LES RONDEURS ET LA SANTÉ MENTALE
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
La définition de la santé mentale
Le système nerveux autonome et la santé mentale
- Vue d'ensemble du système nerveux autonome
Souffrance et plaisir, les deux émotions de base de la vie
- L'origine de la souffrance
- Les différentes fonctions de l'émotion de souffrance
- L'origine du plaisir
- Le plaisir: un message de récompense
- Les différentes fonctions de l'émotion de plaisir
Les deux types de souffrances et de plaisirs
Les différentes sources d'anxiété
- La non disponibilité d'un besoin
- L'anxiété de non disponibilité d'un besoin à long terme
- L'anxiété de non disponibilité d'un besoin à court terme
- Contrôle de l'anxiété de la non disponibilité d'un besoin à
court terme
- L'anxiété au fait de souffrir
- L'anxiété de non satisfaction d'un besoin
- L'anxiété reliée à une perte émotive
- L'anxiété reliée au stress
Les effets secondaires d'un excès d'anxiété
Les facteurs contribuant à faire baisser le niveau d'anxiété
- Le plaisir en lui-même
- Le plaisir en terme de fréquence et d'intensité
La cinétique de la santé mentale
- Le plaisir : le fil conducteur de notre vie
- Les deux plaisirs de base de la vie
- Maintenir le contact avec le plaisir
- Les 3 caractéristiques de ce comportement
- Le conditionnement au plaisir par anticipation du plaisir
- Présence d'un lien entre les plaisirs
- Superposition des plaisirs
L'obsession de la minceur et la santé mentale
- Le désir de perdre du poids et l'anxiété
- Chronologiquement, étape par étape ce qui fait faire de l'anxiété:
- L'anxiété monte avec le doute
- L'anxiété monte avec le fait d'envisager une perte émotive:
- L'anxiété monte avec le changement des habitudes alimentaires
- L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité d'un
besoin à long terme
- L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité d'un
besoin à court terme
- L'anxiété monte avec la peur de la non satisfaction du besoin
- L'anxiété monte avec l'augmentation du temps passé en état de
souffrance
- L'anxiété monte avec la peur de reprendre le poids perdu
Les conséquences d'une baisse du niveau de santé mentale causé par l'obsession de la minceur
Comment vos rondeurs contribuent au maintien d'une bonne santé
mentale
Introduction
La santé physique et la santé mentale sont indissociables. Si vous avez une bonne santé physique, vous avez nécessairement une bonne santé mentale et vice-versa.
Une bonne santé mentale se caractérise par un comportement sain face à vos besoins physiques et psychiques (psychologiques). Ainsi, être en bonne santé mentale, c'est avoir le comportement de combler adéquatement tous vos besoins physiques et psychologiques.
De plus, la santé mentale et la maladie mentale sont deux états différents qui peuvent se superposer, comme c'est le cas pour la santé physique et la maladie. Un faible niveau de santé mentale maintenu longtemps peut engendrer une maladie mentale. Mais, dans la maladie mentale, il y a souvent une prédisposition génétique. Ainsi, une personne peut avoir très longtemps un faible niveau de santé mentale sans développer une maladie mentale.
En comblant adéquatement vos besoins physiques, vous vous assurez d'être en bonne santé mentale, le cerveau étant un organe comme tous les autres, il a besoin d'oxygène, de calories, de nutriments et d'eau.
En d'autres mots, être en bonne santé physique vous aide à être motivé à prendre soin de votre personne. En effet, on peut dire que la bonne santé mentale se définit comme étant la capacité à prendre soin de votre corps et de votre esprit.
La santé mentale est à l'image de la santé physique en ce sens qu'elle est aussi une question de performance. La performance en santé mentale concerne la présence d'esprit, la capacité de concentration, la capacité de supporter la souffrance et la pression, la facilité à vivre du plaisir intense.
Le plaisir est un indicateur du niveau de santé mentale. Le plaisir est une émotion. Et une émotion reflète les efforts que le corps fait pour s'adapter à son environnement physique et social. Vos rondeurs vous permettent de vous adapter efficacement à votre environnement afin d'obtenir du plaisir.
La santé mentale doit devenir la principale préoccupation dans votre vie. Vous devez apprendre à éviter tout ce qui la met en danger. La survalorisation de la minceur et les pressions pour perdre du poids dans la société, constituent les plus importantes menaces pour votre santé mentale.
Celle-ci passe avant toute chose. Avant de vous engager dans quelque chose, avant de choisir et de prendre une décision quelle qu'elle soit, vous devez, vous assurer qu'il n'y a pas de risques pour votre santé mentale.
Dans tous les cas, la femme qui décide de perdre du poids, le fait sans considérer sa santé mentale. En perdant du poids, la femme fait baisser sa santé mentale automatiquement et sa qualité de vie aussi. C'est payer très chèrement le fait d'avoir maigri pour se conformer à un discours culturel dominant.
La santé mentale réside principalement dans le sentiment de sécurité face à la disponibilité de nos besoins physiques et psychologiques.
Le contraire de la sécurité est l'anxiété. Le niveau de santé mentale varie entre deux pôles, soit de l'extrême anxiété à l'extrême sécurité. Plus on se rapproche du pôle de l'extrême sécurité en moyenne durant une journée, plus on est performant ou en bonne santé mentale.
En effet, l'anxiété nous empêche de fonctionner normalement, donc d'être performant dans toutes nos tâches quotidiennes et performant à jouir pleinement de la vie.
Sécurité et anxiété
Le sentiment de sécurité se rapporte directement à notre survie. Nous garantissons notre survie en comblant nos besoins physiques et psychologiques.
Les besoins physiques sont l'oxygène, l'eau, la nourriture, le repos et le maintien constant de la température du corps. Les besoins psychologiques concernent notre intégrité physique et morale. Ainsi, on cherche à éviter d'être maltraité, battu et attaqué par un autre être humain ou un animal féroce.
Le lien social comble nos besoins psychologiques, car on a besoin de se sentir en sécurité avec les gens qui nous entourent.
On vit le sentiment de sécurité quand on est en mesure de combler tous nos besoins.
L'anxiété est un état de peur ou de panique qui survient quand notre survie ou notre bien-être physique et moral se retrouvent en danger.
