Le texte que j'ai lu pour présenter mon mémoire à la Commission des affaires sociales

sur la Consultation générale sur le document intitulé
«Vers un nouveau contrat social pour l'égalité entre les femmes et les hommes». Le mercredi le 28 septembre à 16h00

Vers mon mémoire:

Bonjour, je suis un homme qui se préoccupe du bien-être des femmes. C'est ce qui donne un sens à ma vie. Ce qui fait sens. Le plus important, pour moi, c'est l'aspect humain. Pour l'homme que je suis, les femmes sont les êtres humains les plus significatifs. Il va de soi que je consacre ma vie à m'assurer qu'elles soient heureuses, m'assurer que leur vie soit la plus douce et agréable possible.

Je défends une cause contre vents et marées depuis 1993 et depuis 1996 sur internet. L'Internet a donné naissance, en quelques sorte, au mouvement « fat acceptance » (acceptation de la grosseur), provenant des États-Unis. J'ai lancé le premier site web « fat acceptance » francophone. Maintenant, ce mouvement est partout à travers le monde même en Russie.

Je vous parle au nom de cette communauté virtuelle qui s'est constituée spontanément. Une communauté formée de femmes qui ont décidées d'apprendre à apprécier leurs rondeurs et d'hommes qui les aiment.

Une cause qui concerne les femmes mais où la présence des hommes est très importante et recherchée. En ce sens, j'aimerais vous lire le témoignage d'une des candidates à mon concours de beauté, Miss Ronde Universnet 2006, qui existe depuis 1997:

Madame X 25 ans de Québec

« Je suis de chair depuis ma naissance. Comme tout le monde me direz-vous! Seulement, ma chair à moi, s'est faite plus insistante, plus généreuse. Elle s'est montrée tenace. Et jusqu'à mes 17 ans, je l'ai trouvé disgracieuse.

À l'aube de ma majorité, des mains sont venues en faire l'inventaire. Des mains expertes et des soupirs heureux. À ce chapitre de mon histoire, des hommes ont changé le cours des choses. J'en suis restée béate..! Imaginez des caresses sur un détonateur.. J'ai explosé. Je me suis répandue de toute ma féminité et j'ai compris ce que les hommes y trouvaient. Tout à coup, j'étais belle. Pour la première fois de ma vie, je ne faisais pas qu'appartenir au genre féminin; j'étais une Femme.

Et c'est à partir de ce moment aussi que les mots "grosse" "immense" "large" se sont réconciliés avec l'enfant-bouboule que j'étais.

En répondant ici à votre invitation, je désire rendre hommage à tous ces hommes qui m'ont fait me rencontrer... Par leurs regards, leurs propos, leur passion, leurs désirs, leurs sourires et leurs mains moulant mes courbes, j'explose encore... Merci. »

Nous pouvons à la lecture de ce témoignage, réaliser que le mémoire que je vous présente aborde un aspect presque totalement ignoré de la vie des femmes : leur vie privée et intime. En d'autres mots, le respect de la vulnérabilité et de la fragilité des femmes.

La culture pro-minceur féminine, véhiculée largement par les médias, enlève aux femmes le droit de penser et de croire qu'elles ont une égale chance d'être heureuse dans leur vie personnelle et intime.

L'exigence stricte de la minceur, de la part des producteurs de télévision et de films, afin de pouvoir faire carrière dans le domaine, discrimine les 2/3 de la population féminine qui sont de taille plus. Il s'agit de la seule discrimination dirigée contre une majorité de la population.

Dans l'article 10 de la charte des droits et libertés de la personne du Québec, cette discrimination n'est pas mentionnée. Il y a 2 états des États-Unis (Michigan et le district de Columbia) qui ont prévu dans leur charte cette discrimination. Pourquoi pas le gouvernement du Québec?

Mon but ultime est de lutter contre cette discrimination afin de combler le besoin d'identification des jeunes femmes. Toute femme devrait avoir la chance de s'émouvoir en visionnant un film d'amour dont la vedette lui ressemble physiquement.

