1-Bonjour monsieur Pierre Tourangeau ombudsman de Radio-Canada.
Ceci est une plainte contre la réalisatrice de l'émission de télévision l'Épicerie « Kateri Lescop » et son reportage intitulé « Santé, le sirop d'agave? » pour avoir fait de la propagande en faveur de l'idéologie anti-sucre (anti-obésité) diffusé le 1er juillet 2015.
Pour parler du sirop d'agave, elle aurait pu se contenter d'expliquer son origine, de décrire le goût, d'énuméré les variétés, de nous informer du prix et de le comparer aux autres type de sirop.
Mais, Kateri Lescop a sauté sur l'occasion pour souligner, une fois de plus, que le sucre est mauvais pour la santé. Affirmer que les desserts ne sont pas bons pour la santé fait partie de la politique éditoriale de l'émission l'Épicerie. Leur objectif est de répéter le plus souvent possible que le sucre est mauvais pour la santé.
Ce choix éditorial est très discutable et va contre les règles journalistiques.
Retranscription des passages de ce reportage et mes commentaires:
L'animateur commence à parler :
«les sucres sont des grands responsables de notre tour de taille collective»
En d'autres mots, les sucres sont responsables de la prétendue épidémie d'obésité.
Selon moi l'épidémie d'obésité cela n'existe pas et le poids corporel est plus déterminé par la génétique que par les habitudes alimentaires.
L'animateur continue dit plus loin:
«le sirop d'agave n'est pas si inoffensif qu'il en n'a l'air».
Le «pas si inoffensif» veut dire quoi au juste?
Cela sous-entend que le sucre serait un poison, il serait une substance toxique. On choisi cette tournure de phrase seulement si on a l'intention de faire peur. Faire peur pour moi, ce n'est pas faire du journalisme. C'est vouloir faire la morale. Vouloir ébranler émotionnellement et culpabiliser pour tenter d'influencer l'opinion des gens. Cela va à l'encontre du code d'éthique journalistique.
Le journaliste se doit s'adresser à l'intelligence des gens.
Jean-Yves Dionne après nous défile une série de fausses allégations, il nous dit:
« j'ai du sucre juste du sucre rien que cela, c'est pas intéressant»
Il dit cela sur ton dédaigneux. En d'autres mots, le sucre c'est de la merde.
Ensuite, il nous dit :
« le sucre dans un fruit n'est pas la même chose qu'un sucre rajouter pour la simple et bonne raison que le sucre à l'intérieur d'un aliment naturellement présent nous arrive toujours avec fibre, micro nutriments olligo aliments tout ce qui faut pour bien l'utiliser. Mon fructose dans le fruit pas de problème, mon fructose isolé en trop grande quantité là il y a un problème».
Il n'a pas suivi le même cours de physiologie que moi.
La seule différence, c'est la quantité de sucre ingérer. Il y a plus de sucre dans un beigne que dans une pomme. C'est une tentative de manipuler les faits pour créer un argument contre le sucre.
Jean-Yves Dionne poursuit:
«Le fructose concentré n'est pas métabolisé de la même façon que le glucose et le sucrose. Il arrive trop rapidement dans le foie qui ne peut le transformer totalement en énergie fait que mon sucre arrive dans le sang bang! et là il cause des problèmes. De plus, l'excédent de fructose favorise la création de triglycérides, des graisses qui vont circuler dans le sang avant d'être emmagasiner dans les artères et la région du ventre, ce gras là je le stock au niveau abdominal et lui amène de l'inflammation, des maladie cardiaque etc.»
L'organisme humain est constitué d'un mécanisme physiologique pour faire des réserves énergétiques. Si cela ne serait pas le cas on devrait se nourrir continuellement. On se nourrit pour faire des réserves. Pourquoi sous-entendre que stocker, des graisses, serait une pathologie?
Dans sa façon de parler Jean-Yves Dionne faire des réserves énergétiques ce n'est pas bon, ça amène de l'inflammation, des maladies cardiaques etc.. Il diabolise un fonction essentielle du corps pour sa survie. Sous-entendre qu'il serait possible de se nourrir sans faire des réserves constitue une faute professionnelle grave.
C'est ce que pense les femmes qui souffrent de désordres alimentaires. (orthorexique restrictives alimentaire). Ce genre de discours encourage les femmes à persister à avoir peur d'engraisser à chaque fois qu'elles mangent quelque chose.
