Bonjour monsieur Pierre Tourangeau ombudsman de Radio-Canada

Plainte contre l'émission « Les années lumières » du 16 mars 2014 et leur reportage intitulé «Casser du sucre sur le dos du sucre».

Pour avoir fait, avec le sujet du sucre, de la démagogie et de la propagande en faveur des tenants de l'extrémisme anti-sucre.

Pour avoir fait, avec le sujet du sucre, la morale aux gens par la peur en utilisant le terme toxique.

Yanick Villedieu a délibérément dirigé ses entrevues pour faire dire à ses invités ce qu'ils voulait qu'il lui disent au sujet du sucre. Il voulait se faire confirmer sa croyance que le sucre est toxique.

Il a enfreint le code déontologie journalistique en ne mentionnant pas l'ensemble des opinions à ce sujet.

Yanick Villedieu n'a pas respecté le premier principe de la science qui est de toujours remettre en question la validité des connaissances même celles qui semblent évidentes.

L'utilisation du terme toxique pour parler du sucre, c'est anti-scientifique. Faire la morale sur ce que les gens mangent c'est anti-scientifique.

Les exagérations n'ont pas leur place en science. Yanick Villedieu aurait dû énoncer la question suivante : est-il vraiment justifié de dire que le sucre est toxique? Puis parler des pour set des contres.

Exemples de d'autres opinion sur le sucre :

John L Sievenpiper MD - The Role of Fructose, Sucrose, and High-fructose Corn Syrup in Diabetes

Sucre: simple calorie ou poison?

Comment le sucre est devenu le fruit défendu

It's time we exposed the BS of the hysterical anti-sugar lobby.

The anti-sugar conspiracy

10 myths about sugar

Plainte contre l'émission l'épicerie 14 novembre 2012 Le sucre, un poison?

Plainte contre le service de nouvelle la première chaîne de la ville de Québec diffusée le 02 février 2012. - Faut-il réglementer la vente des bonbons et autres sucreries?

Les boissons gazeuses favorisent le développement du cancer de l'utérus

Trop de sucre peut faire perdre la tête

Monsieur Breton,

Nous avons pris connaissance de la plainte que vous avez adressée à l'ombudsman de Radio-Canada. Comme le veut l'usage, celui-ci nous offre un premier droit de réponse.

Nous vous remercions d'avoir pris le temps de nous écrire. Vos commentaires sont importants, ils alimentent notre réflexion et nous nous faisons un devoir d'y apporter le suivi approprié.

Votre plainte concerne un reportage diffusé aux Années lumière le 16 mars dernier. Vous reprochez à l'animateur, Yanick Villedieu, d'y avoir fait « de la démagogie et de la propagande en faveur des tenants de l'extrémisme antisucre ». Vous trouvez aussi qu'il a propagé une croyance voulant que le sucre soit toxique.

Laissez-nous vous expliquer la genèse de ce reportage : le 5 mars dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lançait une consultation publique sur une nouvelle norme de consommation du sucre qui pourrait devenir une ligne directrice à l'intention des États membres. Le document de consultation suggère une diminution de moitié de la norme actuelle de consommation, c'est-à-dire d'abaisser de 10 à 5 % la contribution du sucre dans l'apport énergétique quotidien.

Étant donné le rôle fondamental de l'OMS en matière de prévention de la santé publique, il nous est apparu utile de faire le point sur cet enjeu, qui occupe une place de plus en plus importante chez les autorités de santé. Le but du reportage n'était pas de faire peur aux auditeurs ni de faire la morale aux consommateurs. Nous avons voulu faire le point sur ce que la science sait des effets de la consommation des sucres et sur la pertinence de la norme suggérée par l'OMS.

Les invités ont été choisis pour leur compétence et leur expérience sur la question et non pas pour leurs opinions. La mission d'une émission d'information scientifique comme les Années lumière n'est pas de refléter l'ensemble des opinions sur une question donnée, peu importe leurs fondements, mais bien de faire partager les connaissances scientifiques sur ces enjeux.

En préparant le sujet, l'équipe de l'émission n'a pu que constater le consensus scientifique autour de la surconsommation de sucre dans nos sociétés et également sur la nature plus risquée de certains types de sucre, ce qu'a reflété le reportage. Certains des invités ont cependant mis en doute le réalisme de l'objectif proposé par l'OMS, faisant valoir que la consommation actuelle dépasse de loin la norme de 10 % (la norme canadienne actuelle est de 25 % et elle est souvent dépassée).

Quant à l'expression « sucre toxique », nous n'en avons pas la paternité, car de nombreux médias l'utilisent depuis quelques années dans le but d'attirer l'attention du public sur ce problème. Google, par exemple, en donne 900 000 résultats. La dichotomie des deux termes, sucre et toxique, reflète bien la problématique des aliments agréables qui, consommés en trop grande quantité, compromettent dangereusement la santé.

Nous ne savons si vous avez aussi écouté les Années lumière du dimanche suivant, 23 mars, où nous avons présenté un reportage sur les gras saturés qui seraient moins dommageables qu'on le croit pour le système cardiovasculaire. Les chercheurs sont plutôt sur la piste du sucre, qui pourrait être coresponsable des maladies coronariennes en favorisant le processus d'inflammation.

Comme il a été clairement souligné dans l'émission, le sucre est essentiel à la santé du corps humain, en particulier celle du cerveau, mais la science réalise que notre espèce est incapable de s'adapter, en si peu de temps, à l'augmentation calorifique considérable qui a été observée.

Nous espérons que ces quelques réflexions vous paraîtront utiles et vous permettront de mieux comprendre notre démarche.

Nous vous rappelons que vous pouvez, si vous le jugez nécessaire, faire de nouveau appel à l'ombudsman. Le bureau de l'ombudsman est une instance d'appel indépendante (ombudsman@radio-canada.ca ou 514-597-4757, sans frais 1-877-846-4737).v Nous vous prions de recevoir, Monsieur Breton, nos salutations distinguées.

Luc Simard
Directeur, Diversité et Relations citoyennes,