Élaborons maintenant les différentes facettes de la question

Combler ce besoin d'identification permet :

1e De construire une personnalité forte, 
2e De maintenir une bonne santé mentale, 
Finalement, de se forger une image corporelle positive.

Ainsi, la jeune femme qui se reconnaît chez une comédienne, finit par se sentir belle et aimable avec ses rondeurs.

Les conséquences de ne pas pouvoir s'identifier :

La présence de femmes exclusivement minces à la télévision est responsable de l'insatisfaction des femmes en relation avec leur corps.

L'absence de modèles de femmes au corps plus réaliste fait que presque toutes les femmes sont complexées.

Ainsi, dans un article du journal La Presse du samedi 12 mars 2005 cahier actuel p.5 on pouvait lire ceci : «L'estime de soi est-elle une marque de savon ? Selon une étude réalisée pour le compte de Dove auprès de 3200 femmes dans le monde, seulement 2 % des répondantes disaient se trouver belles.» C'est désolant!

Cette discrimination rend les femmes malheureuses, plus anxieuses et plus vulnérables.

Par conséquent, il y a une industrie qui profite de cette vulnérabilité féminine pour faire beaucoup d'argent. Cette industrie est celle de l'amaigrissement. Elle générèrent 35 milliards de dollars de revenues par année aux États-Unis.

Nombre de femmes ruinent leur santé avec des diètes dans l'espoir d'obtenir le corps tant valorisé au cinéma et à la télévision. De même, leur vie amoureuse est affectée parce qu'elles sont convaincues de ne pas mérité d'être aimer, tout ça parce qu'elles ne sont pas minces.

Qui dit argent, dit profiteurs, corruption, arnaqueurs et lobbying.

Quelles sont les manigances de l'industrie de l'amaigrissement au Québec?

Rappelons que les diètes font maintenant partie des mœurs des québécoises. Triste constat. Car l'obsession de la minceur se transmet de mère en fille depuis quelques générations déjà. Ce qui explique que les arnaqueurs ont pour ainsi dire le champ libre.

En première ligne de l'inacceptable, on retrouve les activités commerciales de médecins. Il existe une association de médecins traitant l'obésité dont les 110 membres sont subventionnés indirectement par la régie de l'assurance maladie pour vendre dans leur bureau de consultation des produits protéinés pour faire maigrir les femmes.

Au 2e rang de l'inacceptable : La chaire d'étude sur l'obésité de l'université Laval qui récemment, en acceptant l'argent d'une entreprise pharmaceutique (Merck Frosst), s'est placé en conflit d'intérêt.

Source : Journal de Québec du jeudi 25 août, 2005 page 18 « Contribution de plus de 2 millions $ à la recherche sur l'obésité »

Voici l'exemple du comment une compagnie pharmaceutique met en marché une pilule nommée Xenical, supposément conçu pour freiner l'épidémie d'obésité.

Je suis Julie - Hier soir j'ai fait un strip-tease à mon mari - Que feriez vous si vous perdiez quelques kilos?

On comprend en quoi ils veulent en venir

Une chaire d'étude universitaire, pour enfoncer plus profondément les femmes dans l'obsession de la minceur, c'est scandaleux.

Au 3e rang de l'inacceptable, la multitude de rapaces qui offrent aux femmes des moyens plus farfelus les uns que les autres pour perdre du poids, du genre : Weight watchers, mincavi, montignac, Herbelife, Les Produits Naturels Leblanc produits amaigrissants -.etc

Au 4e rang de l'inacceptable, tous les médias traditionnels qui embarquent dans la dramatisation à outrance de la situation de l'obésité (discours tenu par l'industrie de l'amaigrissement) tout en rejetant du revers de la main les opinions qui osent remettre en question cette position extrémiste.

Pour ajouter l'insulte à l'injure, on invite des diététiciennes presque qu'anorexiques à venir nous faire peur en nous disant qu'il y a 10 sachets de sucre dans un cola ou 10 carrés de beurre dans un Bigmac.

Tout semble se conjurer pour maintenir les femmes dans l'obsession de la minceur.

