La revue de la femme qui se sent bien dans sa peau
Volume 7, Numéro 10 août 2003

Une future charcutée de l'estomac
Le mélangé de l'autre mois, plein de préjugées et volubile 
Témoignage d'appréciation de mon travail

Trois

Chantal a écrit le 12 juillet 2003 :

Bonjour, J'ai découvert tout à fait par hasard votre site internet. Étant moi même obèse, j'ai eu un intérêt immédiat pour le contenu de votre site. J'ai parcouru plusieurs pages jusqu'à la section "actualité". J'étais contente de voir qu'on y parlait de l'opération que je vais bientôt subir 

(Obésité morbide - Feu vert pour 30 à 40 chirurgies supplémentaires ). 

Quelle désolation une fois que j'ai lu votre.... m'enfin... votre texte. J'aimerais savoir, premièrement, pourquoi aucun des articles n'est signé? Est-ce que cette personne n'a pas le courage de son opinion?? Deuxièmement, avant de dire des choses aussi ridicules, vous êtes vous le moindrement informé auprès de gens ayant subi soit la dérivation biliopancréatique, la dérivation gastrique ou le Lap Band??? Si vous êtes obèse et avez peur de cette chirurgie, je comprendrais ça parfaitement. 

Mais de quel droit publiez vous de tels torchons sur internet?? Internet est un médium fantastique pour informer les gens. Dans votre cas, on voit aussi qu'on peut l'utiliser pour faire de la désinformation. Vous devriez avoir honte de faire passer vos opinions personnelles pour des faits fondés! Informez vous le moindrement auprès des gens qui ont eu la vie sauve avec cette opération au lieu de traiter les chirurgiens (qui, en passant, ne nous cassent pas le bras pour nous avoir comme patiente....) de charcuteur. 

Chantal M.
bluefrog inno.org


Frédéric a écrit le 12 juillet 2003 :

Je ne suis pas homosexuel, mais je suis tout à fait d'accord avec ton commentaire sur l'article "développer la culture Gaie". Permets-moi d'apporter un point de vue qui va au-delà du choix des formes pour les comédiennes, en tentant d'aller plus au fond des choses d'où provient cette "dictature" sur les formes et par extension sur la pensée? 

Pourquoi cette propension à vouloir catégoriser et compartimenter la culture? Que serait-il alors réellement possible de faire pour que ça change? Bien que personnellement ma sexualité n'est pas attirée par les femmes rondes, je ne vais pas voir un film pour éveiller ma sexualité si c'était le cas, j'irais voir des films qui se déclarent carrément érotiques ou pornographiques! En ce sens je crois que la majorité des gens pensent comme moi, mais alors, pourquoi continuellement garder cette "norme" en fait d'attirance sexuelle dans le choix d'acteurs pour un film qui ne vise pas essentiellement l'éveil sexuel? 

Je crois que le problème n'en est pas un directement lié à un fait de société, mais plutôt à la commercialisation de notre culture. Bien entendu, cette dernière a une influence indirecte sur la société, car elle conditionne nos goûts et nos mentalités. En ce sens, la culture se transforme de plus en plus en un produit de consommation que les agents de marketing se sont octroyés le sex vend, alors affichons des êtres dont la morphologie fait consensus quant aux attirances sexuelles, même si l'objet du produit ne vise pas obligatoirement le sex. 

Comme une pub qui vise à vendre des voitures quoi... On pense, comme tout bon agent de marketing, que plus un produit contiendra des "effets" vendeurs, plus il se vendra et sera populaire, peu importe sa réelle porté. C'est la "méthode Hollywood", on en vient à diluer tout produit en voulant coûte que coûte y intégrer les paradigmes de marketing, quitte à en affaiblir voir annihiler la porté artistique et culturelle. 

Alors pourquoi les gais plutôt que les femmes rondes? Les gais se retrouvent dans toutes les sphères d'activités, et surtout sont riches (règle générale). Ils/elles consomment beaucoup (n'ayant pour la majorité pas d'enfant), génèrent beaucoup d'argent, et sont influents à tous les niveaux de lobby et de pouvoir, tels que plusieurs gros/grosses d'ailleurs. La différence, c'est que les gais ne considèrent pas que l'homosexualité peut être un choix, mais plutôt un trait inéluctable voir biologique qui fait que leur attirance est plus marquée vers le même sexe. On pourrait dire la même chose de certain(e)s obèses qui subissent une "maladie" plutôt que le choix d'être gros, mais souvent les gros ont conscience qu'ils pourraient contrôler leur appétit et leurs activités afin de se retrouver à un poids idéal (ce dernier n'implique sûrement pas d'être comme Arnold ou comme un mannequin de mode filliforme!), pour une meilleure santé. 