Jean-Yves Dionne poursuit:
«Par contre dans une logique où on veut diminuer le goût et la consommation de sucre, c'est pas ben ben un gros avantage. On encourage encore le goût sucré et sait que c'est que les recommandations de l'association de cardiologie américaine faudrait pas manger plus de 25 à 30 grammes de sucre par jour notre nord américain moyen et les québécois inclut en mangent 110 voyez vous le problème.»
Qu'est-ce que nous devons comprendre de l'allégation «On encourage encore le goût sucré»? Elle ne peut pas correspondre à des faits. C'est un jugement moral. Cela sous-entends qu'il y aurait des gens qui nous encourageraient à verser dans le péché. Il y aurait des démons tentateurs qui nous fait succomber au péché de la gourmandise sucrée.
On n'est plus dans ici dans le domaine journalistique.
Je fais la comparaison entre le plaisir de manger des aliments sucrés et le plaisir des relations sexuelles. Du temps de ma grand-mère, la religion essayait de contrôler la fréquence des relations sexuellement (juste pour la reproduction) et la fornication.
Le contrôle du péché de la luxure alimentaire crée une atmosphère d'hypocrisie, pour bien paraître personne le dit mais, tout le monde en mange.
Le plaisir de manger sucré et le plaisir de la sexualité n'est pas source d'aucun danger.
Faire peur avec la prétendue danger du sucre, c'est carrément inutile et irréaliste. Ce n'est que nuisible. En effet, cela encourage les femmes à persister dans leur désordre alimentaire.
L'animateur lui pose la question:
«Si je veux sucré mon café qu'est-ce qui est le mieux as tout choisir?»
Jean-Yves Dionne lui réponds:
«ça c'est un bon choix l'érable aussi mais, tout est question de quantité là! Alors si dans votre journée vous manger que très peu d'aliments sucrés mais votre café ça vous prend du sucre choisissez celui que vous préférez.»
Dans le «mais votre café ça vous prend du sucre» le «mais» est très culpabilisateur. En d'autres mots, ce que Jean-Yves Dionne veut nous dire ici «Malgré mes explications que je viens de vous faire au sujet du danger de manger du sucre, vous voulez quand même mettre du sucre dans votre café...»
Cela sous-entend que vous devez absolument arrêter les aliments sucrés, arrêter les desserts et arrêter boissons gazeuses. Privez vous, devenez une restrictive ou une orthorexique.
En conclusion, les fausses allégations, les exagérations, les sous-entendus douteux, les inexactitudes, le choix des mots pour faire peur, le ton moraliste et la répétition qui sont contenus dans ce reportage démontre qu'il constitue une propagande pour l'avancement de l'idéologie anti-sucre. Ce n'est pas un exercice d'information journalistique.
Le discours anti-sucre constitue une idéologie ou une opinion et non une vérité indiscutable.
Donc, le service des nouvelles de radio-canada a fait le choix de contribuer une lutte idéologique contre l'obésité au lieu d'informer adéquatement les gens.
(Ceux qui font peur au monde avec le sucre s'imaginent que cela fera que les gens mangeront moins de sucre et hypothétiquement un jour, il y aura moins d'obèses et la prétendue épidémie d'obésité sera endiguée.)
Nous avons pris connaissance de la plainte que vous avez adressée à l'ombudsman de Radio-Canada. Vous êtes familier avec la procédure : celui-ci nous offre, comme d'habitude, un premier droit de réponse.
Votre plainte concerne un reportage présenté à L'épicerie le premier juillet dernier. Vous trouvez que le reportage sur le sirop d'agave a fait de la propagande en faveur de ce que vous appelez l'idéologie anti-sucre ou anti-obésité. Vous ajoutez que l'objectif de l'émission est de répéter le plus souvent possible que le sucre est mauvais pour la santé.
Vous écrivez que «... l'épidémie d'obésité cela n'existe pas et le poids corporel est plus déterminé par la génétique que par les habitudes alimentaires».
Pour être en mesure de vous répondre convenablement, nous avons réécouté le reportage qui vous a déplu. L'animateur et ses invités, un pharmacien et un chef cuisinier, font état des propriétés du sirop d'agave, de l'usage qu'on en fait et de ses conséquences possibles sur la santé. Le pharmacien explique bien celles-ci, qui sont semblables à d'autres produits contenant une forte quantité de fructose : «L'excédent de fructose, rappelle-t-il, favorise la création de triglycérides, des graisses qui vont circuler dans le sang avant d`être emmagasinées dans les artères et la région du ventre».
