Index
1-Ma plainte
2 Leur réponse
3 Demande d'appel
4 La révision
5 Ma conclusion
1-Ma plainte
Bonjour M, Pierre Tourangeau l’ombudsman de Radio-Canada
Plainte pour avoir fait une info-publicité pour l'industrie pharmaceutique sous le couvert d'un pseudo reportage.
Pour aller visionner ce reportage
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L'émission l'épicerie refuse d'admettre leurs torts clip
L'émission l'épicerie refuse d'admettre leurs torts clip
1-Encore de l'évangélisation anti-obésité qui n'a pas sa place dans une émission qui parle de consommation au niveau de l'alimentation.
L'émission «L'épicerie» n'a pas la mission de parler de santé. Ce n'est pas une émission sur la santé. Tant qu'à y être, si cette émission de télévision parle d'obésité, pourquoi pas ne traite-t-elle pas aussi des brûlements d'estomac, du reflux gastrique, des indigestions, de la gastro-entérite, d'anorexie, de colique ulcéreuse, de maladie de chrone, du cancer de l'intestin, etc.
2-Deuxièmement, d'avoir parlé d'un sujet controversé sans avoir tenu compte des conséquences sur l'obsession de la minceur chez les jeunes femmes ?
La Réalisatrice : Lucie Gagnon et la Journaliste : Andrée Langlois ont manqué de sensibilité sur une problématique très nuisible aux femmes qui les poussent, pour certaines d'entres elles, jusqu'au suicide.
Dans cette émission on sous-entend que la seule manière d'être en santé, c'est de surveiller son tour de taille. En d'autres mots, il faut absolument être mince pour être en santé. Le choix du titre du reportage «Le dangereux petit bedon des jeunes» donne le ton. Un ton qui dramatise à l'extrême le fait d'être un peu enveloppé. Voici les passages qui font ressortir le ton dramatique dans ce reportage:
Johane Despins dit : «Et ce gras peut devenir dangereux lorsqu'il s'accroche à notre tour de taille et ce même si c'est qu'un léger sur-poids.»
Jean-Pierre Després dit: «l'obésité viscérale, avoir de la graisse par en dedans...»
Nathalie Alméras dit: «Ce n'est pas la génétique qui a changé, mais c'est nos habitudes de vie...»
L'obésité dans les gènes ?
Jean-Pierre Després dit : «On est en mesure de voir que chez les jeunes adultes qui n'ont pas des habitudes de vie optimales qui commencent à accumuler cette petite graisse au bedon, ben on voit des plaques d'artérioscléroses ça va pas conduire à un événement cardiaque dans une semaine ou deux... »
3- Troisièmement, Lucie Gagnon n'aurait pas dû se baser sur l'opinion de Jean-Pierre Després. Car, cet homme a perdu toute crédibilité depuis que la chaîne de télévision française «France 2» l'a ridiculisé dans un de leur reportage (Cash Investigation : Les vendeurs de maladies) avec sa théorie de la maladie du petit bedon.
Maladie qui se nomme, de son vrai nom, le syndrome métabolique. Ce reportage démontre qu'on ne peut pas associé le gras viscérale au développement d'aucune maladie. Le syndrome métabolique n'est qu'une maladie inventée par l'industrie pharmaceutique et que Jean-Pierre Després est à la solde de celle-ci.
Explication
L'obsession de la minceur n'est pas une préoccupation qui a été inventée. Celle-ci existe vraiment et engendre beaucoup d'anxiété, de souffrance et de désordres alimentaires chez les jeunes femmes.
La guerre au sur-poids ou à l'obésité est plus nuisible qu'autre chose. Elle entraîne une préoccupation excessive chez les femmes au sujet de leur poids corporel et contribue à la stigmatisation des gros. Les enfants, un peu plus gros que la moyenne, se font rire d'eux et sont victimes d'intimidation.
La guerre à l'obésité occulte la réalité de la diversité morphologique humaine. Dans la vie, il y a des petits, des moyens et des gros. Vouloir lutter contre les petits bedons, c'est vouloir abolir la diversité morphologique. Ce qui est impossible. La santé n'est pas une question de poids corporel mais, une question d'adoption de saines habitudes de vie.