Introduction
La santé mentale est régulée par le système nerveux autonome. Il nous fait agir et effectuer les changements physiologiques, afin d'assurer notre survie.
Il nous fait vivre de l'anxiété quand il perçoit que notre survie est en danger et nous fait vivre un sentiment de sécurité quand tout va bien.
Le système nerveux autonome nous enseigne aussi quoi faire pour vivre dans les meilleures conditions de vie possibles.
Vue d'ensemble du système nerveux autonome
Le système nerveux se divise en deux parties. Premièrement, le système nerveux central, constitué du cerveau et de la moelle épinière (colonne vertébrale). Deuxièmement, le système nerveux périphérique qui unit les récepteurs, les muscles et les glandes au système nerveux central.
Le système nerveux périphérique fonctionne dans deux directions. Les voies afférentes envoient les informations reçues par les capteurs sensoriels au système nerveux central où elles seront traitées. Ces capteurs correspondent aux organes des sens: l'ouïe, l'odorat, la vue, l'olfaction, le goût et le toucher, ainsi que les autres récepteurs internes du corps pour le contrôle de l'équilibre, de la marche, de la douleur, etc. D'autres récepteurs servent à régulariser le métabolisme de notre corps (comme pour la pression artérielle).
L'autre direction est la voie efférente qui envoie les résultats de l'analyse faite par le cerveau (des informations reçues par la voie afférente) aux différentes parties du corps pour que celles-ci réagissent de manière à ce que nous nous protégions en cas de danger, et pour s'assurer du bon fonctionnement de notre organisme.
Le système nerveux périphérique voies efférentes est divisé en système nerveux somatique et en système nerveux autonome. Le somatique envoie les instructions du système nerveux central aux muscles squelettiques afin que nous puissions exécuter les mouvements nécessaires pour marcher, courir, s'asseoir, s'habiller, etc. Nos muscles sont donc l'unique partie de notre corps sur lequel on exerce un contrôle à partir de notre intelligence.
Le système nerveux autonome, quant à lui contrôle tout le reste du fonctionnement du corps. Sans qu'on en ait conscience, il innerve les muscles lisses comme les intestins, le muscle cardiaque et les glandes produisant les hormones. Le système nerveux autonome se subdivise en sympathique et en para-sympathique.
Partant à des endroits différents sur la moelle épinière, ces deux types d'innervations produisent généralement des effets antagonistes sur les organes ayant besoin d'une double innervation. Ainsi, le coeur est accéléré par le sympathique et ralenti par le parasympathique. Ces deux actions contraires permettent au corps d'exercer un contrôle précis sur le fonctionnement de ses organes.
Le rôle du système nerveux autonome est étendu et important pour le contrôle de l'homéostasie du milieu intérieur (stabilisation du métabolisme permettant la survie). Dans l'ensemble, le sympathique aide l'organisme à faire face aux contraintes imposées par l'environnement tandis que le parasympathique est plutôt responsable du fonctionnement courant, comme par exemple la digestion, la défécation et la miction. Le sympathique entre en action en cas d'urgence ou d'émotions fortes, comme la peur ou la colère tandis que le parasympathique est actif principalement pendant la récupération et le repos.
C'est par l'intermédiaire du système nerveux sympathique que se fait la réponse à une situation appelant la fuite ou le combat. Par exemple, le système sympathique cause l'augmentation du débit du sang aux muscles actifs au cours de l'exercice, et soutient la pression artérielle en cas de perte de sang importante. Il réduit l'activité du tube digestif, accroît la production d'énergie par le métabolisme et augmente la sudation, tous changements qui assurent l'adéquation de l'utilisation de l'énergie à la situation d'urgence.
La constipation peut avoir une cause psychologique. En effet, la digestion et la mobilité des intestins sont des réflexes contrôlés par le système nerveux périphérique autonome et peuvent être affectées par le système nerveux supérieur.
C'est ainsi que l'anxiété et les états dépressifs diminuent la motricité gastrique, alors que la peur et l'agressivité l'augmentent. Ces réponses ne sont toutefois pas prévisibles, et un état émotionnel apparemment identique peut se manifester de façon opposée chez deux individus.
La douleur, quelle qu'en soit son origine et pourvu qu'elle soit suffisamment intense, inhibe les mouvements gastriques. L'inhibition de la motricité est liée à une baisse du tonus parasympathique et à une augmentation de l'activité sympathique.
Bout de texte tiré du livre "Physiologie humaine" McGraw-Hill, Éditeurs 1977 en page 152
Interprétation
Lorsque l'on fait de l'anxiété, cela signifie que le tonus du sympathique a augmenté et que nous avons un ou plusieurs besoins que nous devons combler.
Quand on se sent en sécurité, cela signifie que le tonus du para-sympathique a augmenté et que notre corps est en train de récupérer du stress de la vie courante.
L'origine de la souffrance
La souffrance est la conséquence de l'effet d'un besoin. Nous souffrons quand un ou plusieurs besoins qui surviennent. La souffrance est un message que nous envoie le sympathique dans le but de nous faire agir pour que nous comblions tous nos besoins (un message de détresse).
À chaque besoin sa souffrance
Besoin d'énergie = souffrir de la faim
Besoin d'eau = souffrir de la soif
Besoin de repos = souffrir de fatigue
Besoin de chaleur = souffrir du froid
Besoin de rafraîchissement = souffrir de la chaleur
Besoin de contact social = souffrir d'insécurité moral
Les différentes fonctions de l'émotion de souffrance
1- Comme indicateur du danger pour notre survie: plus on souffre, plus cela signifie qu'un ou plusieurs de nos besoins physiques doivent être comblés rapidement, car notre survie est en danger immédiat. Si on ne souffrait pas, on n'agirait pas pour combler nos besoins, et on se laisserait mourir sans rien faire.
2- Comme indicateur du danger pour notre stabilité émotive. La souffrance psychique (morale) indique que nous devons combler un ou plusieurs besoins psychologiques pour restabiliser notre émotivité, afin de se sentir en sécurité morale.
3- Comme déclencheur d'un phénomène d'adaptation. Le corps combat la souffrance à l'aide d'hormones antidouleur qu'on appelle les endorphines. Sans elles, notre vie serait invivable. La souffrance nous paralyserait et on demeurerait inactif au lit.