De toute évidence, il existe un lien pernicieux entre la télévision/cinéma et l'industrie de l'amaigrissement.

Cette dernière, exploite l'image de la minceur tel que véhiculée par les médias comme ultime argument de vente.

Les préjugés

Pourquoi les médias traditionnels prennent-ils le discours du lobby anti-obésité comme paroles d'évangile ? Parce qu'ils ont un préjugé défavorable envers les rondeurs féminines.

Quand on n'aime pas une chose, on a tendance à la rendre malsaine !

Par le fait que, le fantasme sexuel des producteurs de télévision est dirigé vers les femmes minces, il devient pour eux, tout naturel de contribuer à éradiquer l'obésité sur terre. Cela afin de rendre toutes les femmes minces, comme ils préfèrent qu'elles le soient.

Les hommes qui préfèrent sexuellement les femmes minces ont tendance à leur attribuer toutes les vertus. Ainsi, elles représentent la santé, elles sont intelligentes, elles sont fines, elles ont de la volonté elles, elles sont disciplinées, elles et elles ont de la fierté, elles.

Tandis que les rondes sont moches, débiles, en mauvaise santé et gourmandes. Elles se laissent aller, sont paresseuses et dénué de fierté. Pire encore, elles sont responsables de l'augmentation des statistiques sur l'obésité et des coûts de santé.

Les arguments sur la santé contribuent à l'intolérance envers les rondeurs féminines et à soumettre les femmes à la valeur minceur égale beauté.

Les femmes rondes sont rejetées et exclues du domaine de la beauté et de la séduction. Absurde!.

Mentionnons ici, que le rejet est une des caractéristiques d'une discrimination.

Haine, mépris, domination et contrôle

Pourquoi à la télévision les producteurs sont-ils si stricts sur le poids des femmes? Ce n'est pas parce que, paraît-il, l'écran de télévision fait paraître plus gros les gens qu'ils ne le sont vraiment. En vérité, il n'y a absolument rien qui justifie ça. Ne serait-ce t-il pas pour avoir un contrôle sur les femmes.? Je pose la question.

La gêne qu'ont les femmes d'avoir des rondeurs est une forme de burka psychologique. Et, les diètes sont une forme d'auto flagellation pour se punir de ne pas d'être mince.

On muselle les femmes avec l'obsession de la minceur. On les fait taire. On les paralyse. En effet, quand on attaque les femmes sur la question de beauté, elles en perdent tous leurs moyens. Fragiliser, elles sont sans défense, complètement démunies.

On peut dominer, par la peur les femmes comme en Afghanistan, ou par la honte, comme ici au Québec. Nous nous croyons dans un pays civilisé et avancé, mais à cause de cette discrimination dans le casting au cinéma et à la télévision, nous sommes loin de l'être.

En janvier 2003, à l'émission Zone libre de Radio-Canada, le metteur scène au théâtre Serge Denoncourt. a exprimé tout haut ce que pensent tout bas tous les hommes dans le milieu artistique Ainsi, nous pouvons lire sur le site web de Radio-Canada:

«Il a aussi monté quatre opéras. Selon lui, l'ère des chanteuses plus rondes est révolue. « C'est plate, mais elle n'aura pas de beaux rôles à l'opéra. En tout cas, pas sous ma direction, et sous la direction de plus en plus de metteurs en scène. » Pourquoi ? « Moi, j'ai eu beaucoup de difficulté à aller à l'opéra pendant longtemps parce que je ne peux pas supporter que tout le monde tombe amoureux d'une grosse de 40 ans. » Les kilos en trop, selon lui, nuisent à la crédibilité de l'action scénique.»

En réaction : dans l'opinion des lecteurs du Journal Voir du jeudi 23 2003 janvier p.5 on pouvait lire:

«Courrier

La beauté sous toutes ses formes

Rassurez-nous! Dites-nous que sommes nombreux à ne plus être capables d'entendre des propos aussi tristement misogynes que ceux de M. Serge Denoncourt lors de son passage à l'émission Zone liibre du 10 janvier, dont le sujet était le look dans le milieu de la musique classique.