Finalement, il est néfaste et inutile d'essayer d'encourager les gens, d'adopter de saines habitudes de vie, en leur faisant peur avec l'obésité viscérale. Pour aider les jeunes femmes avec leur estime de soi, il faut leur envoyer le message que l'on peut-être en santé peu importe son poids corporel. La perte de poids ne devrait pas être un objectif que l'on propose aux jeunes.
Liens appuyant le bien fondé de ma plainte
La semaine Le poids, sans commentaire
L'obésité et les petites filles
Being fat may be healthier for you than constantly trying to diet, claim university researchers
Lettre ouverte, signée par Fannie Dagenais, directrice d'ÉquiLibre, saluant les initiatives de la Fondation Jasmin Roy en lien avec une image corporelle saine et diversifiée
L'OBÉSITÉ POURRAIT-ELLE NOUS SAUVER LA VIE?
As obesity campaigns rise, so do body image concerns
Plainte envers l'émission L'épicerie diffusée le 13 octobre 2010. Dossier sur l'obésité
Jean-Pierre Després : chercheur et entrepreneur
redefining-health-part-1-measuring-the-obesity-crisis
Day to honor body image awareness Les étudiants de Viterbo University déconce cette lutte contre le gras.
L'obésité et les petites filles parler d'obésité fait du tord à tout le monde.
Lutte contre l'épidémie croissante d'obésité: de nouvelles études montrent que la méthode Weight Watchers donnent de bons résultats à l'échelle mondiale
Malbouffe Pas d'impact sur le poids des enfants
Obésité : la malbouffe à l'école accusée injustement?
L'inefficacité des programmes anti-obésité en Australie
Obesity stigma: important considerations for public health
«pouvons nous être gros et être en santé?»
Anti-obesity: The new homophobia? .
L'obésité n'est pas un signe extérieur de mauvaise santé
L'obésité n'est pas forcément liée au manque d'activité physique
Merck Frosst Canada Ltée finance la chaire d'étude sur l'obésité à l'université Laval
Jean-Pierre Després fait la promotion du Rimonabant
Contribution de plus de 2 millions $ à la recherche sur l'obésité
Un médicament pour aider les jeunes obèses à perdre du poids
Le poids n'est pas le seul indicateur de risque cardio-vasculaire
Le contrecoup du discours anti-obésité
Leur réponse à ma plainte
Monsieur Breton,
L’ombudsman nous a fait part de votre grief en regard de l’émission l’Épicerie, édition du 26 septembre 2012. Comme le veut l’usage, l’ombudsman nous offre un premier droit de réponse.
Nous vous remercions d'avoir pris le temps de nous écrire. Vos commentaires alimentent notre réflexion. Nous nous faisons un devoir d'y donner le suivi approprié.
Essentiellement, vous reprochez à l’émission L’Épicerie d’avoir outrepassé son mandat, de servir les intérêts des firmes pharmaceutiques et autres promoteurs de régimes-minceurs, de donner la parole à des experts douteux et de mettre en danger la vie de jeunes filles.
Nous avons visionné à nouveau attentivement le reportage en question et nous n’arrivons pas aux mêmes conclusions que vous. Nous allons répondre à vos objections en respectant l’ordre que vous leur avez donné.
1 – L'émission L'Épicerie n'a pas comme mission de parler de santé.
Réponse : L’Épicerie a pour mandat de parler d’alimentation sous tous ses angles notamment, mais pas exclusivement : appareils culinaires, contenants, emballage, présentation, étiquetage, prix des denrées, mise en marché, chaînes d’alimentation, marchés publics, restauration, consommation, salubrité et santé.
Traiter de sujets touchant la santé s’inscrit donc dans le mandat de l’émission.
