Les scientifiques ne s'entendent pas sur le risque d'être « un peu enrobé »
Journal La Presse 28 juin 2004 page A6

Sujet: La pure vérité incontestable remis en question

On peut y lire:

BOSTON (AP) -- L'obésité constitue un danger reconnu pour la santé, médecins et chercheurs sont d'accord là-dessus. Mais y a-t-il vraiment un risque pour les quelque 800 millions de personnes dans le monde qui, sans être obèses, ont dépassé le poids idéal, les «bien en chair», un «peu enrobés», «légèrement corpulents»?

Beaucoup dans le monde médical pensent que la question ne se pose pas: il est dangereux d'être en surpoids. Une conviction que certains contestent pourtant avec passion.
Car souvent tout le monde est mis dans le même panier. Quand les statistiques officielles disent que plus de 60% des Américains sont trop gros, c'est loin de vouloir dire qu'ils sont tous obèses. Plus de la moitié d'entre eux, soit environ un tiers de la population, a seulement quelque kilos en trop.

Il y a encore quelques années, les agences gouvernementales américaines estimaient qu'il fallait commencer à s'inquiéter quand l'Indice de masse corporelle (IMC) atteignait 28 pour les hommes et 27 pour les femmes. Mais en 1997, l'OMC a adopté un nouveau critère: les IMC situés entre 25 et 29,9 sont désormais considérés comme «pré-obèses».

L'IMC se calcule en divisant le poids par la taille (en centimètres) au carré.
L'année suivante, un comité d'experts de l'Institut américain de la santé (NIH) est parvenu à la même conclusion et baptisé cette catégorie «en surpoids». Soudain, 35 millions d'Américains supplémentaires se sont retrouvés avec un problème de poids.

Irene Pakel, par exemple. Une femme de 55 ans pesant environ 60kg pour 1,58m. Elle n'est pas obèse, loin de là. Avec un IMC à 26, elle ne dépasse que d'un point la limite supérieure de la fourchette du poids recommandé pour la santé (entre 20 et 25). Mais elle entre pourtant dans la catégorie des personnes en surpoids, auxquelles il est conseillé de maigrir.
A-t-elle pour autant un problème de poids, un problème qui pourrait réduire son espérance de vie? Pour le Dr Philip James, président de l'International Obesity Task Force à Londres, cela ne fait aucun doute. «Plus de 99% des experts dans le monde sont convaincus par des données écrasantes qu'être en surpoids est un gros problème effectivement pour la majorité du monde».

Mais en tant que co-directrice du Centre pour le poids et la santé de l'Université de Californie à Berkeley, la soeur d'Irene, Joanne Ikeda, elle-même officiellement obèse, n'est pas d'accord. Pour elle, sa soeur «est en forme physiquement». Elle fait régulièrement de l'exercice et «quand on la regarde, on se dit que c'est quelqu'un qui n'est pas même légèrement potelé».

Paul Campos, auteur du «Mythe de l'obésité», pense que la catégorie du surpoids est «complètement bidon». Le problème, ce n'est pas les kilos en trop, mais le manque d'exercice, dit-il. «Il n'y a aucune base dans la littérature médicale qui permette de conclure qu'un IMC entre 25 et 29 constitue en lui-même un risque pour la santé. C'est absurde de prétendre ça».

Steven Blair du Centre d'aérobic Cooper de Dallas est l'un des contestataires qui pensent que le poids en lui-même n'est pas le problème. Après avoir observé 25.000 patients du centre pendant huit ans, il pense qu'il vaut mieux être gros et sportif, que mince et sédentaire.

«C'est peut-être vrai, mais le fait est que les gens en surpoids ne sont pas actifs», répond le Dr Xavier Pi-Sunyer, chef du centre de recherches sur l'obésité à l'Hôpital St. Luke's-Roosevelt à New York. «L'Américain moyen est incroyablement sédentaire».
Le Dr Pi-Sunyer présidait la commission américaine qui a établi la catégorie du surpoids. «Nous ne pensons pas qu'à ce niveau, il faille désespérément essayer de maigrir», dit-il. Mais il faut se surveiller pour ne pas grossir davantage: «Avec un IMC de 30, le risque de maladie et de mortalité prématurée est si important qu'il faut que les gens commencent à perdre du poids».

