L'éternel culte de la minceur
Une obsession qui touche aussi les personnes âgées

Journal de Montréal mardi 25 mars 2008 page 55

L'éternel culte de la minceur

Sujet: Le temps d'agir

La quête de la minceur ne s'estompe pas avec l'âge. Faire le deuil d'un corps que l'on n'a plus paraît plus difficile qu'avant pour les personnes plus âgées, surtout les femmes, qui sont le plus en plus nombreuses à développer des troubles alimentaires.

«Je veux retrouver mon corps de jeune femme.»

Cette phrase, Hélène Arguin l'a entendue plus d'une fois lors des 200 entrevues qu'elle a menées dans le cadre de son étude de maîtrise qui portait sur l'impact des régimes amaigrissants sur les personnes âgées.

«Des femmes dans la soixantaine m'ont confié vouloir maigrir pour entrer dans les vêtements qu'elles portaient lorsqu'elles étaient jeunes, d'autres veulent porter des vêtements plus moulants. Certaines m'ont même avoué qu'elles se sentaient challengées par leurs filles», raconte la kinésiologue qui avoue ne pas avoir été étonnée par ces propos qu'elle qualifie tout de même de « nouveau phénomène ».

La diète à vie

Plusieurs indicateurs laissent croire que l'obsession de la minceur se poursuit maintenant plus tard dans la vie des gens.

Plus répandue chez les femmes, cette tyrannie du corps parfait se traduit par une hausse du nombre de personnes souffrant de troubles alimentaires qui, selon les recherches, sont souvent le résultat de régimes restrictifs à répétition.

Le nombre de femmes âgées de 60 à 70 ans souffrent de tels troubles a sensiblement augmenté, c'est pourquoi Aneb Québec, l'un des organismes qui leur vient en aide, a mis sur pied un groupe spécifiquement consacré aux femmes de 55 ans et plus. «On remarque qu'autour de l'âge de la ménopause, le corps se transforme et fragilise certaines femmes, qui refusent de se faire imposer un corps qu'elles n'aiment pas », explique Valérie Beauséjour, responsable des groupes de soutien de l'organisme.

Grands-mères au régime

Les jeunes adolescentes n'ont pas le monopole des troubles alimentaires, rappellent les experts.

La psychologue Danielle Bourque ne s'étonne plus de voir des femmes de cet âge souffrir de leur poids.

«On ne peut plus vieillir en paix, c'est interdit! tranche-t-elle. On peut seulement vieillir sans que cela paraisse et ça passe par la minceur », explique l'auteure du livre À dix kilo du bonheur.

«C'est un mythe de croire que les troubles alimentaires sont l'affaire des filles de 20 ans », soutient Valérie Beauséjour, D'Aneb Québec. «L'âge de notre clientèle augmente soit parce que ces femmes ont traîné le problème toute leur vie, soit parce qu'elles l'ont développé de se restreindre», ajoute-elle.

Mon commentaire

Les femmes sont agressées par un message qui leur demande de faire attention à leur poids de l'enfance jusqu'à leur vieillesse. On ne les laisse pas tranquille une seule seconde. Elles se doivent d'avoir leur poids santé. On leur fait peur avec les risques de maladies Car, paraît-il que le seul moyen d'être en santé, c'est d'être à son hypothétique poids santé.

La dictature du poids santé sévit à tout âge.

Comme la sexualité nous suit jusqu'à notre mort. Les femmes sont préoccupées par leur apparence physique tout au long de sa vie.

Plus les femmes avancent en âge plus elles prétendent que c'est pour leur santé qu'elles veulent perdre du poids, plus elles se mentent à elles-même.

L'obsession de la minceur n'est pas apparue hier, elles existent depuis plus de 50 ans. De toute évidence, cette obsession se transmet de mères en filles. Nous pouvons dire que cela fait partie maintenant des traditions.

Les mères, de par leur attitude, donnent l'exemple à suivre. Elles sont des modèles au niveau du comment haïr son corps. Ainsi, les jeunes femmes font comme leur mère sans s'arrêter pour se poser la question du pourquoi.

Il faut briser cette chaîne de la haine de soi. Les femmes sont malheureuses. Cette situation nous révèle une misère sexuelle et affective. Une vie marquée par l'insatisfaction et la souffrance affective.