2 – L’Épicerie, écrivez-vous, a abordé un sujet controversé sans tenir compte des conséquences sur l'obsession de la minceur chez les jeunes femmes. La réalisatrice et la journaliste ont, selon vous, manqué de sensibilité sur une problématique très nuisible aux femmes qui les poussent, pour certaines d'entre elles, jusqu'au suicide. L’émission suggérerait que la seule manière d'être en santé, c'est de surveiller son tour de taille. En d'autres mots, il faut absolument être mince pour être en santé.
Réponse : L’obsession de la minceur chez les jeunes femmes est un phénomène très répandu, grâce entre autres aux efforts soutenus de nombreuses compagnies établies dans les secteurs des cosmétiques, des vêtements, des produits pharmaceutiques, de l’industrie du spectacle et du cinéma, des magazines destinés à un public d’abord féminin. C’est un phénomène répandu et inquiétant, c’est vrai.
Cependant, contrairement à ce que vous affirmez, l’esthétisme de la minceur n’était pas du tout le propos du reportage. Et il n’est jamais dit, ni même suggéré dans le reportage que pour être en santé il faut être mince. Ici, le sujet était tout autre, il s’agissait de santé et de poids santé chez les jeunes hommes et les jeunes femmes. On peut avoir une carrure imposante, ne pas être mince et avoir un poids santé adéquat. Le reportage traitait de l’importance de retrouver ou de conserver son poids santé. Le reportage proposait plusieurs manières de le faire: observation (surveiller son tour de taille), consultation, évaluation, alimentation plus saine, meilleures habitudes alimentaires, exercices physiques disciplinés. Des experts établissaient que oui, il y a une relation entre le poids d’une personne et sa longévité de vie.
3 – La réalisatrice n'aurait pas dû se baser sur l'opinion de Jean-Pierre Després car, selon vous, il a perdu toute crédibilité depuis que «France 2» l'a ridiculisé dans un reportage.
Réponse : Le docteur Després est un chercheur reconnu dans son domaine. Il dirige l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie du Québec (IUCPQ) rattaché à l’Université Laval.
Dans ses interventions au cours du reportage, le Dr. Després dit essentiellement trois choses :
a) c’est chez les moins de 20 ans que l’acquisition d’un surplus de poids croit le plus.
b) le surpoids devient de plus en plus répandu dans la population en général.
c) le surplus de gras qui s’accumule dans le tour de taille est annonciateur de complications liées à l’obésité, au diabète et aux problèmes cardiaques si on laisse aller.
Ses propos sont corroborés par les autres experts de la santé cités dans le reportage. Nulle part, le Dr Deprés ne fait l’apologie de régimes amaigrissants, de médicaments, de méthodes non homologuées pour maigrir. Il plaide pour la prévention et l’exercice physique.
4 – Vous objectez que « la guerre à l’excès de poids ou à l'obésité est plus nuisible qu'autre chose. Elle entraîne une préoccupation excessive chez les femmes au sujet de leur poids corporel et contribue à la stigmatisation des gros. Les enfants, un peu plus gros que la moyenne, font rire d'eux et sont victimes d'intimidation.»
Réponse : Il y a un nombre égal de jeunes filles (2) et de jeunes hommes (2) qui témoignent dans le reportage. Celui-ci ne pose pas la question de l’estime de soi en face du regard des autres, mais bien plutôt en regard de meilleures habitudes de vie. Il porte sur les bénéfices qu’on retire à long terme en maintenant autant que possible son poids santé par une saine alimentation et en faisant de l’exercice physique. Nous comprenons mal que vous y voyiez « une infopublicité pour l'industrie pharmaceutique sous le couvert d'un pseudo reportage ».
Nous vous rappelons que vous pouvez, si vous le jugez nécessaire, faire de nouveau appel à l'ombudsman. Le bureau de l’ombudsman est une instance d’appel indépendante (ombudsman@radio-canada.ca).
Nous vous prions de recevoir, monsieur Breton, nos salutations distinguées.
André Dallaire
Directeur, traitement des plaintes et affaires générales
Information - Services français
Demande d'appel
Je n'ai pas l'impression qu'André Dallaire a fait beaucoup d'effort pour essayer de comprendre la teneur ma plainte. Ses réponses sont simplistes et superficielles.