La tolérance à la souffrance constitue une adaptation au stress. Avec le temps, en stressant notre organisme, on devient capable de supporter un niveau de stress plus élevé, parce que notre corps tolère de plus en plus la souffrance. Tolérer la souffrance signifie que notre corps produit plus d'endorphines pour la combattre.
L'origine du plaisir
Dans tous les cas, sans exception, on obtient toujours du plaisir après avoir comblé un ou plusieurs besoins à la fois.
Le plaisir est un phénomène biochimique. Il est la conséquence de la souffrance. Un moment de souffrance précède toujours un moment de plaisir. D'ailleurs, les moments de plaisir seraient impossibles sans la présence de la souffrance.
Le plaisir s'explique par une chute rapide du niveau de souffrance après que le besoin en question soit comblé. À ce moment, les endorphines se retrouvent à être subitement en trop grande quantité dans le sang. La souffrance ayant disparu, le corps n'a plus besoin des endorphines pour la combattre. Alors, c'est cette présence en grande quantité d'endorphines en absence de souffrance, qui provoque l'émotion du plaisir.
Le corps arrête alors la production d'endorphines et le plaisir dure le temps que prend le foie pour métaboliser le surplus d'endorphines.
Le plaisir est un message que nous envoie le para-sympathique pour nous conditionner à continuer de combler tous nos besoins (un message de récompense).
À chaque souffrance son plaisir
Souffrir de la faim = plaisir de manger
Souffrir de la soif = plaisir de boire de l'eau
Souffrir de fatigue = plaisir de se reposer
Souffrir du froid = plaisir de se réchauffer
Souffrir de la chaleur = plaisir de se rafraîchir
Souffrir d'insécurité morale = plaisir d'être aimé par un être cher
Les différentes fonctions de l'émotion de plaisir
1- Comme indicateur du niveau de satisfaction d'un besoin physique ou psychique. Plus l'intensité du plaisir est élevée plus cela signifie que le besoin a été comblé adéquatement.
2- Comme motivation à continuer de combler adéquatement ses besoins physiques et moraux. C'est l'intensité du plaisir que l'on recherche à revivre consciemment ou inconsciemment qui nous pousse à combler nos besoins physiques et psychologiques jusqu'à satisfaction complète.
3- Comme indicateur du niveau de santé. Ainsi, au cours d'une journée, plus la personne vit un grand nombre de moments de plaisir de forte intensité, plus son niveau de santé physique et mentale est élevé.
4- Comme stabilisateur de notre moral. Plus on vit des moments de plaisir, moins on vit de moments dépressifs en fréquence et en intensité.
5- Comme aide à se forger une bonne estime de soi. L'estime de soi se forge par un effort de réflexion et inconsciemment, en vivant un moment de plaisir. Vivre un moment de plaisir envoie à votre subconscient le message que vous êtes correcte, belle, fine, bonne et intelligente.
6- Comme motivation intrinsèque à vivre. Le plaisir dirige tous les aspects de notre vie. On agit, on prend des décisions, on se comporte de telle ou telle manière dans une situation donnée, on travaille, on sociabilise, on désire une vie amoureuse, on désire avoir des enfants, on a des loisirs, on écoute de la musique, etc., pour en retirer du plaisir.
7- Comme facilitateur de la sociabilité. C'est avec le plaisir que l'on ressent en soi, en présence d'une autre personne, qui nous fait entrer en relation avec celle-ci, que l'on tombe en amour et que l'on s'engage dans une relation amoureuse.
8- Comme source d'inspiration. C'est durant nos moments de plaisir que l'on est créatif et que l'on se réalise comme personne.
Souffrance et anxiété
Il existe deux types de souffrance. Le premier est constitué par la souffrance physique et psychique. Et le deuxième est constitué par l'anxiété. Faire de l'anxiété, c'est souffrir d'insécurité.
Plaisir et sécurité
Il existe deux types de plaisirs. Le premier type est constitué par le plaisir physique et psychique. Le deuxième type est constitué par le sentiment de sécurité. Vivre le sentiment de sécurité, c'est vivre le plaisir d'être rassuré. En comblant nos besoins physiques et psychiques, on obtient du plaisir auquel se rajoute le plaisir d'être sécurisé.
Référence: De l'amour plein la tête ou la biologie de l'amour - Dr Marc Schwob - Les Éditions Hachette 1984
La non disponibilité d'un besoin
L'anxiété causée par la non-disponibilité d'un besoin diminue si on s'assure d'être en mesure de combler tous nos besoins au moment de leur apparition.
Prenons, par exemple, la situation suivante: Vous décidez d'aller prendre une marche en forêt sans apporter d'eau. Comme il fait très chaud, il vous vient subitement un besoin intense de boire de l'eau. Vous savez que vous êtes à 2 heures de marche de la résidence la plus proche. Vous ne voyez pas d'eau et ne savez pas où il y en a. C'est alors que vous commencez à faire de l'anxiété. Vous souffrez donc dans cette situation, de soif et d'insécurité.
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin est reliée à une peur de ne pas pouvoir réussir à combler un besoin.
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à long terme
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à long terme, est provoquée par une prise de conscience d'une incertitude à pouvoir le combler. Pour contrôler cette source d'anxiété, il faut planifier à l'avance l'apparition de nos besoins pour s'assurer d'être capables de les combler.
Ainsi, cela est possible en ayant un logis pour être à l'abri des intempéries, de se procurer suffisamment de nourriture pour plusieurs jours, d'avoir de l'eau pour boire, avoir des amies(s) et parents que l'on peut contacter pour se réconforter.
L'anxiété peut être causée par la non-disponibilité d'un besoin à long terme. Par exemple, en sachant que l'on n'a plus d'argent pour acheter de la nourriture. Dans cette situation, on peut souffrir que d'anxiété sans souffrir physiquement, parce que, sur le moment, on peut être dans la capacité de subvenir à ses besoins. Mais c'est pour le surlendemain que le problème se présentera.
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à court terme
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à court terme est provoquée inconsciemment par l'analyse que fait notre système nerveux autonome de notre état physiologique. Notre organisme se place continuellement en situation d'alerte ou de vigilance, au cas où un besoin surviendrait, pour réagir le plus rapidement possible pour assurer sa survie. Le corps a peur d'être pris au dépourvu.