Ici il est donc question de santé plutôt que de considérations pour un choix individuel ou surtout un état irréversible, tel l'homosexualité. Bon, d'accord, mais quel est le rapport avec les oeuvres culturelles? Aucun avec les oeuvres, mais intimement lié avec des produits qui doivent se "vendre" selon les préceptes de marketing. En ce sens et pour rester conforme à cette idée, si tu vas voir un film afin d'y retrouver des grosses pouvant satisfaire ton goût sexuel, je te conseilles d'aller voir des films spécialement conçus à travers plusieurs oeuvres érotiques ou pornographiques existantes axées sur les grosses. MAIS... Si on veut réellement jouir d'un canevas culturel complet, c'est-à dire représentatif, créatif et évolutif, il serait nécessaire de revoir notre approche de la culture, de se rendre compte qu'elle devrait échapper aux lois du marché afin de s'enrichir et de représenter dans tout son Art notre société. 

À cet effet Bagdad Café fut une des dernières grande oeuvre cinématographique de la fin du siècle dernier (la "grosse" qui en était le personnage principal avait un charme fou!). Le hic, c'est que les gens de marketing considèrent leur sphère d'activité comme étant une "science exacte", et approchent tout type de produit selon des paradigmes de marketing insidieux on y utilise de façon incomplète la psychologie afin d'essentiellement conditionner les gens en manipulant les sens, on impose des balises en catégorisant les groupes d'individus et en voulant produire des oeuvres qui visent des marchés spécifiques afin d'en prévoir les retombées en $$. La culture devient ainsi sclérosée, et une grande part de créativité en est annihilée. Par contre-coup, on laisse de côté tout le reste de ce qui fait de nous des êtres humains, notre capacité à s'émouvoir dans la découverte, à penser et à utiliser notre intellect. 

Pourquoi? Car au regard du marketing, ce sont des données qui ne sont pas suffisamment quantifiables et prévisibles. Une grave conséquence sur notre culture est donc ce qu'on appelle le "nivellement par le bas", et plus globalement sur notre société "l'homogénéisation d'une forme de pensée unique". De la démagogie à l'état pur, qui s'empêche volontairement de porter les consommateurs à réfléchir de façon individuelle. On manipule les vices des gens en les exacerbant dans les produits culturels afin mieux vendre (tel "Séraphin le pédophile"). 

Ces derniers temps, c'est la bi-sexualité féminine qui est à la mode!! Aussi, on assit à une réflexion de masse selon laquelle tous les consommateurs arrivent aux mêmes conclusions, car l'exercice de réflexion est déjà faite par les producteurs/réalisateurs, la pensée est prémachée. Rappelons-nous que le marketing tel que nous le pratiquons aujourd'hui trouve son origine chez Goebles et ses techniques de propagande Nazie le conditionnement des masses vers une pensée unique et sur laquelle le pouvoir central peut donc agir beaucoup plus aisément. 

Aujourd'hui nous sommes victimes de ce même type de dictature, grâce à des médias qui se concentrent de plus en plus aux mains d'une poignée de personnes. Chez nous, j'appelle cela la "pop-Kultur Péladeau". Un bon exemple est Star Académie des artistes qui n'avaient absolument rien de neuf à nous présenter, fabriqués sur mesure pour les cotes d'écoute et selon des "gabarits" vendeurs. Des artistes sans talent artistique brut dont les seules compétences relèvent de l'aptitude à imiter ce qui a déjà été éprouvé, des singes quoi... Concentrer la diffusion de la culture selon les décisions mercantiles d'une poignée de personnes, qui nous imposent leur vision limitée et peu créative de la culture (par manque de bon goût, et surtout pour l'assurance de générer des $$), c'est soumettre notre humanité à des balises trop rigides qui limitent notre créativité et l'orientent afin de la rendre commercialisable. C'est condamner notre société à stagner, et à plus long terme, c'est mettre un frein à notre évolution. C'est soumettre et écraser notre humanité à l'aide de la vanité de ce qu'on a l'air grâce aux $$ qui nous permettent d'acheter notre personnalité, plutôt que de promouvoir l'amour de ce que l'on fait, et surtout de ce que l'on créé dans tout ce qui souligne un caractère unique en chacun de nous. 