1re- sa réponse: D'après moi, l'émission l'épicerie n'a pas le mandat de parler des maladies comme le fait l'émission les docteurs. Si l'épicerie parle de santé, elle doit se contenter de parler d'aliments bons pour la santé et du guide alimentaire canadien. Je réitère ma position l'émission l'épicerie n'a pas à parler de la prétendue maladie de l'obésité.
2e- sa réponse: Dans sa réponse à mon expression « la seule manière d'être en santé c'est d'être mince », me démontre son ignorance complète de la problématique de l'obsession de la minceur. L'obsession de la minceur se nourrit des perceptions. Une jeune femme, qui ne pense qu'à perdre du poids et qui vit avec la peur d'engraisser, influence sa manière de percevoir les informations qu'on lui présente.
La question qu'il faut se poser ici est: comment les femmes ont pu percevoir ce reportage ?
Comment, les jeunes femmes aux prises avec l'obsession de la minceur, ont perçu le titre du reportage « Le dangereux petit bedon des jeunes » ?
Comment, les jeunes femmes aux prises avec l'obsession de la minceur, ont perçu la partie dans le reportage où on demande à deux adolescentes de mesurer leur tour de taille ?
Comment, les jeunes femmes aux prises avec l'obsession de la minceur, ont perçu les paroles de Johanne Despins « Et ce gras peut devenir dangereux lorsqu'il s'accroche à notre tour de taille et ce même si c'est qu'un léger sur-poids. » ?
L'obsession de la minceur, historiquement, se décline par l'obsession du ventre plat. Les femmes jugent leur apparence physique en se pesant sur la balance à tous les jours et en tâtant leur ventre. D'ailleurs, les vendeurs de produits amaigrissant promettent un ventre plat dans leurs publicités.
Pour une jeune femme qui rêve d'un ventre plat « Le dangereux petit bedon des jeunes » cela ne les renforce-t-elle son idée qu'il faut avoir un ventre plat pour être considéré comme belle et en santé ?
Un ventre plat pour l'été
Même avec un poids santé - Elle veulent perdre du poids
3e-sa réponse: Il défends la bonne foi du M. Jean-Pierre Després. Cela prouve qu'il n'a pas visionné le reportage de France 2 (Cash Investigation : Les vendeurs de maladies). Dans ce reportage on dit clairement que c'est lui qui a inventé la fausse maladie du syndrome métabolique (obésité viscérale). Ses recherches ont été financées par la pharmaceutique Sanofi pour développer un argument de vente pour le médicament du rimonabant (acomplia). De plus on explique que le gras abdominale ne peut pas être associé à quelque maladie que ce soit.
Le rimonabant Une nouvelle pilule pour réduire l'obésité
Les propos de Jean-Pierre Després sont corroborés par d'autres experts de la santé qui ont un intérêt financé de les faire croire au monde.
4e-sa réponse: S'il comprend mal que j'y vois « une infopublicité pour l'industrie pharmaceutique sous le couvert d'un pseudo reportage ». C'est qu'il n'a pas visionné le reportage de France 2 (Cash Investigation : Les vendeurs de maladies). Je me répète la maladie du petit bedon dangereux (syndrome métabolique) est une invention de l'industrie pharmaceutique.
En résumé, le reportage « Le dangereux petit bedon des jeunes » est une vulgarisation de la théorie du syndrome métabolique inventée par l'industrie pharmaceutique pour vendre des médicaments. Il est donc inacceptable que l'émission l'épicerie ait parlé d'un problème qui n'existe pas et d'avoir contribuer enfoncer les jeunes femmes dans leur obsession de la minceur.
J'exige que la réalisatrice Lucie Gagnon fasse une rétraction publique. Avoue publiquement qu'elle a fait une erreur.
Je vais aller voir mon député fédéral pour lui démontrer que ma plainte n'a pas été traitée avec sérieux.
Élise Lucet réalisatrice de cash investigation
Liens sur la mesure du ventre et l'obsession de la minceur ou du ventre plat.