Parce que cet état de vigilance est essentiel à notre survie, cette source d'anxiété est toujours présente en nous. C'est cette source d'anxiété qui cause le plus de problèmes. Donc, c'est sur elle qu'on doit porter toute notre attention, en faisant en sorte qu'elle demeure au niveau le plus bas possible.
Contrôle de l'anxiété de la non disponibilité d'un besoin à court terme
Pour contrôler cette source d'anxiété, la seule méthode, c'est d'établir une routine de vie. Des habitudes de vie rigides ont pour effet de créer une cadence ou un rythme physiologique constant auquel le corps s'habitue. Ce phénomène contribue à faire baisser le niveau d'anxiété en rassurant inconsciemment notre organisme, ce qui a pour effet d'augmenter le tonus du parasympathique, et ainsi nous fait vivre plus de moments de plaisir.
Des habitudes de vie régulières, signifient que d'un jour à l'autre:
- Se coucher à la même heure.
- Dormir le même nombre d'heures.
- Se lever à la même heure.
- Prendre ses moments de repos et de détentes aux mêmes heures.
- Prendre la même durée pour ses moments de repos et de détentes.
- Manger à la même heure pour les repas du matin, du midi et du soir.
- Manger la même quantité de nourriture pour le repas du matin, du midi et du soir.
- Prendre des collations toujours aux mêmes moments de la journée.
- Prendre des collations toujours avec la même quantité de nourriture.
- Boire toujours de l'eau au besoin, sans restriction.
- Travailler toujours le même nombre d'heures.
- Travailler toujours avec la même intensité.
- S'occuper de vos enfants, de votre amoureux et de vos amies(s) aux mêmes moments de la journée.
- Accordez le même temps et la même intensité à vos enfants, votre amoureux et vos amies(s)
En faisant ainsi, on impose une cadence à notre organisme, ce qui a comme résultat que nos besoins surviennent de manière régulière, aux mêmes moments de la journée. Ce qui aide le corps à mieux s'adapter à l'effort qu'on lui demande en termes de nombre de calories et du nombre d'heures de récupération. Le corps devient performant à être dans les conditions que l'on lui donne.
Cette cadence nous rend prévisibles face à notre organisme. En contre-partie par exemple, si on mange à des heures irrégulières et avec jamais la même quantité de nourriture, il se pourrait que l'on ressente la faim en plein milieu de son travail à 14h00. Cela n'est pas normal. Notre organisme est pris au dépourvu et engendre ainsi de l'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à court terme. Notre corps ne sait plus à quoi s'en tenir. Il doit augmenter son niveau de vigilance. La conséquence est la montée de l'anxiété.
L'organisme en devenant ainsi erratique, il augmente le tonus du sympathique et, par le fait même les moments de plaisir deviennent moins fréquents.
L'anxiété au fait de souffrir
La souffrance physique et la souffrance psychique engendrent en elles-même, de l'anxiété. Le fait de souffrir cela fait monter notre niveau d'anxiété. Plus la souffrance augmente, plus le niveau d'anxiété monte proportionnellement. La souffrance qui engendre de la souffrance.
Cette source d'anxiété est provoquée inconsciemment par la signification qu'a le message de la souffrance pour notre système nerveux autonome. C'est un message d'urgence lui indiquant que la survie l'organisme est menacée. L'organisme a peur de la mort.
Comme ce sont les besoins qui engendrent la souffrance, c'est en comblant nos besoins que l'anxiété au fait de souffrir, se résorbe.
L'anxiété de non-satisfaction d'un besoin
Un besoin partiellement comblé est source d'anxiété. La différence entre l'anxiété de non-disponibilité d'un besoin et celle de non-satisfaction d'un besoin, c'est que la première apparaît seulement avant que la souffrance reliée au besoin soit présente, et l'autre n'apparaît que lorsque le besoin se fait sentir.
Si, à un moment précis, tous nos besoins se retrouvaient être comblés, on pourrait souffrir d'anxiété de disponibilité à long ou à court terme uniquement.
La seule manière de faire diminuer l'anxiété de non-satisfaction d'un besoin, c'est de le combler à satisfaction complète, car cette source d'anxiété suit la loi du tout ou rien.
En effet, avec un besoin non comblé adéquatement, le corps calculera que la souffrance reviendra en force plus rapidement que prévue. C'est ce retour anticipé inhabituel du besoin qui crée de l'anxiété.
Un besoin partiellement comblé ne procure qu'un faible niveau de plaisir, qui dure moins longtemps aussi. Il en résulte que le temps total passé en état de souffrance dans une journée, est plus long. Par conséquent, la qualité de vie d'une personne en est ainsi beaucoup diminuée.
L'anxiété reliée à une perte émotive
Toute perte émotive signifie la perte d'une source de plaisir. Une perte émotive signifie l'arrêt d'une relation affective avec un être cher ou un animal, la perte d'un(e) ami(e), la mort d'un parent, l'arrêt d'une activité que l'on aimait faire ou la perte d'un emploi, etc. On s'attache aux personnes et aux activités que l'on fait parce que l'on en retire du plaisir.
C'est en réalisant soudainement par exemple que notre relation amoureuse est terminée que le niveau d'anxiété augmente rapidement. C'est alors que l'on fait une crise d'anxiété qui engendre une des maladies psychosomatiques (citées plus bas).
Habituellement, les pertes émotives ne sont pas prévisibles et, avec le temps, on arrive à surmonter l'épreuve et faire baisser l'anxiété. Mais si on arrête volontairement une activité qui nous procurait du plaisir, on va vivre une perte émotive dite provoquée. Conséquemment, cela fera monter notre niveau d'anxiété total sur une journée. Et comme c'est volontaire, rien ne pourra être fait pour faire baisser l'anxiété à moins de revenir sur sa décision en recommençant à faire l'activité qui était source de plaisir.
Par définition, le masochisme, c'est d'avoir le comportement de provoquer volontairement une perte émotive.
Cela peut-être:
- arrêter de visiter ses amies
- arrêter d'écouter son émission de télévision préférée
- arrêter de faire un loisir
- arrêter de prendre un bain chaud le dimanche matin
- arrêter d'avoir des relations sexuelles
- arrêter de faire sa pause-café quotidienne
- arrêter de boire sa bière le samedi soir
- arrêter de manger des sucreries
- arrêter de manger du beurre
- etc.