Ce constat est fidèle à ce que la science nous a appris sur les mauvais effets du sucre. Dans un message publié en mars dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que les dernières données scientifiques «... montrent que les adultes qui consomment moins de sucres sont plus minces et qu'une augmentation de la quantité des sucres dans l'alimentation entraîne une prise de poids. »
Si nous en jugeons par votre phrase, que nous avons rapportée plus haut, vous ne partagez pas ces conclusions. La science n'est pourtant pas affaire de croyance : elle repose plutôt sur une démarche où l'opinion n'a pas sa place. Si les scientifiques s'entendent sur les conséquences de la surconsommation de sucre, c'est parce qu'ils les ont observées, mesurées et comparées, à la fois chez les individus, avec l'accroissement du diabète et de l'hypertension, et dans la collectivité, avec l'épidémie mondiale d'obésité.
Soyez assuré que l'équipe de L'épicerie ne cherche pas à faire de la propagande, sur le sucre ou sur quelque autre produit: elle accomplit simplement son devoir de prévenir son public quand un aliment peut nuire à sa santé.
Nous espérons que ces quelques réflexions vous paraîtront utiles et vous permettront de mieux comprendre notre démarche.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur Breton, nos salutations distinguées.
4-Bonjour monsieur Pierre Tourangeau ombudsman de Radio-Canada.
La réponse que j'ai obtenue de Luc Simard pour ma plainte que j'ai fait contre l'épicerie du premier juillet 2015 ne m'a pas satisfait.
J'ai passé plus de 40 heures pour rédiger ma plainte. Je suis sérieux et bien informer sur ce sujet du sucre. La réponse de Luc Simard n'est pas à la hauteur du sérieux que j'y ai déployé.
J'ai une formation scientifique et j'ai même suivi un cours sur la méthode de recherche lors de mes études à l'université.
La phrase «La science n'est pourtant pas affaire de croyance : elle repose plutôt sur une démarche où l'opinion n'a pas sa place.
C'est simpliste. C'est le genre d'argument que quand tu ne sais pas quoi répondre tu dis ça. Luc Simard dans sa réponse il avait, de toute évidence, l'objectif de fermer la discussion. Son message sous-entendu, «c'est de la science donc, c'est la pure vérité et personne ne peut en douter.»
Quand on ne peut plus douter de la science, la science devient un dogme. Lorsqu'on ne peut plus émettre des doutes sur l'interprétation de résultats d'une recherche scientifique, on tombe dans la croyance. Quand un croyant commence à douter de sa croyance, il arrête d'y croire.
Le doute est à la base de la démarche scientifique, elle permet de faire évoluer les connaissances scientifiques.
Luc Simard aurait dû me répondre en légitiment mon doute. Il aurait dû admettre que c'est un choix éditorial d'avoir adopté l'opinion des intégristes anti-obésité/malbouffe (des anti-sucre).
L'autre ineptie dans sa réponse «Si les scientifiques s'entendent sur les conséquences de la surconsommation de sucre, c'est parce qu'ils les ont observées, mesurées et comparées, à la fois chez les individus, avec l'accroissement du diabète et de l'hypertension, et dans la collectivité, avec l'épidémie mondiale d'obésité»
Les scientifiques qui s'entendent sont ceux qui partagent la même objectif de réduire l'épidémie d'obésité. C'est comme normal d'avoir une unanimité parmi ceux qui partagent la même opinion et le même but.
Dans son reportage sur le sucre d'agave: Comment fait-on pour distinguer les faits, des opinions, des interprétations et des croyances ?
Dans la première étape d'une recherche scientifique, il faut rédiger le but et les objectifs de la recherche que l'on veut faire. Dans cette étape, il y a une partie de subjectivité. Les préjugés peuvent influencer les résultats d'une recherche d'où l'effet Pygmalion.
Dans la dernière étape d'une recherche, c'est la rédaction de l'interprétation des résultats et ici encore cela est influencée par les préjugés des chercheurs.
