Kilos en trop
et si c'était vos émotions Sujet: Maigrir par culpabilité On peut y lire: Compulsion alimentaire - Quand on mange ses émotions... Frustration ou satisfaction, peine ou joie, peu importe l'émotion, c'est immanquables: chaque fois, vous vous précipitez sur la nourriture! Vous êtes heureuse? Malheureuse? Il n'y a que la bouffe pour calmer. Lors de vos «crises», vous passez sans transition du chocolat aux croustilles et des biscuits aux restes du souper... Bref, vous avalez n'importe quoi de comestible, en autant que vous l'ayez sous la main! Après un court soulagement, c'est la honte qui vous submerge: «Mais qu'est-ce qui a bien pu me pousser à m'empiffrer» Par Jacqueline Bousquet Si vous vous reconnaissez dans ce comportement excessif qui n'aide en rien votre ligne, il est possible que vous souffriez d'une tendance à manger vos émotions». Souvent inconscient, ce phénomène ne touche pas seulement les femmes, mais aussi plusieurs hommes et de plus en plus d'adolescents. Rassurez-vous, cependant: tout comme d'autres phénomènes analogues (passion du jeu, dépendance au cybersexe, alcoolisme, etc.) la compulsion alimentaire peut être tenue en laisse. Les émotions font-elles grossir? Avant d'agir sur le problème, il faut d'abord savoir que les émotions ne sont pas la cause de l'embonpoint ou de l'obésité, bien qu'elles puissent contribuer à les aggraver. Selon le Dr Paul Thomas, de la clinique Poids Santé de Montréal, les problèmes de poids résultent d'un trouble métabolique... Avant toute chose, la personne qui "mange ses émotions" et qui a une à l'embonpoint doit prendre conscience qu'en plus d'un problème d'alimentation compulsive, elle souffre aussi d'une sensibilité, elle souffre aussi d'une sensibilité métabolique au sucre et au gras. Même après avoir atteint le poids désiré, elle devra toute sa vie porter attention à ce qu'elle mange. La personne mince, au contraire, est insensible au sucre et au gras. Elle peut donc, émotions ou pas, manger tout ce qu'elle veut sans que cela n'ait d'incidence notable sur son poids.» Manger autrement Selon le Dr Thomas, la solution pour les compulsives qui souffrent d'embonpoint repose sur deux grands principes : manger de cinq à six fois par jour - au total, trois repas et deux collations - et préférer chaque fois les protéines aux hydrates de carbone (sucres et féculents). Il faut d'abord savoir que les hydrates de carbone risquent d'aggraver votre compulsion alimentaire. En effet, un repas riche en sucre ou en amidon aura pour effet d'accélérer la synthèse de sérotonine cérébrale, une substance qui stimule l'appétit. Émotions mal gérées «Cette tendance à "manger ses émotions" est en lien avec la société où l'on vit», avance Dania Ramirez, psychologue à l'université de Montréal et spécialiste de troubles de l'alimentation. Avec si peu de temps dans sa journée pour s'occuper d'elle-même, la mangeuse compulsive voit la nourriture comme une façon de décompresser, de se faire plaisir ou de s'apporter un réconfort, explique Mme Ramirez. Un tel comportement peut aussi émerger lors d'une rupture amoureuse, d'une situation difficile au travail, d'un deuil, etc. Il peut également se manifester à la suite, par exemple, d'une conversation animé avec un proche: plutôt que d'exprimer clairement son désaccord, sa colère ou sa peine, la personne préférera se taire, pour se jeter ensuite sur la nourriture afin de se défouler. Pourquoi certaines personnes réagissent-elles en établissant une relation compulsive avec la nourriture? « C'est d'abord une question d'estime de soi, répond Diana Ramirez. Une perte d'amour de soi peut évidemment survenir après un épisode de compulsion alimentaire. Mais souvent cette faible estime de soi était déjà présente, parfois même depuis l'enfance. En revanche, la personne qui est bien dans sa peau n'adoptera pas un tel comportement autodestructeur. À cette question d'estime de soi peuvent aussi s'ajouter des traits de personnalité. Par exemple, une personne plus obsessive ou plus anxieuse que la moyenne sera portée à compulser d'avantage, dans la nourriture ou