physique, n'est pas de perdre du poids, mais d'avoir un coeur plus efficace, d'avoir une meilleure vascularisation, d'avoir un bon tonus musculaire, de se détendre, d'avoir du plaisir, etc..

Commentaire fait par José Breton

Informations supplémentaires

What do a fat-accepting aerobics instructor and a fact-rejecting psychology professor have in common?
Jazzercise Settlement Redefines Who's Fit ABC NEWS
240-pound San Francisco woman rejected as aerobics teacher alleges bias - San Francisco Chronicle
Le Monde.fr - dernière heure : Jennifer, 108 kilos, gagne le ...
http://www.humour.com/afp/ins/020510084950.oruww0fb.html
Living Large Online
Now, San Francisco may join a handful of jurisdictions across the nation to ban discrimination based on weight and height.

EVERY BODY CAN BECOME FIT
He's tubby, He's tough - & He's a tiger in triathlons!


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