M. Denoncourt nous y dit entre autres que la vue de mesdames Montserrat Caballé ou Jessye Norman est "insupportable" et qu'il n'arrive pas à croire qu'on puisse tomber amoureux d'une "grosse de 40 ans". Ces  propos nous désolent et nous horripilent. Nous ne sommes pas les seuls à penser ainsi, car déjà plusieurs gens dans notre entourage ont réagi autant que nous. Nous avons plusieurs amies chanteuses considérées comme rondes, et nous trouvons bien dommage que l'on en vienne à se dire que s'il y a du feeling, si la voix est belle, alors on peut "tolérer" le look... Mais voyons donc! Ces femmes-là sont aussi belles! Quelle mesquine et haineuse vision de la vie, de l'amour et de l'art est perpétuée ainsi! Ainsi, seuls les gens minces sont beaux ou belles, désirables et dignes d'être aimées, tandis que les autres... Ouch! N'oublions pas que jusqu'à il y a à peine quelques décennies, et ce depuis des siècles, c'était, aussi injustement, tout le contraire! Quel plaisir pour M. Denoncourt et tous ceux qui pensent comme lui de fièrement croire qu'ils ne font que dire tout haut ce que tous pensent tout bas, et qu'ils ne sont qu'honnêtement provocateurs alors qu'ils ne font que suivre les diktats de la sacro-sainte mode.

Nous déplorons que tant de gens ne se rendent pas compte de la pauvreté et de l'étroitesse de leurs maigres visions artistiques et humaine. Pourquoi ne pas enfin faire preuve d'un peu d'audace en présentant la beauté sous toutes ses formes et dans toute la richesse de sa diversité? Mais, malheureusement, tout porte à croire que ces gens-là ne savent pas voir la varie beauté lorsqu'elle se présente à eux.

Marie-Claude M., Nicolas L., Monique C.»

La discrimination anti-rondeurs féminines sous-entend la haine et le mépris des femmes en général. En effet, les rondeurs constituent le principal caractère sexuel secondaire chez la femme. Elles forment leur identité féminine et sexuelle. Ne pas aimer les rondeurs féminines, c'est ne pas aimer ce que représente une femme.

Cette haine anti-rondeurs féminines encourage indirectement les hommes à diriger leurs fantasmes sexuels sur les jeunes, les adolescentes. Car la minceur, dans l'esprit de certains hommes, est un signe de beauté et surtout de jeunesse. En d'autres mots, la haine envers les rondeurs féminines sous-entend le mépris envers les femmes qui ont une allure adulte et mature.

On comprend pourquoi la prostitution juvénile est si à la mode.

Prenons un autre exemple, Nathalie Simard, un cas qui nous démontre que le milieu artistique est misogyne. Dans la revue 7 jours du 4 juin 2005 page 16, elle témoigne et dit :

«Nathalie est formelle: les agressions se sont poursuivies d'une autre façon; Guy Cloutier l'a manipulée, notamment en ce qui a trait à son poids. «Il m'a déjà appelée aux petites heures du matin, alors que j'étais grosse comme ça- je pesais 120 livres. Il m'a dit: je viens de voir le front page. Fais-toi pas d'idée : t'as juste l'air mince, mais tu l'es pas..." Il a commencé à me répéter que j'avais des problèmes de poids à l'âge prépubère.» Elle poursuit: «Il me disait: "Il va falloir que tu fasses attention à ton poids, tu commences à grossir", et ç'a toujours été ça.»

En conclusion :

En faisant, plus de place à ce 2/3 de femmes qui ont plus de rondeurs à la télévision et au cinéma. L'obsession de la minceur disparaîtrait dans la tête des femmes Les femmes ne seraient plus gêner d'avoir des rondeurs. Parce que bien dans leur peau, elles seraient plus confiante et optimiste. Il y aurait moins de jeunes femmes aux prise avec des désordres alimentaires. Fini les régimes, l'industrie de l'amaigrissement ferait faillite, oupi!. Les femmes seraient plus respectées et appréciées. Finalement, hommes et femmes seraient plus heureux et heureuse dans leur relation amoureuse.


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