Journal la Presse du samedi 16 janvier 2010 p.plus 6
L'idéal, pour vivre vieux, c'est d'être (un peu) gros. L'exercice, à moins d'en faire de façon intensive, c'est excellent pour le coeur, mais ça ne fait pas vraiment maigrir. Les calculs d'indice de masse corporelle? Contestés. Ces dernières années, une flopée de chercheurs rompent avec le discours ambiant et brisent la belle unanimité de ce qui s'écrivait jusqu'ici sur le poids. Les personnes qui présentent de l'embonpoint ont de meilleures chances de vivre vieilles que les personnes au poids considéré jusqu'ici comme étant idéal. Celles qui doivent s'inquiéter ? Les personnes trop minces, en premier lieu, suivies des personnes carrément obèses. Cette étude, parue cet été dans la revue scientifique Obesity et se basant sur 11 326 Canadiens, a révélé que les personnes qui présentent un peu d'embonpoint ont 17 % moins de risque de mourir prématurément qu'une personne de poids normal. Les gens trop maigres, eux, courent 70 % plus de risques que les personnes présentant un poids considéré comme étant «santé». «L'embonpoint n'est peut-être pas le problème que nous croyions», a déclaré au New York Times David H. Feeny, l'un des auteurs de l'étude. Plus encore, «l'embonpoint a été (pour nos sujets) un facteur de protection.» Dans un discours prononcé il y a un an à l'Université de Toronto, David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique du Canada qualifiait pourtant l'obésité rampante au pays de «nouveau tabagisme» et avançait «la possibilité très réelle que les enfants d'aujourd'hui soient les premiers dont l'espérance de vie soit plus faible (moindre) que celle de leurs parents» Ces déclarations de Butler-Jones, jumelées à de tels commentaires dans le Journal de l'Association médicale canadienne, ont fait sauter deux professeurs de l'Université de Montréal Robert Bourbeau et Jacques Légaré ne sont pas médecins. Ils sont démographes et ils soutiennent que ces affirmations ne tiennent pas la route. «On pense au contraire que les enfants qui naissent aujourd'hui vont vivre en moyenne jusqu'à 100 ans, explique en entrevue Jacques Légaré. L'obésité, ce n'est pas le sida. L'obésité, ce n'est pas une maladie mortelle et je ne vois pas l'intérêt de faire peur au monde comme ça et de tenir des discours aussi alarmistes.» Dans le journal de l'Association médicale canadienne, en juillet 2009, Annika Rosengren, spécialisée dans les questions de poids, consacrait pour sa part un article sur le paradoxe de l'heure : comment se fait-il qu'il y ait augmentation galopante de l'obésité aux États-Unis et en Europe de l'Ouest mais que la mortalité associée aux maladies cardio-vasculaires, elle, est en baisse? Le docteur Rosengren émet l'hypothèse que si beaucoup d'Occidentaux sont gros, ils sont maintenant moins nombreux, dans le même temps, à présenter de l'hypertension ou à souffrir de taux de cholestérol non contrôlés. Antony Karelis, professeur de kinanthropologie à l'UQAM, croit pour sa part qu'il faudrait carrément cesser d'utiliser l'expression «poids santé», d'autant que jusqu'à 31 % des obèses - selon les études auxquelles on se réfère - sont à la fois obèses et en santé. Plus encore, M. Karelis signale que certaines de ses recherches antérieures ont démontré que la perte de poids chez les obèses qui sont en santé est non seulement inutile mais qu'elle peut être nuisible. Comment est-ce possible ? «Nous avons encore du mal à l'expliquer, mais notre hypothèse, c'est que notre corps aime rester en équilibre. Un peu comme si, comme le veut l'expression anglaise, tant qu'une chose n'est pas cassée, mieux vaut peut-être ne pas y toucher.» Mon commentaire Cet article de journal, qui mentionne une recherche canadienne publiée dans la revue Obesity de l'été passée, vient confirmer que le service de nouvelles de Radio-Canada a belle et bien choisi la position des extrémistes anti-obésité. En effet, lorsque les journalistes scientifiques de Radio-Canada ont décidé de dire, dans de leur émission diffusée le 4 octobre 2009, qu'il faut absolument être mince pour éviter de développer un cancer. Ils connaissaient sûrement l'existence de cette recherche et ils ont choisi de ne pas en tenir compte. Cet article met