Le surpoids, gage de survie après un infarctus?
Journal de Québec, mercredi 11 juillet 2007 page 29

Sujet: Tiens tiens, les minces faut aussi des infarctus ? 

On peut y lire:

Le surpoids est un facteur de risque bien connu d'infarctus. Mais sait-on que les personnes trop grosses en réchappent plus souvent que celles qui sont minces?

Un paradoxe que soulignent plusieurs études internationales selon lesquelles les patients obèses auraient davantage de chances de survivre que ceux de poids normal.

«Nous ne voulons pas que les gens pensent qu'il faut prendre un peu de poids pour augmenter ses chances après un pontage coronarien», a déclaré le Dr Gerard Fletcher, cardiologue à la Mayo Clinic (Floride) et porte-parole de l'Association américaine du coeur. «Ces résultats ne veulent pas dire que c'est bien d'être gros. Être gros est toujours dangereux pour la santé et pour de nombreuses raisons», a-t-il ajouté.

De nombreuses études attestent de ce phénomène: l'une d'entre elles réalisée en 2005 par des chercheurs de l'Université Duke auprès de 16 000 personnes réparties dans 37 pays souligne que, un an après un infarctus, le taux de mortalité est de 4,3% dans le groupe de poids normal, alors qu'il n'est que de 2,2% dans celui des gens obèses.

Des résultats que confirment d'autres études, notamment un article publié le mois dernier dans le European Heart Journal: des médecins allemands et suisses ont suivi plus de 1600 patients pendant trois ans après leur infarctus. Seuls 3,6% des malades obèses étaient décédés, alors qu'ils étaient 10% dans le groupe des personnes de poids normal.

«Nous n'avons pas trouvé de bonne explication au phénomène biologique qui entraîne cela», a souligné le Dr Eric Eisenstein, professeur-assistant de médecine à l'université Duke, qui a conduit l'étude en 2005. «Nous avons besoin de comprendre de façon scientifique ce qui se passe dans cette population avant de pouvoir mettre au point de nouveaux traitements».

Certains médecins pensent qu'ils existe des raisons physiologiques à ce phénomène. Les personnes obèses ont peut-être un coeur «pré-condionné», plus volontiers soumis au stress, a observé le Dr Andrew Newby, professeur de biologie vasculaire au Bristol Heart Institute et porte-parole de la société européenne de cardiologie. Les personnes trop grosses ayant été victimes d'infarctus pourraient mieux supporter le premier choc, a-t-il ajouté.

D'autres médecins suggèrent que toutes les graisses ne sont pas équivalentes. «Seule celle qui entoure l'abdomen semble dangereuse», a déclaré le Dr Don Poldermans, professeur de médecine à l'Université néerlandaise Erasmus.

Les différences entre les deux groupes, notamment le plus grand pourcentage de fumeurs dans le groupe des patients de poids normal peut être aussi une explication. Mais même après tous ces réajustements, les obèses présentent toujours des chances de survie supérieures.

Les médecins ne pensent pas que ces résultats aboutissent à des soins très différents. Mais ils jugent important de mieux comprendre le phénomène pour améliorer le traitement.

Pour certains d'entre eux, l'ampleur de l'infarctus et la présence de problèmes rénaux sont sûrement des facteurs de risque plus importants que le poids lui-même. Par ailleurs, les personnes en surpoids pourraient améliorer le pronostic en changeant de mode de vie, alors que celles qui sont minces ne pourraient rien faire, l'accident étant, chez eux, génétique.

Mais, avertit Gerard Flechter, «si les patients obèses ont de la chance après un infarctus, ils restent des patients à risque».

Mon commentaire

Là nous sommes sans devant dessus sens devant derrière. Cet article nous donne la chance de relativiser le facteur de risque qu'est l'embonpoint ou l'obésité. Il nous permet aussi, une fois de plus, de discrédite la position absolutisme des intégristes anti-obésité. En effet, ceux-ci nous laissent croire que l'embonpoint/obésité constitue une maladie en tant que telle. La seule façon d'être en santé, c'est d'être mince. Avec eux, on pourrait penser que les gens qui sont minces sont éternels et sont immunisés contre les maladies. 

Relativisons :

L'embonpoint/obésité peut être un facteur de risque dans certains cas, pas dans tous les cas. L'embonpoint/obésité peut avoir un effet protecteur contre certaines maladies ou être favorable à une bonne santé dans certains cas, pas dans tous les cas. 

L'infarctus est influencé par une prédisposition génétique. Ainsi, une personne de forte taille qui n'a pas de prédisposition génétique à faire un infarctus a beaucoup moins de chance de faire un infarctus qu'une personne mince qui a une prédisposition génétique. Une personne de forte taille qui a une prédisposition génétique à faire un infarctus a une égale de chance de faire un infarctus qu'une personne mince qui a une prédisposition génétique. Mais celles qui font de l'embonpoint ont plus de chance de survie après un infarctus selon ces études.

Tout est relatif. Personne n'est exempt de développer une maladie peu importe son poids corporel. Les avantages d'être minces et ceux d'être plus corpulent s'équivalent d'après moi. Comme on ne peut choisir son type morphologique, cela constitue une variable sur laquelle on est impuissant comme avec les prédispositions génétiques. Il n'y a donc aucun avantage au niveau de sa santé de vouloir changer sa morphologie (maigrir).  

En conclusion, ceux qui conseillent les gens sur ce qu'il faut faire pour être en santé devraient éviter de parler de poids corporel et de perte de poids pour se concentrer sur les bonnes habitudes de vie. Les bonnes habitudes de vie sont la seule variable sur laquelle on peut agir pour éviter de développer une maladie. 

Être en santé, c'est quelque chose qui se vit et se vérifie au jour le jour. La guerre systématique à l'épidémie d'obésité, na qu'un seul effet, maintenir les femmes dans l'obsession de la minceur.

Commentaire fait par José Breton

Complément d'informations:

L'histoire

Le surpoids, gage de survie après un infarctus?

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