Journal de Québec lundi 29 septembre 2014, p. 49
On peut y lire : UN PROBLÈME DE TAILLE Une analyse de grande envergure confirme que le surpoids corporel représente un important facteur de risque de plusieurs types de cancers. Le cancer RICHARD BÉLIVEAU Au cours des 30 dernières années, le nombre de personnes en surpoids a augmenté de façon phénoménale, avec près des deux tiers des Canadiens qui font actuellement de l'embonpoint (IMC > 25) ou qui sont obèses (IMC > 30). Il s'agit malheureusement d'une «tendance lourde», car le nombre d'enfants et d'adolescents en surpoids est également en forte hausse et la grande majorité de ces jeunes conserveront leur excédent de poids une fois parvenus à l'âge adulte. Plusieurs observations indiquent que c'est principalement la surconsommation d'aliments industriels hypertransformés qui est responsable de cette augmentation du poids corporel. Ces produits contiennent des quantités astronomiques de sucre et de gras, et leur consommation entraîne un surplus calorique qui excède nos besoins énergétiques et qui est converti en graisse. On assiste d'ailleurs en temps réel à l'impact de ces aliments sur la masse corporelle: tous les pays, sans exception, qui ont adopté au cours des dernières années ces nouvelles habitudes alimentaires doivent composer avec une plus grande proportion d'obèses. « ALLERGIQUE » AU GRAS ! Une conséquence immédiate de l'épidémie d'obésité qui déferle actuellement sur la planète, tant dans les pays riches que dans ceux qui sont pauvres, est l'augmentation radicale de plusieurs maladies associées au surpoids. L'excès de graisse n'est pas un état normal et il est interprété par les cellules du système immunitaire comme une menace que le corps doit combattre. Lorsque le tissu graisseux est surchargé de gras, il agit comme un véritable aimant qui attire certaines classes de cellules immunitaires, en particulier les macrophages, qui produisent alors des niveaux importants de facteurs inflammatoires. Notre immunité réagit donc de façon excessive au surpoids, un peu comme si nous étions «allergiques » au gras! La création d'un climat inflammatoire a évidemment d'importantes répercussions sur l'équilibre homéostatique du corps et elle est associée à une hausse spectaculaire du risque de plusieurs maladies, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et une foule de désordres comme la goutte, l'apnée du sommeil ou les maladies du foie. OBÉSITÉ ET CANCER L'augmentation de molécules inflammatoires associée à l'excès de graisse instaure également des conditions favorables à l'apparition de mutations dans le matériel génétique des cellules. Plusieurs études indiquent d'ailleurs que le surpoids est associé à divers types de cancers1, ce qui amène certains spécialistes à proposer que l'obésité puisse devenir, au cours des prochaines années, le principal facteur de risque de cette maladie, devançant même le tabagisme. Pour étudier plus en détail ce phénomène, des chercheurs britanniques ont examiné le lien existant entre l'incidence des 22 principaux types de cancer et le poids corporel chez plus de cinq millions de personnes, ce qui représente la plus grande cohorte jamais étudiée. Ils ont observé que l'indice de masse corporelle augmentait le risque de 17 cancers différents, cette hausse étant particulièrement importante pour les cancers de l'utérus (62%), de la vésicule biliaire (31%) et du rein (25%). Le poids corporel augmente aussi le risque du cancer du foie (19%), du côlon (10%), de l'ovaire (9%) et du sein (5%), mais ces hausses montrent plus de variations interindividuelles. Dans l'ensemble, les auteurs estiment que 41% des cancers de l'utérus et au moins 10% des cancers de la vésicule biliaire, du rein, du foie et du côlon sont directement causés par l'excès de poids. On peut se féliciter, avec raison, de la baisse significative du tabagisme au cours des dernières décennies. Les observations de la présente étude doivent cependant nous faire réaliser que l'augmentation de l'obésité pourrait à elle seule contrecarrer les bienfaits qui découlent de la diminution du nombre de fumeurs. Il faut donc absolument éviter de répéter l'erreur commise en réponse au tabac et réagir rapidement, avant que les dommages causés par l'obésité n'atteignent des proportions démesurées. 1 Williams S.C.P. Link between obesity and cancer. Proc Natl Acad Sci USA, 2013; 110: 8753-54.Sortie Audio 2 Bhaskaran K et coll. Body-mass index and risk of 22 specific cancers: a population-based cohort study of 5.24 million UK adults. Lancet, publié en ligne le 13 août 2014.