En fait, toute restriction que l'on s'impose engendre de l'anxiété et contribue à faire baisser notre niveau de santé mentale. Qui dit restriction, dit contrôle sur soi. Le contrôle, sous entend, la peur de succomber à la tentation de reprendre l'habitude de faire l'activité que l'on a décidé d'arrêter. Donc le contrôle est une autre source d'anxiété qui nous empêche d'avoir accès au plaisir. Car le plaisir s'obtient toujours en s'abandonnant émotivement.
Pour être en bonne santé mentale, il faut cultiver notre capacité de s'abandonner à la vie. S'abandonner à l'émotion de souffrance afin de répondre adéquatement au besoin qu'elle sous-entend et s'abandonner au plaisir que nous procure le fait de le combler. S'abandonner à être soi-même, c'est arrêter de porter des jugements sur soi-même. S'abandonner à la vie, c'est se laisser porter par les évènements qui survient et apprécier la vie comme elle se présente. S'abandonner, c'est vivre l'instant présent intensément.
L'anxiété reliée au stress
Le stress concerne la santé physique et l'anxiété la santé mentale. Le stress est une réalité incontournable. Le problème avec le stress, ce n'est pas dans la quantité, mais dans notre capacité de le supporter ou pas. La quantité de stress que l'on peut supporter dépend de nos limites physiques et psychologiques déterminées génétiquement et si on comble adéquatement tous nos besoins pour pouvoir y faire face.
Normalement, si on comble bien nos besoins, le stress n'est pas une source d'anxiété mais une force qui nous pousse à aller de l'avant. Le stress devient une source d'anxiété quand on manque d'énergie et de repos pour pouvoir le supporter. Par exemple, on peut avoir peur de faire une activité parce que nous savons qu'elle nous épuisera et nous fera souffrir.
La peur de ne pas pouvoir supporter un stress se rajoute aux autres sources d'anxiété. La peur du stress est la conséquence de ne pas avoir comblé adéquatement ses besoins. Les gens que l'on dit stresser ce sont ceux qui ne respectent pas les besoins de leur corps. Ils sont moins productifs, parce qu'ils ne peuvent supporter un stress élevé très longtemps.
Ce n'est donc pas une trop grande quantité de stress qui cause les maladies psychosomatiques mais l'anxiété. Et d'ailleurs, c'est un niveau élevé d'anxiété qui nous fait sécréter de la cortisol et non le stress. La cortisol est en cause dans l'affaiblissement du système immunitaire de notre organisme.
L'anxiété fait partie intégrante de la vie parce qu'elle est essentielle pour notre survie. L'anxiété, c'est comme un guide de survie. Elle nous indique qu'il y a quelque chose qui ne va pas et nous pousse à agir pour remédier à la situation comme par exemple en comblant un besoin mis en cause.
Le niveau d'anxiété varie constamment au cours d'une journée en fonction de l'apparition et de la disparition des besoins. Il existe un niveau minimal d'anxiété à lequel on ne peut pas aller plus bas. Celui-ci correspond au niveau de santé mentale optimale que nous devons rechercher à atteindre.
En contrepartie, c'est quand on atteint un niveau d'anxiété qui dépasse notre seuil de tolérance que les maladies psychosomatiques surviennent.
Dont voici les plus courantes:
1- Mal de tête, migraine
2- Constipation
3- Mauvaise digestion
4- Nervosité chronique
5- Angoisse
6- Chaleur
7- Épuisement, fatigue
8- Perte de concentration
9- Perte de patience, irritabilité
10- Poings
11- Palpitation
12- Spasmes musculaires
Le plaisir en lui-même
L'instant après avoir comblé un de nos besoins à satisfaction complète correspond au moment où le niveau d'anxiété est le plus bas et que le niveau de plaisir est le plus élevé. On vit alors un moment de béatitude. On vit une paix intérieure. Calme et posé, on devient plus conscient de notre environnement. On s'émerveille à la moindre petite chose, du sourire de notre enfant à la pluie qui tombe. Et finalement, le plaisir nous enlève nos inhibitions sociales, on est plus porté à faire des farces, à agacer l'autre, on est plus rieur(se) et joyeux (se). On jouit de la vie pleinement dans ces moments de bonheur intense.
Le plaisir en terme de fréquence et d'intensité
L'anxiété diminue en fonction de la qualité et de la quantité de plaisir. D'où la règle suivante:
À un moment précis:
Qualitativement, plus un moment de plaisir est intense et quantitativement dure longtemps, plus le niveau d'anxiété se retrouve être bas.
Au bout d'une journée:
Quantitativement, plus il y a de moments de plaisir intenses et qui durent longtemps, plus le niveau total d'anxiété est faible pour la journée.
Au bout d'une semaine:
Quantitativement, plus ces moments de plaisir surviennent régulièrement d'une journée à l'autre, plus le niveau total d'anxiété est bas pour la semaine.
La santé mentale n'est pas un phénomène statique, mais en mouvement. Elle possède une dynamique. Une bonne santé mentale est une énergie qui nous entraîne à progresser de l'avant dans la vie.
Le plaisir : le fil conducteur de notre vie
Le bon chemin de la santé mentale, c'est celui du plaisir. L'important, c'est de vérifier si on est sur la bonne voie et dans le cas contraire faire les modifications nécessaires.
Les deux plaisirs de base de la vie
Manger et l'affection sont les deux plaisirs chef. Ils dirigent nos actions et nos pensées en ce sens qu'ils sont le moteur de notre vie. En d'autres mots, c'est à partir de ces deux plaisirs que l'on puise notre motivation à agir.
Ils sont de base parce que leur présence est un pré-requis nous permettant de pouvoir avoir accès aux autres plaisirs de la vie. Manger nous donne non seulement de l'énergie sous forme de calories, mais aussi une énergie psychologique par le plaisir qui y est associée.
Pour ce qui est de l'affection, elle sert d'encrage qui nous rattache à la vie. Le plaisir de l'affection nous donne la sensation d'être vivant(e), il crée un lien social essentiel pour avoir le sentiment que l'on a une valeur comme personne humaine. L'affection nous aide grandement à acquérir une bonne estime de soi.