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LA RÉVISION
L'information à Radio-Canada est soumise à un ensemble de règles de conduite et de balises qui sont colligées dans ses Normes et pratiques journalistiques (NPJ). Les NPJ reflètent rassemblent, et codifient les meilleures pratiques observées à travers le monde en matière d'exercice du journalisme. C'est à la lumière de ces NPJ que l'ombudsman de Radio-Canada, en vertu du mandat qui lui est confié, doit analyser les plaintes qu'il reçoit.
Le premier élément de la plainte concerne le mandat de l'émission L'épicerie et soulève la question de la liberté éditoriale des médias d'information en général, de celui de Radio-Canada en particulier. Un des quatre grands principes à la base des NPJ touche spécifiquement à cette question. Voici ce principe :
« Préserver notre indépendance
Nous sommes indépendants des lobbies et des pouvoirs politiques et économiques. Nous défendons la liberté d'expression et la liberté de la
presse, garantes d'une société libre et démocratique. L'intérêt public guide toutes nos décisions. »
J'ai déjà eu l'occasion, et plusieurs ombudsmans de nombreux médias avant moi, d'expliquer que les libertés de presse et d'expression consenties par la constitution, au Canada comme dans l'ensemble des pays démocratiques, laissent aux médias toute la liberté de choisir et de traiter comme ils l'entendent les sujets qu'ils jugent pertinents. De la même manière, ils peuvent inviter et interviewer qui ils veulent dans leurs émissions.
M. Breton peut très bien considérer que l'obésité, ou le surpoids ne sont pas du ressort de l'émission L'épicerie. Il pourrait même avoir raison d'un point de vue éditorial. Les auditeurs, et les journalistes, ne sont pas toujours d'accord avec les sujets choisis pour les reportages ou avec les thèmes retenus par les émissions d'actualités et d'affaires publiques. C'est même un sujet constant de discussion dans les salles de nouvelles, à Radio-Canada comme ailleurs. Il demeure que les médias d'information, Radio-Canada et, dans ce cas-ci, l'émission L'épicerie sont tout à fait libres de choisir les sujets dont ils veulent traiter.
Cela dit, le plaignant invoque d'autres raisons pour soutenir que L'épicerie n'aurait pas dû traiter d'obésité viscérale ou « du petit bedon des jeunes » qui peut être, selon ce qu'on dit dans le reportage, un indicateur de maladies à venir avec le temps, diabète, maladies cardiaques, etc. D'abord, selon M. Breton, parce que le simple fait de traiter de ces sujets encouragerait et perpétuerait l'obsession de la minceur chez les jeunes femmes et l'exclusion des gens plus « enveloppés ». Mais surtout, estime-t-il, parce que l'obésité viscérale (qu'il associe au syndrome métabolique), dont on traite dans l'émission, serait une maladie inventée par l'industrie pharmaceutique pour faire vendre certains médicaments.
Le principe d'indépendance cité plus haut dit que le service de l'Information de Radio-Canada est indépendant « des lobbies et des pouvoirs politiques et économiques » et que seul « l'intérêt public » doit guider ses choix éditoriaux. Autrement dit, si les journalistes et les émissions d'information sont convaincus que le public a intérêt à être informé de certaines questions, ils n'ont pas à s'autocensurer sous prétexte que certains auditeurs y seront plus sensibles que d'autres.
On ne peut pas raisonnablement demander aux médias et aux journalistes d'éviter des sujets parce qu'ils sont délicats ou douloureux pour certains auditeurs. À ce compte, ils ne traiteraient plus de grand-chose. Bien sûr, ils doivent tenir compte de certaines parties de leur auditoire qui pourraient être affectées par un reportage et faire preuve de respect à leur endroit. C'est d'ailleurs ce que les NPJ demandent.
Celles-ci exigent aussi que les informations diffusées soient exactes et impartiales. Voici ce que disent les valeurs d'exactitude et d'équité des NPJ :
« Exactitude Nous recherchons la vérité sur toute question d'intérêt public. Nous déployons les efforts nécessaires pour recueillir les faits, les comprendre et les expliquer clairement à notre auditoire. Les techniques de production que nous utilisons servent à présenter nos
contenus d'une manière claire et accessible.