La limite des 25 a été choisie, dit-il, car les études montrent que les risques de diabète, d'hypertension et de cholestérol commencent à s'accroître à partir de ce niveau. Ainsi une femme avec un IMC de 26 a deux fois plus de risque d'avoir une maladie cardio-vasculaire qu'une femme avec un IMC de 21, même si cette dernière présente toutefois un risque très faible. Et huit fois plus de risque de diabète.

Et les études sur les Américains montrent qu'environ un quart des personnes en surpoids sont atteint du syndrome métabolique, combinaison inquiétante d'hyperglycémie, hypertension, et dyslipidémie, un faible taux de HDL-cholestérol et ou un niveau élevé de triglycérides.

Mais, l'un des plus gros risques, c'est le risque d'obésité. «Les gens gros grossissent», résume le Dr Peter McCullough, chef du centre de contrôle du poids de l'hôpital Beaumont dans la banlieue de Detroit. «Il est très clair que ceux qui sont en surpoids vont devenir obèses avec le temps. Les gens doivent comprendre qu'ils doivent contrôler cela». AP

Mon commentaire

Bel exemple d'un article de journaux qui tue la poule dans l'oeuf. Ou comment on utilise une opinion contraire à la nôtre pour renforcer la nôtre. Imaginez, plus de 99% pour cent des scientifiques, d'après l'auteur de cette article, pensent que sans aucun doute, les personnes qui ont une valeur d'IMC à partir de 26 sont en danger immédiat de mourir subitement. Ils sont tous totalement convaincus que le moindre gramme en surplus de poids constitue une grave atteinte à la survie du corps humain. 

Avons-nous la permission de doute de cette position extrémiste? Bien, voyons dont, NON. La question se pose même pas. En d'autres mots, il y a ou il y aurait tellement peu de scientifiques qui mettent en doute la position des intégristes anti-obésité, que ceux qui osent le faire sont de pauvres marginales qui vivent un moment d'égarement passager.

La rigidité extrême des intégristes anti-obésité, dans leur opinion, démontre hors de tout doute possible leur malhonnêteté intellectuelle. Ce n'est plus de la science qu'ils font. Ils utilisent le concept de la science pour nous imposer une vérité qu'ils ont eux-mêmes créer. De l'esprit de bottine comme on dit : « si c'est de la science, c'est que c'est incontestablement de la pure et limpide vérité.» C'est de la science à 4 sous à la sauce religieuse. 

Des ayatollahs qui défendent le dogme religieux du maintient du corps parfait afin de mériter la vie éternelle.

Dans ce contexte, on comprend que les personnes qui expriment une opinion différente des intégristes anti-obésité ont de la misère à se faire entendre. On est accusé de vouloir maintenir les personnes dans le péché. En tout cas, cet article nous confirme qu'ils existe des scientifiques qui ne partagent pas l'opinion de ça gang de méchants malades.

Commentaire fait par José Breton

Complément d'informations:

L'histoire

Débat scientifique sur le risque d'être «un peu enrobé»

CBS News | Pleasantly Plump Or A Health Risk? | June 30, 2004 03

Les intégriste anti-obésité

MSNBC - New findings about fat show how obesity kills -

Paul Campos

Paul Campos 

Junk Science About Obesity

Big Fat Blog: Columnists: Interview with Paul F. Campos

All Consuming: Book Info: The Obesity Myth: Why America's

The 'War' Against Obesity

Challenging the CW on obesity

Is Anti-Obesity Becoming The New McCarthyism?

Show Me The Data: Paul Campos' column

USATODAY.com - Is fat getting a bum rap?

Questioning the "Obesity Epidemic" 

http://www.vivelesrondes.com/obesite-mythe/

Autres

Cri d'alarme au congrès canadien de cardiologie  

Good news for big women You don't have to be skinny to be healthy 

Big Fat lies


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