Les besoins physiques passent avant ceux qui sont psychologiques parce qu'ils sont essentiels à notre survie. C'est la raison pour laquelle le plaisir de manger constitue la pierre angulaire pour le maintien d'une bonne santé mentale. Celui qui arrive en deuxième est celui du plaisir de l'affection pour notre survie morale.
Ainsi, une personne qui perd le plaisir de manger, perd, au même moment sa capacité de s'abandonner au plaisir de l'affection. En effet, dans cette situation, l'organisme concentre ses énergies à essayer de survivre. Le tonus du sympathique est élevé et le corps en état de panique. D'ailleurs, c'est la souffrance de la faim qui nous fait faire le plus d'anxiété, parce que manger est essentiel à notre survie. Une anxiété qui nous paralyse et prend toute notre énergie nous empêchant de penser à autres choses que de manger.
C'est quand on a accès à ces deux plaisirs de base que l'on peut se réaliser dans la vie et dire que l'on est heureux (se). En d'autres mots, que l'on peut profiter de la vie au maximum et être optimiste. Profiter de la vie, c'est prendre plaisir à tout tel que: à admirer la beauté de la nature, à jouer avec nos enfants, à travailler, à regarder un film ou d'écouter de la musique, à prendre une marche ou à faire du vélo, à sociabiliser, autant aux températures froides que chaudes, etc.
Maintenir le contact avec le plaisir
Dans la cinétique de la santé mentale, une fois que l'on a appliqué une force en répondant au besoin de manger et d'échanger de l'affection, on obtient une énergie ou un élan qu'il nous faut maintenir ou entretenir. Maintenir le contact avec le plaisir signifie rechercher le plaisir dans tout, penser au plaisir constamment, mettre comme priorité dans sa vie le plaisir sur toutes ses formes et finalement vivre pour le plaisir de vivre.
Les 3 caractéristiques de ce comportement
1- Le conditionnement au plaisir par anticipation du plaisir
Être en contact avec le plaisir nous permet d'aborder la souffrance comme une expérience constructive et positive. Prenons par exemple la souffrance de la faim: dans le cas où on est en contact avec le plaisir, lorsque celle-ci survient, on commence toute suite à penser au plaisir que l'on aura à manger un bon repas. Le résultat de cela, même si cela vous semble paradoxal, est que l'on va prendre plaisir à la souffrance! On souffre physiquement et on a du plaisir en même temps grâce au phénomène du conditionnement opérant (Pavlov).
Donc au moment où la sensation de la faim survient, elle nous fait penser au plaisir de manger.
Souffrir de la faim est associé au plaisir de manger seulement si à chaque fois que l'on ressentait la faim, on s'abandonnait au plaisir de manger par la suite. Ainsi, par conditionnement, la souffrance de la faim par anticipation nous fait avoir du plaisir à penser au plaisir que l'on va avoir à manger.
La souffrance associée à un plaisir anticipé est beaucoup moins une source d'anxiété. Elle se vit de manière sereine. De plus, le plaisir de penser au plaisir anticipé durant un moment de souffrance contribue à faire baisser l'anxiété. Car on ne craint pas de souffrir à cause de ce phénomène. La peur de souffrir caractérise la personne qui a perdu le contact avec le plaisir. Maintenir le contact avec le plaisir, c'est être dans l'esprit du plaisir même dans nos moments de souffrance.
Être en contact avec le plaisir va encore plus loin. Ainsi, le plaisir de penser au plaisir anticipé durant un moment de souffrance nous amène non seulement à ne pas craindre la souffrance mais à prendre plaisir à la souffrance, comme je disais plus haut. On désire autant vivre un moment de souffrance qu'un moment de plaisir. C'est alors que l'on atteint un état de béatitude, un état second de sagesse. On immortalise l'instant présent qui nous semble durer une éternité.
Comme maintenir le contact avec le plaisir, c'est penser constamment aux plaisirs passés et à venir, le plaisir devient la trame de fond de nos pensées et nos actions. Chaque instant de notre vie doit être associé à du plaisir réel ou imaginé.
Ainsi, si vous êtes prise à faire un travail que vous n'aimez pas faire, faites-le en pensant à quelque chose de plaisant comme manger ou faire l'amour. Et ainsi les choses les moins plaisantes à faire seront associées par conditionnement à quelque chose de plaisant grâce à votre imaginaire. Vous aurez même hâte de les faire.
2- Présence d'un lien entre les plaisirs
Un lien qui contribue, dans la cinétique de la santé mentale, à créer une énergie qui nous aide à nous motiver, à agir et à entretenir la passion. Ce lien est conscient et inconscient.
Consciemment, pendant que l'on vit un plaisir on pense aux autres plaisirs que l'on a habituellement au cours d'une journée. Quand on vit un moment de plaisir, le fait de penser à un autre plaisir que l'on sait que l'on aura plus tard, rajoute au plaisir du moment. Par conséquent, plus de plaisir signifie moins d'anxiété.
Inconsciemment, ce lien entre les plaisirs implique que ceux-ci sont acquis, qu'ils sont là pour rester, on n'a pas à avoir peur, ils reviendront toujours. Notre corps vit donc ainsi un sentiment de sécurité face à la disponibilité de nos plaisirs. Finalement, ce constat inconscient fait baisser le niveau d'anxiété.
3- Superposition des plaisirs
Un ou deux plaisirs peuvent se superposer sur un autre. On peut vivre plusieurs plaisirs en même temps parce que l'on peut répondre à plusieurs besoins à la fois. Cela crée une énergie qui nous fait rouler de plaisir.
Introduction
L'obsession de la minceur constitue un symptôme d'une santé mentale déficiente. En effet, au départ, s'inquiéter de la normalité de son corps signifie faire de l'anxiété. Le désir d'avoir un corps acceptable socialement sous-entend la peur d'être rejeté.
Donc, juste par le fait de douter de votre beauté physique, de ne pas aimer votre corps, de trouver que vous n'êtes pas désirable sexuellement ou de vous résignez à accepter le jugement social sur l'aspect de votre corps en vous traitant de grosse ("je suis une grosse et c'est comme ça une pas belle") cela vous fait faire de l'anxiété et donc contribue à la baisse de votre niveau de santé mentale.
Les régimes amaigrissants, les restrictions alimentaires et les exercices physiques forcés font baisser considérablement le niveau de santé mentale d'une femme. Et cela constitue la principale raison pour laquelle la femme doit absolument apprendre à apprécier son corps comme il est au lieu de vouloir le changer.