Impartialité
Notre jugement professionnel se fonde sur des faits et sur l'expertise. Nous ne défendons pas un point de vue particulier dans les questions qui font l'objet d'un débat public. » Je remarque d'abord que ni la journaliste ni aucun des intervenants dans le reportage, pas même le D Després, ne qualifient l'obésité viscérale de maladie. Ils en parlent plutôt comme d'un facteur de risque et d'un signe avant-coureur de certaines maladies habituellement associées à l'obésité, comme le diabète de type 2 ou l'artériosclérose.
Le reportage tout entier est d'ailleurs axé sur la prévention par l'adoption de meilleures habitudes alimentaires et d'un style de vie physiquement plus actif. Par ailleurs, le concept même d'obésité abdominale, ou viscérale, a émergé à la fin des années 40 et a gagné en popularité au début des années 80 lorsque les chercheurs se sont rendu compte que cet état était plus étroitement lié que l'obésité générale aux maladies cardiovasculaires et au diabète.
S'il y a effectivement débat dans la communauté scientifique sur le fait de considérer que le syndrome métabolique est une maladie, il se dégage de la littérature scientifique un consensus pour dire qu'une personne est touchée par ce syndrome lorsqu'elle souffre de trois des affections suivantes : hypercholestérolémie; taux d'insuline élevé; obésité, surtout abdominale; hypertension; et hyperglycémie. Il reste que certains spécialistes considèrent effectivement que le syndrome métabolique n'existe pas réellement, qu'il n'est que la somme de plusieurs affections qui peuvent être traitées séparément.
Cela dit, je comprends de tout ceci qu'il y a une distinction à faire entre l'obésité viscérale et le syndrome métabolique, la première n'étant qu'une des conditions qui doivent être réunies pour que le second existe. Il est donc erroné d'assimiler, comme le fait M. Breton dans sa plainte, l'obésité abdominale au syndrome métabolique.
En fait, il n'est jamais question du syndrome métabolique dans le reportage, et très peu d'obésité viscérale, terme employé une seule fois, par le D Després, pour expliquer que l'accumulation de graisse au niveau des viscères constitue un facteur de risque pour certaines maladies reliées à l'obésité.
Je ne m'étendrai pas sur la littérature scientifique qui démontre depuis des décennies les liens entre l'obésité et le surpoids d'une part et les maladies cardiaques, le diabète et le cancer d'autre part. Cette littérature est nombreuse et facilement accessible. Pour toutes ces raisons, je ne peux donc pas partager l'opinion du plaignant pour qui le reportage « est une vulgarisation de la théorie du syndrome métabolique. »
Par ailleurs, M. Breton m'a invité à regarder le reportage de la chaîne française France 2, intitulé Cash Investigation : les vendeurs de maladies. Ce que j'ai fait. Le plaignant considère que ce reportage démontre que les recherches du D Després « ont été financées par la pharmaceutique Sanofi dans le but de développer un argument de vente pour le médicament Rimonabant (Acomplia) », un médicament contre l'obésité. M. Breton ajoute que le reportage français « explique que le gras abdominal ne peut pas être associé à quelque maladie que ce soit ».
Je ne fais pas la même lecture que le plaignant du reportage de France 2. Ce ne sont pas les recherches du D Després qui ont été financées par la pharmaceutique Sanofi Aventis, mais en partie la Chaire internationale sur le risque cardiométabolique dont il est le directeur scientifique.
Et il ressort du reportage que le D Després a mis en lumière et rendu publics certains effets secondaires du médicament Rimonabant que la pharmaceutique a minimisés.
Le reportage ne dit pas non plus que le gras abdominal ne peut être relié à « quelque maladie que ce soit »; on y parle plutôt du syndrome métabolique. Comme je l'ai expliqué plus haut, ce n'est pas la même chose.
Je ne peux donc me ranger à l'avis de M. Breton lorsqu'il soutient que le reportage de L'épicerie est une infopublicité déguisée pour le médicament Rimonabant, d'autant qu'il n'a jamais été question de ce médicament, ni d'aucun autre d'ailleurs, dans le reportage en question.
