LA FRAUDE DE L'INDUSTRIE DE LA MINCEUR ET
SES CONSÉQUENCES SOCIALES
La fraude de l'industrie de la minceur
consiste à une fausse représentation. En
d'autres mots, cela veut dire que l'on vous vend
une affaire avec un résultat qui s'avère ne pas
être celui que l'on vous promettait.
Pour le cas de l'industrie de la minceur, elle
vous promet que vous allez perdre du poids et le
maintenir par la suite. C'est une fraude parce que maigrir ne fonctionne pas. En effet, il
est reconnu scientifiquement que dans 95 pour cent
des cas, les gens qui perdent du poids le
reprennent entièrement et même un peu plus à
chaque fois.
C'est une fraude parce qu'on cache cette
réalité pour en tirer profit.
En effet, si les personnes n'auraient à
maigrir qu'une seule fois pour toute, cela serait
beaucoup moins payant pour cette industrie.
L'effet yo-yo, bien connu, leur garanti une
clientèle qui consommera régulièrement tout au
long de sa vie des produits et des services
pour maigrir.
Cette industrie vous promet aussi qu'en perdant du poids:
- vous aurez une amélioration de votre
santé
- tous les hommes seront à vos pieds
- vous ne tomberez plus jamais malade pour le
reste de votre vie
- l'estime que vous avez de vous-même
augmentera
- vous arrêterez de souffrir
- vous serez enfin heureuse
- vous allez enfin être une belle femme
Ce ne sont que des promesses qui ne se
réalisent jamais.
C'est la seule fraude dont l'ensemble de la
société est complice, parce qu'elle n'est pas remise en
question par
les journalistes et qu'elle n'est pas réglementée. Elle
a la voie libre pour abuser des femmes.
Je m'adresse au Ministre de la santé M. Jean Rochon
(ministre du temps):
Les femmes au Québec dépensent 75 millions
chaque année pour tenter de perdre du poids.
Cela ne serait-il pas suffisamment important pour que vous légifériez cette
industrie, tout en considérant son effet
sur la diminution de la qualité de vie des
femmes, des coûts économiques et sociaux que
cela entraîne dont en voici un résumé:
- Si les femmes sont plus pauvres que les
hommes, de combien s'appauvrissent-elles en plus
inutilement dans leur désir de perdre du poids?
- Les femmes ont donc moins d'argent pour
s'assurer une qualité de vie, leur permettant
d'être plus en santé et productive. Il est
reconnu que les gens pauvres sont plus victimes
de maladies mentales et physiques.
- C'est de l'argent en moins pour le bien-être
de leur enfant, en moins pour se payer des
vacances, pour se reposer, en moins pour s'acheter
des bons aliments, en moins pour se payer des
loisirs, pour socialiser, etc.
75 millions, c'est beaucoup d'argent jeté par les fenêtres qui pourrait servir à des choses
plus constructives dans la société:
- Cet
argent pourrait servir pour améliorer la
condition des femmes.
- Plus d'argent pour les
maisons d'hébergement pour les femmes victimes
de violence.
- Plus de ressources pour les femmes
victimes d'actes criminels.
- Plus d'argent pour
aider les enfants et les familles en difficulté.
- Plus d'argent pour créer des
emplois pour les femmes. etc.
Ces 75 millions sont
plus que ce que Centraide-Québec reçoit en dons, soit environ 55 millions.
Il y a un coût économique et social associé à
l'obsession de la perte de poids. Je
l'évalue à plusieurs centaines de millions de
dollars en frais d'hospitalisation, en
absentéisme au travail, etc. Des souffrances
psychologiques qui ne peuvent être évaluées financièrement.
