Journal Le Soleil mercredi 30 septembre 2009 p.45
Sujet: Il y a loser et loser On peut y lire: (Québec) L'annuelle rencontre entre l'art et la santé mentale, l'événement d'envergure internationale Folie/Culture, est de retour dès demain. Pendant trois jours, artistes, écrivains, philosophes et historiens de l'art vont échanger sur le concept du loser. Avec des débats, des conférences, des interventions urbaines, des performances et une exposition, ils vont nous prouver qu'être en marge peut être à la fois drôle, émouvant et douloureux. «Loser, c'est particulier comme thème parce que ça touche autant les artistes qui sont souvent marginalisés que les gens atteints de maladie mentale qui sont rejetés», explique Céline Marcotte, directrice de Folie/Culture. Comme il est maintenant coutume, une exposition d'art visuel est au menu. Cette année, les artistes ont été invités à explorer un thème qui a su réveiller de vieux fantômes : le rejet. «Ça a été difficile pour certains artistes de participer au projet de Lynn Cazabon, Réunion, car ils devaient parler de leur adolescence de loser devant la caméra», relate Mme Marcotte. Le résultat est une installation vidéo qui présente des artistes à la façon d'un album de finissants superposant leur visage d'hier à celui d'aujourd'hui. Un vrai loser a aussi choisi de s'exposer. On se souvient de José Breton, celui qui a fait l'éloge des femmes au gros derrière lors de sa campagne aux élections provinciales de 2008. Il y présentera son parcours anticonformiste qui ne lui a valu que des échecs et des refus. Une oeuvre qui devrait créer un léger malaise ou, du moins, éveiller une certaine compassion. Et c'est un peu l'objectif de Folie/Culture, raconte la directrice. «On veut amener les artistes à explorer des zones parfois inconfortables qui sont liées à la maladie mentale. Mais on veut aussi éveiller les gens à ce que ces individus peuvent ressentir. Ce qu'on ressent quand on est un loser.» Les activités débutent demain avec une conférence du philosophe Alain Beaulieu et se poursuivent jusqu'à samedi. Quant à l'exposition Loser, elle se tient jusqu'au 11 octobre. Mon commentaire Je suis un loser et fier de l'être. Fier de l'être parce que je suis convaincu de la justesse de mes actions. Je suis perdant parce que je n'ai pas réussi à atteindre tous mes objectifs avec la promotion de la beauté des rondeurs féminines. Je suis aussi un perdant par l'isolement social dont je suis victime à défendre cette cause. En d'autres mots, je ne suis pas en lien avec une personne avec qui je pourrais échanger en personne, droit dans les yeux, de ce sujet qui me passionne. J'explique mon exclusion sociale total par le mépris que la société véhicule au sujet des rondeurs féminines et des femmes rondes en général. Ce n'est pas gagnant de défendre les femmes qui sont considérées comme des perdantes au niveau de leur allure physique. Les femmes sont victimes d'une ambiance de mépris envers leurs rondeurs. Celle-ci les amène à vivre avec la honte. Les femmes ont honte de leurs rondeurs, ce qui les pousse à adopter des comportements incohérents. Par exemple, les femmes essaient de cacher leurs rondeurs sous de vêtements amples, font l'amour dans la noirceur, cherchent à perdre du poids par n'importe quel moyen, sans se douter qu'on cherche à les arnaquer et, le pire, c'est qu'elles sympathisent avec leurs bourreaux suivant le phénomène du syndrome de Stockolm. Pour tout dire, la honte pousse les femmes à écouter et à donner leur argent à ceux qui les méprisent. En gros, plus elles se font dire qu'elles sont laides plus elles les louangent et plus elles veulent leur donner de l'argent; par exemple, les femmes qui achètent un magazine qui titre sa première page « Un ventre plat pour l'été » ou qui écoutent une émission de télévision qui les encourage à haïr leur corps. Tous les intégristes anti-obésité/malbouffe font partie de ceux qui dénigrent les rondeurs et les femmes rondes. Ceux-ci ont une influence très insidieuse sur les femmes, « ils usent de l'image de crédibilité de la science pour abuser de la situation. Ainsi scientifiquement, pour eux les femmes n'ont vraiment aucune raison de se trouver belles avec leurs rondeurs. Hors donc, je vis une situation de loser parce que les femmes sont honteuses d'avoir des rondeurs. Ce qui explique qu'elles écoutent religieusement tous ceux qui leur disent qu'elles devraient perdre du poids. Car, cela les conforte dans leur dénigrement de leur corps. Justement, le sentiment de honte pousse les personnes au dénigrement de soi.
Je suis un rejet de la société parce que très très peu de femmes sont totalement dépourvues de cette honte. Je serais considéré comme un winner, un homme intelligent et intéressant s'il y avait beaucoup de femmes bien avec leurs rondeurs. Il y aurait plus de chance qu'au moins une femme soit intéressée à me parler et à me rencontrer.
Les femmes doivent se tenir debout pour refuser de se laisser influencer par les discours, les insinuations et les commentaires désobligeants contre les rondeurs et les femmes rondes. Les femmes se doivent de trouver la force de ne pas douter de la beauté de leur corps. Pour trouver la force morale de faire cela, les femmes doivent se nourrir du discours en faveur de la beauté des rondeurs féminines que je m'évertue à diffuser depuis 13 ans avec mon site Belles Rondeurs et qu'on retrouve dans la communauté internet Fat Acceptance/FA.
Commentaire fait par José Breton Complément d'information L'histoire Folie/Culture: losers et fiers de l'être Mon installation à l'exposition Loser pour folie culture La version web de ma présentation Loser La honte La honte de ce corps trop gros Body Shame: Conceptualization, Research and Treatment "Body Shame: Body Image in a Cultural Context
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