autrement. De même, celle n'a pas adopté de stratégies efficaces pour régler les conflits gère moins bien ses problèmes. Elle peut alors sombrer dans des comportements malsains. La privation peut aussi jouer un rôle dans le processus. Par exemple, une personne qui s'interdit certains aliments à cause de sa diète aura tendance à les consommer compulsivement quand elle se laissera "faire des réserves" en prévisions futures.» Rescapées de la compulsion Manger ses émotions, Louise Vincent sait ce que c'est! Son livre intitulé Arrêtez de manger vos émotions!, (publié chez les édition quebecor, convergence pour faire de la publicité au livre) a été traduit en plusieurs langues. À l'époque, je ne comprenais pas toujours pourquoi j'avais des fringales aussi subites, mais je me suis ensuite rendu compte que je mangeais souvent par ennui», raconte-elle. Je me disais qu'il était normal d'avoir un surplus de poids à mon âge... Je ne me rendais pas compte que, si je me laissais aller, c'était parce que je me sentais seule et stressée. Les trucs de Louise Vincent Quand vous êtes aux prise avec une émotion, poussez un cri, respirez un grand coup, marchez en long et en large ou buvez de l'eau.. Vous constaterez un apaisement. Vous sentez que vous allez succomber à une crise? Prenez le téléphone! Appelez une amie, un parent ou même, pourquoi pas, un centre d'écoute. Quand on a un trop-plein d'émotions, parler à quelqu'un en se vidant le cœur enlève l'envie de se jeter sur la nourriture. Adoptez un système de récompenses. Quand vous parvenez à résister à une très grosse tentation, offrez-vous un petit plaisir, comme un magazine, un bain moussant, des billets pour un spectacles, etc. Mon commentaire Kilos en trop et si c'était vos émotions! En d'autres mots, c'est de votre faute si vous n'êtes pas mince, petite et délicate comme les vedettes de la télévision et du cinéma. Cette question implique qu'au départ, vous avez quelque chose de pas normal. Vous avez un problème à résoudre. Le problème étant ici d'avoir des bourrelets disgracieux. C'est compréhensible, quand on valorise la minceur que l'on soit porté à considérer la rondeur comme malsaine, anormale et répugnante. Une personne, qui considère les rondeurs féminines comme pathologiques, s'intéresse à toutes les idées qui ont comme objectif des éliminer. Ainsi, la thèse émotionnelle semble séduisante pour expliquer l'inacceptable. Séduisante, car elle est facile à faire. Facile à faire, parce que cette explication découle directement d'un préjugé de la société. Le préjugé qui pousse les gens à regarder de travers une personne de forte taille qui mange un dessert dans un restaurant. « Elle peut bien être grosse, elle mange comme une cochonne ». Les gens qui lèvent le nez sur une personne qui fait de l'embonpoint, la voient automatiquement dans leur tête en train de manger. En d'autres mots, c'est la haine qui pousse les gens à penser que ceux qui font de l'embonpoint ne sont pas capables d'arrêter de manger (ils mangent leurs émotions). Mais malheureusement aussi, la thèse émotionnelle est celle qui fait le plus de ravage sur la santé mentale des femmes. En effet, à cause du contexte culturel, les femmes ont de la misère à considérer leurs rondeurs comme esthétiques. Elles sont mal dans leur peau. Elles ont une fragilité, elles sont à fleur de peau en rapport avec leur image corporelle. Venir leur dire «si c'était vos émotions», c'est leur planter un clou dans le pied. C'est une accusation et une condamnation en même temps. «Il va falloir que tu payes pour tes excès, pour ta gourmandise ma "grosse cochonne". Au pain sec et à l'eau pour six mois, c'est tout ce que tu mérites.» En contre-partie, on voit les choses différemment, si on a un préjugé favorable pour la rondeur féminine. Ainsi, la personne qui considère les rondeurs féminines comme saines et esthétiques. Elle ne lui viendrait pas à l'esprit de considérer que l'action de manger, pourrait être à quelque part, pathologique. Parce que manger, c'est comme les rondeurs féminines, ça va de soi. Manger, c'est sain, la question ne se pose même pas. Manger