Comme une personne ne peut être en bonne santé physique si elle n'est pas au préalable en bonne santé mentale, l'on conçoit mieux ici l'absurdité de l'argument «Santé Minceur» des gens qui veulent vous faire maigrir.
Avant de prendre une décision sur votre santé physique ou sur d'autres aspects de votre vie, vous devez en premier lieu évaluer les conséquences possibles sur votre santé mentale.
Le désir de perdre du poids et l'anxiété
De l'anxiété du départ causé par une faible estime de soi, voici les autres facteurs contribuant à augmenter l'anxiété et donc qui font baisser le niveau de santé mentale de la femme qui désire perdre du poids:
Chronologiquement, étape par étape ce qui fait faire de l'anxiété:
1re étape: La période de décision de commencer un régime:
a) L'anxiété monte avec le doute:
La motivation à vouloir perdre du poids implique une insatisfaction, un doute sur la normalité de son corps, un sentiment d'être mal dans sa peau et inadéquate.
L'incapacité à aimer son corps implique un sentiment d'insécurité en relation avec un doute sur la valeur qu'a la femme comme personne humaine. S'aimer veut dire avoir du plaisir à vivre avec soi-même, être heureuse de vivre, être joyeuse, être motivée, être optimiste, être curieuse, être en continuel état d'émerveillement et être passionnée.
Avoir du plaisir avec soi-même sous-entend une souffrance morale au préalable. Cette souffrance morale provient de notre besoin d'avoir le sentiment d'être et d'avoir une place dans ce monde-ci. En d'autres mots, que vous avez une valeur comme personne humaine.
Cette sensation d'avoir une valeur, nous est inculquée par nos parents, par l'amour, l'affection et l'attention qu'ils nous ont donné. Inconsciemment, avoir la sensation d'avoir été aimée par nos parents nous donne une raison intrinsèque de vivre. C'est ce qui correspond au besoin psychologique de base d'avoir un lien social.
Une femme qui ne se trouve pas belle signifie qu'elle considère qu'elle n'a pas assez de valeur pour être aimée et désirée par un homme. Cela correspond à faire de l'anxiété en relation avec le besoin de base psychologique qui est d'avoir un lien social et affectif. Une peur de perdre ou de ne pas obtenir un lien affectif avec un homme. D'ailleurs, refuser l'amour, c'est faire abstraction de sa valeur. Comment une femme peut-elle s'accorder une valeur si elle prétend qu'aucun homme ne pourrait l'aimer ?
L'estime de soi se renforcit avec la qualité de nos liens sociaux. L'estime de soi constitue une évaluation de l'importance que l'on a pour les personnes qui nous entourent et l'importance qu'on leur accorde. L'estime de soi nous aide à être sécurisés socialement. Donc, une bonne estime de soi contribue à la baisse de l'anxiété.
Une femme qui désire maigrir le fait parce qu'elle est insécure face à ses liens sociaux existants ou en devenir. C'est la faible estime d'elle-même qui amène la femme à vouloir perdre du poids dans le but de faire diminuer sa souffrance morale. Elle pense que, si elle se conforme à la norme, elle pourra mieux être acceptée et considérée par son entourage et par la société. Elle recherche à obtenir une place dans la société, place qu'elle n'aura jamais en fin de compte.
La femme obtiendra une considération seulement si elle se soumet à la norme esthétique. Une considération temporaire et renouvelable, si elle fait la preuve qu'elle n'a pas repris le poids perdu. La soumission, dans tous les cas, ne permet pas de combler le besoin d'avoir un lien social. En effet, après voir perdu du poids, la femme ne se sentira pas plus sécuriser sur sa valeur comme personne.
Pour combler son besoin d'un lien social, la femme doit prendre conscience de sa valeur et rechercher la présence de personnes qui seront en capacité de reconnaître sa valeur. La principale qualité d'une personne sociable, c'est de pouvoir reconnaître et apprécier la valeur des autres. La personne qui juge, qui vous dit vous êtes dont bien «grosse» et que vous devriez faire ceci et cela est une personne antisociale. Le genre de personne que vous devez éviter à tout prix.
b) L'anxiété monte avec le fait d'envisager une perte émotive:
Le niveau d'anxiété augmente juste par le fait de vous dire «demain je vais commencer ma diète». Envisager une
période de privation implique de subir les conséquences d'une perte émotive. Le fait qu'une femme pense qu'elle devra renoncer aux plaisirs de la table pour une période de temps lui engendre de l'anxiété consciemment et inconsciemment.
2e étape: En période de régime:
Là, c'est l'enfer qui commence. L'anxiété monte très rapidement.
c) L'anxiété monte avec le changement des habitudes alimentaires
Ce changement réside en un renoncement de manger les aliments en termes de type et de quantité qui vous procuraient du plaisir. Ce qui résulte en une coupure automatique avec le plaisir de manger. Et cela correspond à ce qu'est une perte émotive. Comme manger constitue un besoin de base, cette perte émotive ne peut qu'être très importante, sérieuse et dramatique. L'anxiété qui s'y rattache est responsable de 60%
du totale de l'augmentation de l'anxiété causée par un régime amaigrissant.
Cette coupure avec le plaisir de manger empêche la femme d'avoir pleinement accès aux autres plaisirs la vie. C'est une coupure avec le plaisir en général. Ce phénomène explique la gravité de la baisse du niveau de santé qu'une diète amaigrissante cause.
d) L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité d'un besoin à long terme:
Comme la peur de la non disponibilité à long terme de la nourriture se déroule au niveau du conscient, la femme sait consciemment qu'elle mange moins non pas parce qu'elle manque de nourriture, mais à la suite d'une décision qu'elle a prise. La peur ne vient donc pas de manquer de nourriture mais au fait de
savoir si elle sera capable de suivre sa diète jusqu'au bout sans succomber à la tentation. En d'autres mots, si elle va être capable de supporter la souffrance jusqu'à l'objectif du nombre de livres qu'elle s'est mise comme objectif d'atteindre.
Cette peur se rapporte à de l'anxiété de performance.
e) L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité d'un besoin à court terme:
La peur de la non disponibilité d'un besoin à court terme de la nourriture se déroule au niveau de l'inconscient. C'est la raison pour laquelle ce facteur constitue la deuxième plus importante source d'anxiété (20% du total) après celui de la perte émotive.