aussi en relief l'existence d'un véritable discours intégriste anti-obésité, émis par certains pseudo-scientifiques. En d'autres mots, il y a des personnes qui croient dur comme fer qu'il y a une épidémie d'obésité et, que la fin du monde est proche. Rien ne va les faire changer d'idée. Les intégristes anti-obésité refusent de considérer les recherches et les opinions qui viennent remettre en question leurs certitudes. Ceux-ci veulent nous laisser croire qu'eux seuls possèdent la vérité. En réalité, ils ont choisi consciemment de manipuler l'opinion publique par la peur. Ils en ont fait une lutte dogmatique, où personne n'a le droit de les contredire. Par conséquent, c'est inacceptable que les journalistes de Radio-Canada aient embarquer dans cette tactique malhonnête. Encore une fois, si la lutte contre l'obésité est faite d'exagérations et de démagogies, c'est qu'elle est motivée par des fins douteuses. On veut culpabiliser les femmes avec leur santé pour leur mettre de la pression pour qu'elles se décident à dépenser de l'argent dans un moyen pour perdre du poids. Lors de l'émission que l'émission Découverte a réalisé sur le cancer, le choix d'utiliser le mot « mince », n'est pas anodin, les journalistes s'adressaient directement aux femmes. Dans la réponse que j'ai obtenue suite à l'envoi d'une plainte à l'ombudsman de Radio-Canada, Pierre Sormany écrit clairement qu'il visait les femmes parce que celles-ci seraient plus à risque de développer un cancer (si elles ne sont pas minces). Le gouvernement libéral a cédé à la pression des extrémistes qui lui font dépenser inutilement 20 millions par année pour tenter d'endiguer la prétendue épidémie d'obésité. Ceux-ci sont entrain de créer une folie collective très nuisible aux femmes. Les médias traditionnels auraient un rôle à jouer pour réduire l'incidence de l'obsession de la minceur. La première chose à faire serait pour eux de reconnaître l'existence d'intégristes anti-obésité/malbouffe et de reconnaître que leur position extrémiste ne fait pas l'unanimité. La deuxième chose serait d'arrêter de se sentir animer d'une mission de contribuer à résoudre la prétendue épidémie d'obésité. En d'autres mots, les médias traditionnels se doivent de tenir compte de toutes les opinions sur ce sujet. Ce qui est important de comprendre, c'est que tout monde à droit à ses opinions, tous ont le droit de croire à ce qu'ils veulent et tous ont le droit de vouloir manipuler l'opinion publique. Par contre, il est inacceptable que les médias traditionnels aient décidé seulement de tenir compte de l'opinion extrémiste anti-obésité/malbouffe. Et par conséquent faire sciemment de la propagande. Les journalistes sont-ils eux-mêmes victimes de leur manipulation? L'industrie pharmaceutique a infiltré l'Organisation Mondiale de la Santé. En effet, celle-ci a réussi à faire adopter la position des intégristes anti-obésité. En ajoutant un « d'après l'OMS » cela donne de la crédibilité à cette position. Ça donne un pouvoir de persuasion formidable; si l'OMS le dit, on ne peut pas dire le contraire. Quel beau moyen de mousser, subtilement, la vente de médicaments prétendument anti-obésité! En conclusion, il est raisonnable de penser que les rondeurs féminines sont un signe de bonne santé. Il est raisonnable de penser qu'être ronde n'est pas une maladie mortelle. Toutes les femmes ont le droit de se fier à l'opinion des gens qu'elles veulent. Mais, elles doivent se méfier des personnes malhonnêtes, ceux qui exagèrent et qui tiennent un discours extrémiste, car ils ont un agenda caché. Commentaire fait par José Breton Compléments d'informations L'histoire Les bons points de l'embonpoint Obésité: les personnes rondelettes vivent plus longtemps L'Indice de Masse Corporelle est une mesure obsolète de l'obésité L'épidémie d'obésité ralentit aux États-Unis L'obésité des enfants, une «crise» mondiale Un chercheur fumiste à l'Université de Montréal L'obésité va peser sur l'espérance de vie Les scientifiques ne s'entendent pas sur le risque d'être « un peu enrobé » Autres en liens Le poids n'est pas le seul indicateur de risque cardio-vasculaire Le surpoids, gage de survie après un infarctus? 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