L'autre facteur qu'il faut tenir compte, c'est qu'il n'y a pas de certitude concernant l'origine de l'obésité et l'existence réelle de tous les facteurs de risques qu'on associe à l'obésité. Est-ce génétique, environnementales ou provenant de mauvaises habitudes alimentaires? Ce n'est pas claire.
Il y a beaucoup d'opinions, de croyances et de préjugés entourant les gros dans la société et qui se reflètent dans le monde des chercheurs en médecine et en santé.
Par l'effet Pygmalion ou par subjectivité des chercheurs peuvent décider de faire des recherches pour tenter de confirmer leur croyance au fait que l'obésité est nécessairement mauvais pour la santé.
Moi, je suis aussi un militant avec un préjugé favorable envers les gros.
Votre job de journaliste, c'est de faire la distinction entre les chercheurs qui travaillent pour l'avancement des connaissances et ceux qui font des recherches afin de faire de la propagande pour influence l'opinion publique.
Un chercheur n'a pas la tâche de défendre une idéologie.
Moi quand je vous fais une plainte, ce n'est pas dans un but de vous convaincre de devenir militant pour mon point de vue. C'est pour que vous fassiez votre job de journaliste comme du monde. En d'autres mots, que vous n'adoptiez pas une opinion plus qu'une autre. La pire erreur qu'un journaliste peut faire, c'est faire du militantisme.
Il y a deux principaux groupes d'opinions concernant l'embonpoint: ceux qui méprisent les gros qui font tout pour convaincre la population que l'obésité c'est le pire fléau que l'humanité ai eu à faire face et ceux qui ont une opinion positive des gros et qui dénoncent la discrimination et l'ostracisme dont ils sont victimes.
Vous devez parler et traiter de ces deux opinions de façon équivalente. C'est à vos téléspectateurs / auditoire de faire le choix de l'opinion qu'ils préfèrent et de faire la part des choses.
Je précise que cette révision est la troisième que je rédige à la demande de M. Breton. Avant moi, mes deux prédécesseurs ont également rendu chacun une décision à la suite de plaintes qu'il a portées.
Toutes les plaintes de M. Breton portaient sur des contenus en rapport plus ou moins direct avec l'obésité et l'alimentation. Mes prédécesseurs et moi avons chaque fois jugé que les plaintes de M. Breton ne contrevenaient pas aux Normes et pratiques journalistiques (NPJ) de Radio-Canada, le recueil de règles et de balises éthiques et déontologiques qui guident le travail du personnel aux contenus d'information.
Chacune des plaintes de M. Breton se fonde sur son opinion, que les contenus dont il se plaint contribuent à alimenter l'obsession de la minceur dans la société, particulièrement chez les jeunes femmes, et à ostraciser les personnes qui sont plus corpulentes que la moyenne; que l'obésité est essentiellement génétique et qu'elle n'est pas causée par l'alimentation ou l'inactivité; que la surconsommation de sucre ou de gras n'est donc pas responsable de l'obésité ou d'autres maladies;
Que l'obésité n'est pas un problème sociétal et, surtout, qu'il n'existe pas d'« épidémie » d'obésité comme le soutiennent, entre autres, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Agence de la santé publique du Canada et le Centers for Disease Control and Prevention du département américain de la santé. Les arguments que M. Breton invoque sont toujours les mêmes et sa dernière plainte ne fait pas exception. Pour ceux que ça intéresse, je joins à cette révision les liens menant vers les révisions précédentes effectuées à la demande de M. Breton.
Pour en arriver à la présente révision, que nous dit-on au juste dans le reportage de L'épicerie dont se plaint cette fois M. Breton?
Voici comment l'animateur de l'émission présente le reportage en question :
« Le sucre est pointé du doigt comme l'un des grands responsables de l'augmentation de notre tour de taille collectif. Si on veut le remplacer, il faut trouver autre chose. Regardons si le sirop d'agave est une option intéressante. » M. Gagné nous dit donc que le sucre est « pointé du doigt comme l'un des grands responsables
de l'augmentation de notre tour de taille collectif » et non pas, comme le soutient le plaignant, que les « sucres sont les grands responsables de notre tour de taille collectif ». M. Gagné rapporte, il ne prend pas position sur la question. Et il propose d'analyser le sirop d'agave comme produit de remplacement au sucre blanc traditionnel, un choix qu'ont fait de nombreux consommateurs.