Une vie basée sur le contrôle de soi est incompatible avec l'abandon qu'exige le plaisir. L'obsession de la minceur est comme une stratégie mise en place pour empêcher les femmes à retirer du plaisir dans leur vie sexuelle et en général.

Une société anti-rondeurs féminines, c'est une société qui refuse aux femmes le droit au plaisir. Les femmes se doivent, par abnégation, se concentrer au seul plaisir des hommes de vouloir une femme mince dans leur lit... Le tabou des rondeurs est associé au tabou du plaisir que la femme retire de la sexualité.

L'obsession de la minceur est plus un phénomène culturel qu'individuel. La solution elle est aussi plus d'une responsabilité collective qu'individuelle.

On ne peut pas attendre qu'un jour les femmes vont finalement comprendre, après mûre réflexion et une intense cheminement de croissance personnelle, de décrocher de l'obsession de la minceur et d'aimer les rondeurs de leurs corps. «Elles n'ont qu'à faire cela. Ce sont elles les pire, les gens de mauvaise foie se diraient-ils.»

Oui, certaines femmes vont réussir à faire cela. Mais, ces réussites individuelles isolées n'ont que peu d'impact sur le changement de perception de la société envers les rondeurs féminines.

Pour introduire d'autres valeurs, d'autres opinions, d'autres choix de style de vie et d'autres façon de voir les choses dans la culture. Il faut une masse critique de gens qui s'affichent publiquement. Il faut des apparitions d'images de femmes avec des rondeurs pour que les femmes sentent qu'elles peuvent prendre la décision d'aimer leurs rondeurs.

En ce moment, ce choix n'est pas offert. Les femmes demeure dans le doute. « C'est de ma faute si je ne suis pas mince. J'avais juste à faire plus attention.» Les femmes vivent dans l'ambivalence, tantôt elles ont l'impression d'être bien dans leur corps, tantôt elles sont incapables d'aimer leur apparence physique.

Tout cela pour vous dire qu'il faut prendre notre place et s'afficher publiquement d'où les activités de ma fondation. Celle-ci permettra de créer un groupe personnes qui donneront l'exemple aux autres femmes. Il leur dira qu'il est possible d'aimer ses rondeurs par la diffusion de modèles de femmes qui leur ressemblent physiquement.

Fini le monopole de la minceur égale beauté. Les femmes auront le choix entre vouloir atteindre un objectif irréaliste d'être mince un jour. Objectif qui amène que souffrance et frustration. Ou le choix d'apprendre à apprécier ses rondeurs. Un apprentissage qui apporte apaisement et réconfort. C'est considérablement plus édifiant et constructif aussi comme choix.

Alors, fini l'immobilisme, il est temps d'agir. Impliquez-vous. Aidez-moi à faire des activités de financement pour ma fondation belles rondeurs. Vous en retirerez beaucoup. Une action qui cimentera le fait que vous aimez vos rondeurs. Faites le pour le bien de la collectivité et pour vous s'affranchir complètement du discours anti-rondeurs féminines.

Si je me consacre à cette cause, c'est que je considère qu'elle est d'une très grande importance. Étant donné que je considère que vous avez, comme être humain, la plus grande des importances à mes yeux. Rien n'a plus d'importance que votre propre vie. Démontrez-moi que vous vous accordez de l'importance. Faites quelque chose. Impliquez vous dans ma fondation. Après tous ces années, je pense avoir démontrer mon sérieux.

Commentaire fait par José Breton

Informations supplémentaires

L'histoire:

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Combating the Cult of Thinness 

Can older women really look younger?

Women’s Body Image: What Influences?

Anorexia Is Hitting Older Women

"Eating Disorders And Middle Age: The Desperate Housewives Effect?"

Eating disorders rising among older women

L'obsession de la minceur cause l'augmentation des cas d'enfants nés prématurés

like growing numbers of mature women, had been suffering from disordered eating.

Did you know that a growing number of women in the baby-boomer generation are struggling with anorexia and bulimia?

Older women also susceptible to eating disorders

Number of anorexic older women on rise

L'obsession de la minceur un moyen de refuser aux femmes de retirer du plaisir sexuel

Elles ont grandi dans un milieu culturel et familial où le plaisir sexuel était non dit, interdit ou perçu comme quelque chose de malpropre.

plumper women are also likely to enjoy a better sex life than their thin counterparts.

Heavier Women Are Happier And Have Better Sex, Nobel Prize Scientist Says - Brief Article

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