Car une femme qui n'ingère pas le nombre de
calories exigées par son corps pour optimaliser son
fonctionnement, handicape sérieusement sa vie. Par
conséquent:
Qu'est-ce que cela coûte à la société:
- une femme qui est moins productive à son
travail,
- une femme en déficit d'attention,
- une femme qui devient plus irritable dans ses
relations avec les autres,
- une femme qui a moins de patience avec ses
enfants,
- une femme qui vit des états dépressifs plus
fréquemment,
- une femme qui attrape plus facilement le rhume
ou la grippe,
- une femme qui a de la difficulté à supporter un
stress modéré,
- une femme qui a de la difficulté à bien dormir,
- une femme qui se fait hospitalisée pour une
dépression,
- une femme qui se fait hospitalisée pour se
faire enlever la vésicule biliaire,
- une femme qui se fait hospitalisée pour des
problèmes cardiaques,
- une femme qui se fait hospitalisée pour le
cancer,
- une femme qui en meurt,
- une femme qui n'utilise plus son intelligence,
ses talents et sa créativité parce qu'elle fait
une obsession pour perdre du poids,
- un enfant qui naît de faible poids parce que
sa mère se sous-alimentait durant sa grossesse
de peur de prendre des kilos en trop,
- une femme qui devient anorexique ou boulimique,
- une femme qui en meurt,
- une femme qui ne pense et qui ne parle que de
la nourriture,
- une femme qui cesse d'être menstruée parce qu'elle est trop
maigre, perd de la
masse osseuse,
- une femme après la ménopause qui devient
handicapée à cause d'une ostéoporose sévère,
- une femme qui se rend malheureuse à cause de
son supposé surplus de poids ?
Et en j'en passe...
Remettons les pendules à l'heure: le problème
se situe au niveau des désordres alimentaires
qu'engendre l'obsession de la minceur et non au
niveau d'un facteur de risque, banal parmi
tant d'autres, que constitue un surplus de poids.
M. Rochon, vous devriez réglementer, parce que
cette fraude affecte sérieusement la santé des
femmes. Pour avoir une société forte, il est
essentiel que les femmes soient en santé et
heureuses de vivre. Il faut donc une
réglementation comme il y a depuis l'an passé
au Connecticut.
Cette absence de réglementation laisse la
voie libre aux abus et aux passes croches. Par exemple:
Avec de la publicité insidieuse que l'on retrouve dans les journaux et les
revues du type:
«MAIGRISSEZ VITE ET SANS
EFFORT»
«LE MIRACLE DE L'AMAIGRISSEMENT
EST ENFIN ARRIVÉ»
«BUVEZ ET
MAIGRISSEZ" "PERDEZ 30 LB POUR 3O$ EN
30 JOURS MAGIQUES» etc.
Personne ne s'offense
publiquement de ces conneries. Sommes-nous une
société d'arriérés mentaux pour accepter de telles
stupidités?
Avec des conflits d'intérêt:
1er cas
Des spécialistes de l'obésité qui utilisent
leur crédibilité pour faire beaucoup d'argent
en vendant des produits et des services pour
maigrir.
2è cas
Des artistes, des journalistes, des producteurs
télé et des éditeurs de revues ou journaux, qui
se font payer grassement en dessus de la table
par des personnes et des entreprises qui veulent
obtenir de la publicité faussement gratuite, afin de faire la
promotion de l'efficacité de
leur traitement contre l'obésité, dans le but d'insister les femmes
à adopter leur méthode.
3è cas
L'existence de corruption dans le milieu
universitaire:
a) Des chercheurs font des recherches
sur l'obésité juste pour l'argent que cela leur
donne et non pour l'avancement de la science. Le
financement provenant du lobby de l'industrie de
la minceur.
b) Certains professionnels de la santé et des psychologues veulent profiter de la manne que
constitue l'obsession de la minceur pour faire de
l'argent et non pour le bien-être réel des
gens.
Comme exemple prenons le cas Albert Saraga, un diététiste qui a lancé les cliniques
d'amaigrissement «KILOCONTROL». Il y a
voulu tout simplement avoir sa part de marché
dans le domaine lucratif des diètes. Il devient
ainsi un employeur pour les étudiants(es) qui
sortent des Universités en Diététique. Donc,
comme il donne de l'ouvrage peu importe
l'honnêteté de ce qu'il fait. Il se sert en
plus des étudiants(es) pour obtenir de la
publicité gratuite de bouche à oreille.
Cette situation est inacceptable, M. Rochon. Vous devez réglementer le plus rapidement
possible en suivant ce qui c'est fait au
Connecticut.
Pour
une législation contre l'industrie de l'amaigrissement au Québec
© Les Éditions de la Femme 1997
Retour au programme de la
manifestation
|