L'organisme a peur de ne pas obtenir la quantité de nourriture dont il a besoin. Il devient perturbé parce que ses cycles souffrance/plaisir sont déphasés. Comme habituellement ou en temps normal, le besoin de manger survenait régulièrement à heure fixe parce que la femme avait habitué son corps à ce que son besoin de nourriture soit toujours comblé adéquatement à heure fixe.
En période de régime, la sensation de la faim survient fréquemment et jamais à la même heure de la journée.
Par conséquent, le corps ne sait plus à quoi s'en tenir et se met sur la défensive en augmentant le tonus du sympathique. Donc, l'anxiété monte considérablement par le fait que l'organisme est en état de survie permanent.
f) L'anxiété monte avec la peur de la non satisfaction du besoin:
La peur de la non satisfaction du besoin de nourriture se déroule au niveau de l'inconscient aussi. Après un repas faible en calories, l'organisme a peur du retour rapide de la souffrance de la faim.
g) L'anxiété monte avec l'augmentation du temps passé en état de souffrance:
Avec la privation de nourriture, la femme vit de moins en moins des moments de plaisir au cours d'une journée et les plaisirs qu'elle a sont moins intenses. Ce déficit en plaisir crée de l'anxiété.
h) L'anxiété monte avec la peur de reprendre le poids perdu:
Un désordre alimentaire est la conséquence de la peur de reprendre le poids perdu. Peur qui pousse la femme en restriction alimentaire. Peur qui, aussi, contribue à lui faire perdre le contact avec le plaisir de manger.
L'action de manger dans cette situation devient plus une source de souffrance qu'autre chose. Ainsi, quand la femme a faim, elle pense à ce qu'elle devra éviter de manger pour éviter de prendre du poids au lieu de penser au plaisir associé à la nourriture. Alors, la souffrance de la faim par conditionnement s'associe à une autre souffrance. La faim devient doublement souffrante. L'anxiété monte de manière équivalente avec la monter de souffrance.
De plus, en désordre alimentaire, la femme vit un conflit intérieur énorme qui la place dans une situation sans issue. Un conflit entre deux sources d'anxiété antagonistes. La femme qui surveille son poids engendre une source artificielle d'anxiété provenant de sa peur de devenir grosse, de ré-engraisser, sa peur de revenir dans un corps qu'elle n'aimait pas, sa peur de revivre les jugements négatifs des autres sur l'aspect de son corps, sa peur de se refaire traiter de grosse, d'incapable, sans fierté qui se laisse aller.
Cette peur entre en conflit avec la source d'anxiété réelle et naturelle provenant de la non
satisfaction du besoin physique de manger.
Ainsi, quand elle mange cela lui fait faire de l'anxiété et si elle ne mange pas la souffrance de la faim lui fait faire aussi de l'anxiété. Cela fait que son niveau d'anxiété ne redescend jamais d'où la coupure avec le plaisir. C'est ce conflit entre ces deux sources d'anxiété qui rend la vie d'une femme infernale.
Cette source d'anxiété artificielle de la peur de reprendre le poids perdu découle du besoin psychologique de base d'avoir un lien social. Avec cette peur, on revient au point de départ, soit à la motivation première à vouloir perdre du poids. Motivation à vouloir se conformer à la norme minceur/beauté afin pense-t-elle obtenir reconnaissance et considération d'autrui. Éléments nécessaires à la formation d'un lien social.
La société exerce une manipulation sous forme de chantage. Si la femme ne se soumet pas à faire quelque chose pour perdre du poids, elle sera rejetée. En d'autres mots, on utilise le besoin d'être reconnu et d'avoir une place dans la société pour contrôler les femmes et les tenir à leur place.
Nous vivons donc dans une société barbare et violente. Une violence non pas physique mais morale. La soumission à la norme beauté/minceur constitue une torture psychologique intense et subtile en même temps. Rite barbare qui se compare à l'excision du clitoris dans le monde musulman et l'enrobage des pieds de fillettes en Chine.
Un taux élevé d'anxiété :
- rends la femme plus irritable, moins patiente et impulsive dans ses relations avec ses proches et son entourage;
- lui fait perdre sa libido et la prive du même coups de contact affectif;
- provoque des états dépressifs plus fréquents;
- lui fait vivre des hauts et des bas très prononcés au niveau du moral;
- fait baisser sa capacité de se concentrer;
- fait baisser son efficacité au travail;
- elle perd sa motivation;
- lui inflige plusieurs maladies psychosomatiques telles que la constipation, le mal de tête, nervosité, etc.;
- affaiblie son système immunitaire.
Un niveau de santé bas implique une diminution de sa qualité de vie et de ses performances. Moins d'énergie signifie moins performante à réaliser ses différentes tâches, moins sociable et moins performante à jouir de la vie pleinement.
La femme en contrôle du poids de son corps perd son temps. Elle laisse défiler sa vie sous ses pieds. Elle laisse passer des moments de bonheur qu'elle aurait pu vivre et qui donnent un sens à la vie. Un jour sans vivre un moment de plaisir est une journée perdue.
La vie est tellement courte que chaque seconde compte. Pour jouir de la vie, il faut vivre chaque instant intensément comme si cela était le dernier que l'on allait vivre. Il faut donc se concentrer à rechercher tout ce qui nous procure du plaisir et éviter tout ce qui nous fait faire de l'anxiété inutilement.
a) Par son rôle pour la survie: le tissu adipeux en étant une réserve d'énergie et en régularisant le taux de sucre dans le sang pour répondre au besoin en énergie du cerveau entre autres, contribue à faire baisser l'anxiété inconsciemment.
b) Par son rôle de protection et de facilitateur de la sociabilité: un corps tout en rondeurs envoi un message de paix et de douceur qui fait baisser l'agressivité des gens, les calmes, les sécurise et favorise le contact social, il contribue à faire baisser l'anxiété consciemment.
C) Par son rôle essentiel dans l'affection : le plaisir qui en découle contribue à faire baisser l'anxiété.
Le plaisir que la femme retire de son corps lui permet de se sentir bien dans sa peau et heureuse. Être bien dans sa peau. C'est cela être en santé mentale.
Texte écrit par José Breton.
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