est essentiel non seulement pour notre survie, mais aussi pour se maintenir en bonne santé mentale. En effet, ça nous réconforte et ça fait baisser notre niveau d'anxiété. « L'obsession de la minceur et si c'était une question culturelle » Le Dr Paul Thomas, n'est pas du tout une référence. Car, il est en conflit d'intérêt avec la vente de produits pour le jeûne protéiné. Ce n'est pas en mangeant qu'on reçoit le message qu'on a besoin de manger. Ce n'est pas en mangeant qu'on stimule notre appétit. Mais, c'est plutôt le manque de nourriture ou l'état de jeûne qui stimule la sécrétion de sérotonine qui nous donne de l'appétit. Avoir de l'appétit constitue un réflexe de survie. Car logiquement plus on ingère des calories, moins on a de l'appétit. Donc, ce médecin de la minceur dit vraiment n'importe quoi. Je ne suis pas d'accord aussi avec cette Diana Ramirez. ELLE!, une spécialiste des troubles de l'alimentation MOM N'OEIL. Dans le contexte de l'obsession de la minceur, venir dire que les femmes qui ont une bonne estime de soi et qui sont équilibrées mentalement ne mangent pas leurs émotions (compulsion alimentaire), c'est insultant. Car, cela envoie indirectement le message que toutes les femmes ayant de rondeurs sont des folles. «Mesdames améliorez votre estime de soi et vous deviendrez
automatiquement mince! » En vérité, les seuls cas de compulsion alimentaire se retrouvent parmi les femmes qui ont une obsession de la minceur. Chez celles qui n'aiment pas leurs rondeurs et qui sont insatisfaites de leur corps. Ce sont les femmes qui n'aiment pas leurs rondeurs qui ont une faible estime de soi. Ce sont les femmes qui ont une obsession de la minceur, qui essaient régime par-dessus régime dans l'espoir de devenir mince un jour, qui adoptent un comportement autodestructeur. Ce sont elles qui développent une relation malsaine avec la nourriture en se culpabilisant à la moindre calorie de trop. En effet, celles-ci utilisent la privation alimentaire pour se punir. C'est lorsque l'action de manger, n'est plus une source de plaisir qu'on parle de désordre alimentaire. En contre-partie, se faire du bien avec de la nourriture, c'est sain. Ainsi, une personne saine d'esprit utilisera la nourriture pour faire baisser son anxiété suite à un choc émotif ou à une émotion forte de peine ou de joie. Moi, cela m'arrive de manger une boîte de gâteaux, quand je me sens triste. C'est normal est sain de faire cela. Je ne me culpabilise pas après, parce que je n'ai pas de préoccupations au sujet de mon poids corporel. Ma seule préoccupation est ma santé mentale. J'ai fais cela pour me faire du bien, pour me calmer, pour me réconforter, etc. Cela fait parti de l'hygiène mentale de se gâter et de se faire plaisir dans la vie. De toute façon, j'ai toujours moins faim au prochain repas. Car, l'hypothalamus s'occupe de faire la balance énergétique afin de maintenir mon poids stable. Finalement, nous ne vivons pas d'émotions fortes tous les jours. Une femme qui a une bonne estime de soi, vit bien avec ses rondeurs et mange sans se préoccuper des calories. Elle ingère un nombre de calories constant d'une semaine à l'autre parce que manger s'intègre dans sa routine de vie. Par conséquent, pour elle, manger en général ne constitue pas une préoccupation. Par conséquent, cette femme place ses énergies sur les choses de sa vie qui ont vraiment de l'importance. Pour terminer, les trucs de Louise Vincent, c'est de la démence pure. C'est en d'autres mots, des moyens pour essayer de ressentir moins la souffrance et des façons de se récompenser d'avoir eu le courage de se punir. Des trucs qui font monter le niveau d'anxiété. Puis, s'infliger des privations provoque la compulsion alimentaire. Finalement, la meilleur moyen de développer un désordre alimentaire, c'est d'essayer d'arrêter de manger ses émotions.. Commentaire fait par José Breton
Complément d'information : La revue Femme un produit Quebecor Le Dr Paul Thomas est publié aussi chez Quebecor, dans la série de la magouille minceur de Québecor Les sujets
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