Dans un tel contexte, fini les Van Gogh, les Tolkiens, les Eistein, et plusieurs autres... Oui, Einstein! Car contrairement à ce qu'on nous fait croire à notre époque, de tous temps l'évolution scientifique et ses nouveaux concepts relèvent de l'imagination et de la créativité artistique. En ce sens, un homme tel qu'Einstein s'est d'abord basé sur son bagage philosophique et sa connaissance des arts pour "imaginer" les théories relativistes... La solution? Redonner à notre société des lois qui empêchent la concentration des moyens de diffusion, et qui promulguent les individus, les entreprises, les groupes culturels à investir dans notre culture (plutôt que de soumettre cette dernière au tamis gouvernemental ou d'un seul diffuseur d'importance) en bref, l'exercice serait de DÉCENTRALISER les sources qui influencent notre évolution culturelle. Au plaisir, 

Frédéric Jeanbart 
fjeanbart primus.ca

Ce que je lui est répondu

Salut, Frédéric

L'important dans notre contexte culturel, c'est notre capacité de faire des choix.

Il y a de tout pour faire un monde comme on dit. Ce qui fait que l'être humain est intéressant, c'est sa diversité d'opinions et de culturels. L'internet reflète cette diversité, qu'il existe. Mais les médias traditionnel essaient de formater la culturel, ils essaient de nous faire croire que ce qu'ils nous offrent correspond au goût de la majorité. Il ne font pas de recherchent pour connaître ce que l'on aiment, ils nous imposent leur façons de voir les choses

Moi, je pense qu'avoir une culturel de la rondeur, correspondrait à une grande partie du goût des femmes, non pas toutes les femmes. Je ne veux pas que tout le monde pense comme moi. Je veux offrir un choix culturel. Ceux qui aiment voir des minces au cinéma, iront voir le cinéma qui en ont, et ceux qui veulent voir des grassettes pourront en voir aussi. La sexualité et la pornographie, c'est deux choses différentes. Moi je préfère voir une comédienne grassette, qu'une mince, parce que je suis émotivement plus touché, parce que ma préférence sexuelle se tourne vers elles.

Pour ne pas se placer dans le rôle de victime, il faut avoir le sentiment de pouvoir faire des choix.


Aline a écrit le 7 juillet 2003 :

Bonjour, je me suis permise de lire votre site en totalité. J'ai trouvé le contenu très intéressant, même voir passionnant! Je dois dire sans vous jeter des fleurs que je ne vois plus les choses comme avant. Vous m'avez ouvert les yeux d'une manière très réaliste. des gens comme vous il en faudrait plus pour nous remettre les pendules à l'heure comme on dit chez nous. 

Je viens de suisse et j'ai 23 ans. J'ai aussi été "fascinée" par ces "canons de beauté" qu'on nous sert à toutes les sauces dans les médias. Le culte est à la minceur mais il s'agit plutôt de maigreur! Maintenant on trouve les maigres minces, les minces rondes et les rondes grosses. une phrase m'a fait comprendre beaucoup de choses si les mannequins dans les vitrines étaient de vraies femmes, elle ne pourraient pas avoir de menstruations normales. je ne le savais pas! 

Et le pire, c'est que les gens (même moi) se sont identifiés à cela. savez vous qu'en Suisse, vous ne trouvez pas de taille de plus de 42 dans les magasins "normaux". (je ne sais pas à quoi correspond le 42 au canada). Si vous êtes un peu rondouillette votre choix de vêtements et restreint, même voir impossible. les vêtements présentés sur les mannequins dans les vitrines sont du 34 voir 36 à la limite des tailles enfant. 

C'est irréaliste. On est continuellement déçue quand on essaie des habits. maintenant plus je regarde autour de moi et grâce à vous je me sens sans arrêt agressée par cette image de femme squelettique. oui, squelettique car avant je les trouvais normales! 

J'ai aussi fait un régime, je pesais 78kg pour 1m80. Je n'étais pas grosse mais je me trouvais enveloppée j'ai décidé de faire un régime qui était plutôt une rééducation alimentaire et j'ai perdu 13 kg. Je me sens mieux maintenant. pourquoi? Je peux m'habiller dans les magasins, je me sens plus "légère". enfin bref, je suis aussi passée par là. Je ne veux pas tomber dans l'extrême ni me pourrir la vie à maigrir. Mais, je suis juste bien comme ça, dans mon poids santé. 

Je pense qu'il y a pleins de femmes comme moi qui se sentent mieux à un certain poids. le tout est de ne pas en faire une fixation. Il ne faut peut être pas mettre tout le monde dans le même panier mais vous avez raison de dénoncer cette folie à mettre sur un piédestal ces femmes anorexiques qui pullulent dans les médias. On en est envahi. il n'y a pas un seul magasine sans voir un sac d'os. 

Je crois que le monde est malade et il va très mal. mais c'est des gens comme vous qui réussissent à gagner dans le coeur des petits gens comme moi. donc continuez! Vous êtes sur la bonne voie, battez vous et je me botterai avec vous. Merci de m'avoir lue car j'écris beaucoup! peut être à bientôt! 

aline 
alinechappuis hotmail.com

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