Et voici comment l'émission présente la version en ligne du reportage et l'article qui l'accompagne sur ICI Radio-Canada.ca :
« Un sirop sucré extrait d'un cactus? C'est le sirop d'agave, un édulcorant qui a fait apparition il y a quelques années et qui devient de plus en plus populaire. L'épicerie a voulu savoir si ce sirop est un bon substitut au sucre blanc traditionnel. » L'objectif du reportage est donc très clair : tenter de savoir si le sirop en question, de plus en plus populaire, est un bon substitut du sucre blanc. Que nous dit-on dans le reportage?
- - Que « ce nouvel édulcorant est devenu populaire chez les adeptes de produits dits naturels »;
-
Que le produit est tiré de l'agave bleue, un cactus qui sert aussi à fabriquer la téquila;
Qu'il n'est pas « aussi inoffensif qu'il en a l'air » lorsqu'il est blanchi, hydrolysé et raffiné, selon un pharmacien;
- Que le fructose concentré est métabolisé plus rapidement que les autres sucres, glucose ou sucrose, et que sa surconsommation peut causer des problèmes de santé par la production et l'accumulation de graisses (triglycérides);
- Que son pouvoir sucrant est plus élevé que le sucre et, donc, qu'on en consomme moins, mais qu'il contribue lui aussi à répandre l'inclination pour le sucre;
- Que l'association de cardiologie américaine soutient que les Nord-Américains consomment de trois à quatre fois trop de sucre;
- Qu'il est préférable de consommer des sucres bruts, comme les sirops d'agave et d'érable, mais en quantité raisonnable;
-
Que le sirop d'agave coûte dix fois plus cher que le sucre blanc.
Tous ces renseignements reposent sur « des faits et sur l'expertise » comme le réclame la valeur d'impartialité des NPJ.
Le reportage ne dit donc pas qu'il ne faut pas manger de sucre, mais que, selon la communauté médicale, les Nord-Américains en consomment trop.
On n'y parle jamais non plus d'« épidémie d'obésité », pas plus qu'on n'y affirme que le sucre est un « poison » ou une « substance toxique » comme le soutient le plaignant.
M. Breton s'en prend aussi aux commentaires et explications du spécialiste qu'on entend dans le reportage, le pharmacien Jean-Yves Dionne.
Lorsque celui-ci explique que les triglycérides créés par la surconsommation de fructose seront stockés au niveau abdominal, provoquant « de l'inflammation, de la maladie cardiaque »,
M. Breton entend qu'« il diabolise une fonction essentielle du corps pour sa survie ». « Sous-entendre, écrit-il, qu'il serait possible de se nourrir sans faire des réserves constitue une faute professionnelle grave.
C'est ce que pensent les femmes qui souffrent de désordres alimentaires. Ce genre de discours encourage les femmes à persister à avoir peur d'engraisser à chaque fois qu'elles mangent quelque chose. »
Le reste de la plainte de M. Breton est à l'avenant. Il interprète donc à sa manière le contenu du reportage, en infère des conclusions qui lui appartiennent et livre un procès d'intention à ses auteurs et à l'expert qu'on y entend.
En terminant, j'ajoute que cette révision est la dernière que je fais à la demande du plaignant sur les questions soulevées depuis dix ans dans les nombreuses plaintes qu'il a envoyées au Bureau de l'ombudsman et pour lesquelles trois ombudsmans ont eu à se prononcer cinq fois sans jamais conclure à quelque infraction que ce soit aux NPJ de Radio-Canada.
6
M. Breton a tout à fait le droit de militer dans le sens qu'il l'entend et de défendre ses points devue particuliers. Il le fait d'ailleurs très efficacement, entre autres sur son site web où il diffuse ses
opinions et actions, y compris ses plaintes contre Radio-Canada et ses échanges épistolaires avec ses responsables.
Mais l'ombudsman de Radio-Canada n'est pas un instrument dont les activistes peuvent se servir à l'infini pour promouvoir leurs causes. En ce qui me concerne, celle de M. Breton est entendue une fois pour toutes.
CONCLUSION
Le reportage sur le sirop d'agave intitulé Santé, le sirop d'agave?, diffusé à l'émission L'épicerie er
le 1 juillet 2015 sur ICI Radio-Canada Télé, n'a enfreint aucune des Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada.
Pierre Tourangeau
Ombudsman des Services français
CBC/Radio-Canada
Le 16 septembre 2015