CONCLUSION
Le reportage de l'émission L'épicerie, intitulé Le dangereux petit bedon des jeunes, diffusé à la Télévision de Radio-Canada le 26 septembre 2012, n'enfreint pas les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada.
Pierre Tourangeau
Ombudsman des Services français
Société Radio-Canada
Le 24 octobre 2012
Ma conclusion
Que devons-nous comprendre de leur réponse à ma demande d'appel ?
Que devons-nous conclure de leurs affirmations suivent ?
« L'épicerie et soulève la question de la liberté éditoriale des médias d'information en général »
« laissent aux médias toute la liberté de choisir et de traiter comme ils l'entendent les sujets qu'ils jugent pertinents. »
«Il demeure que les médias d'information, Radio-Canada et, dans ce cas-ci, l'émission L'épicerie sont tout à fait libres de choisir les sujets dont ils veulent traiter. »
«Le principe d'indépendance cité plus haut dit que le service de l'Information de Radio-Canada est indépendant « des lobbies et des pouvoirs politiques et économiques » et que seul « l'intérêt public » doit guider ses choix éditoriaux. Autrement dit, si les journalistes et les émissions d'information sont convaincus que le public a intérêt à être informé de certaines questions, ils n'ont pas à s'autocensurer sous prétexte que certains auditeurs y seront plus sensibles que d'autres. »
« On ne peut pas raisonnablement demander aux médias et aux journalistes d'éviter des sujets parce qu'ils sont délicats ou douloureux pour certains auditeurs. À ce compte, ils ne traiteraient plus de grand-chose. »
Il est raisonnable de conclure que l'obsession de minceur constitue un sujet qui n'a aucun intérêt public pour le service des nouvelles de radio-canada.
Les journalistes de radio-canada ont fait le choix éditorial d'ignorer la problématique de l'obsession de minceur. Pour eux, cette problématique n'a aucune importance à leur yeux. Ils se fichent totalement de la souffrance des femmes qui développent un désordre alimentaire, qui se font souffrir avec des restrictions alimentaires, qui souffrent d'une image corporelle négative, qui se sous-estiment, qui souffrent de déprime, qui souffrent des commentaires désobligeants qu'on fait au sujet de leur corps et qui souffrent de savoir fait arnaquer par l'industrie de l'amaigrissement.
Ils ont choisi d'ignorer les arguments qui discréditent la lutte contre la prétendue épidémie d'obésité. Pour eux, la seule chose qui compte, c'est de contribuer à faire la morale aux gens sur leur choix alimentaires et de vie, en espérant de faire diminuer le nombre d'obèses. Ils ont choisi d'être les portes-paroles des intégristes anti-obésité/malbouffe. Ils ont choisi de contribuer à faire de la propagande anti-obésité qui profite seulement à l'industrie de l'amaigrissement.
Mon oeil, ils ne sont pas indépendant d'opinion. Mon oeil, ils ne se préoccupent pas de l'intérêt du public. Leur seul intérêt est celui de plaire aux groupes de pressions. Ils ne cherchent pas à informer convenablement la population. Ils cherchent à plaire au lobby de l'industrie pharmaceutique.
S'ils ont la liberté de dire n'importe quoi, sans tenir compte, des conséquences de ce qu'ils disent. Moi, j'ai la liberté de conclure que le service des nouvelles de radio-canada est malhonnête.
Je me permets aussi de conclure que les journalistes de radio-canada sont des misogynes. Ils sont insensibles aux souffrances que les femmes peuvent vivre.
Les journalistes de radio-canada haïssent les rondeurs féminines.
Les journalistes de radio-canada haïssent les femmes rondes.
Les journalistes de radio-canada haïssent les femmes.
Le fantasme pour les petits derrières féminins et la lutte anti-obésité/malbouffe
Doit-on renoncer à couvrir un sujet d’intérêt public si des auditeurs risquent de s’en trouver affectés? (L’épicerie)
L'émission l'épicerie refuse d'admettre leurs torts clip
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