Mon commentaire
La guerre contre l'obésité est une idéologie qui n'a pas de fondement scientifique. Ce n'est pas de faire de la science que de faire de la démagogie et de vouloir manipuler l'opinion publique avec la peur. Les acteurs de cette guerre retirent un grand plaisir à vivre un sentiment de pouvoir (power trip) à ressentir ou à s'imaginer les gens trembler en les écoutant. Ils ont le sentiment d'avoir la santé et la vie des gens entre leurs mains. Ils se disent : « Si les gens ne nous écoutent pas, ils vont tous devenir obèses et mourront tous du cancer. Nous devons tout faire en notre possible, (tout leur est permis de dire), pour que tous les gens finissent par être convaincu de la véracité de nos allégations.» Mon principal argument pour démontrer à quel point l'affirmation suivante de RICHARD BÉLIVEAU ne tient pas de bout: « l'obésité puisse devenir, au cours des prochaines années, le principal facteur de risque de cette maladie, devançant même le tabagisme.» En d'autres mots : les obèses sont plus à risque de développer un cancer que ceux qui fument la cigarette. Est le suivant: On peut choisir de fumer ou pas mais, on n'a pas le pouvoir de choisir d'être mince ou gros. On ne choisit pas sa morphologie, c'est génétique. Pour RICHARD BÉLIVEAU, il faut être absolument mince pour être en santé et pour éviter de développer un cancer. N'est-ce pas une exagération, une affirmation démagogique qui exclue, qui ignore des faits et des réalités humaines? Tout ça dans un seul but de faire peur, d'impressionner, de terroriser le monde avec l'obésité. Son but est que les gens pensent que l'obésité et l'embonpoint constitue, une plaie, la pire des calamités. Cela diabolise l'embonpoint et l'obésité. Le seul signe de santé, c'est la minceur. RICHARD BÉLIVEAU réduit la santé à une apparence physique. Sa position nous laisse à penser qu'il n'existe qu'un seul type physique physique dit normal. Pour lui, ceux ou celles qui ne sont pas minces sont considérés comme souffrant d'une maladie. De plus, l'utilisation du mot mince ou minceur constitue un manque de sensibilité envers les femmes en considérant le contexte de l'obsession de la minceur. RICHARD BÉLIVEAU semble n'avoir aucune compassion pour la souffrance morale des femmes. Il met ainsi une pression indu sur les femmes. En l'écoutant, elles se disent: « En plus d'être laide, mes rondeurs vont me faire attraper le cancer ». « je n'ai aucune raison de rester ronde. » De là, les femmes vont tomber dans les restrictions alimentaires, la culpabilité, le dénigrement de soi et certaines verseront dans les désordres alimentaires. Pourquoi aucune femme ne va se plaindre publiquement, dans les médias, pour dénoncer ce méchant misogyne. Texte de la vidéo: Richard Béliveau demande aux femmes d'être mince Pourquoi les femmes se doivent absolument d'être mince. Selon Richard Béliveau Un soi-disant scientifique Toutes les femmes doivent s'agenouiller devant lui. Écoutez très bien ça. Richard Béliveau Utérus Avez-vous bien compris là? Les femmes rondes coûtent cher au système de santé. Ce n'est pas tous les hommes qui méprisent les femmes. Rondes Commentaire fait par José Breton
Séquences tirées de l'émission «Pour le plaisir» / SRC Christiane Charette décembre 1995 Les éditions belles rondeurs 2014 Richard Béliveau demande aux femmes d'être mince Jean-Marie Bourre un docteur pro-rondeurs féminines Commentaire fait par José Breton Complément d'informations : L'histoire Cancer : les clés pour le tenir à distance Chroniques Prévention de Richard Béliveau L'excès de poids lié à plus de 100 000 cancers par an Perdre du poids: une prévention efficace contre le cancer Rose on Herndon, 'Fat Blame: How the War on Obesity Victimizes Women and Children' Healthism and the Bodies of Women:Pleasure and Discipline in the War against Obesity Is the 'War on Obesity' Just a Massive Conspiracy to Sell Diet Pills? Le cas de Richard Béliveau Les boissons gazeuses favorisent le développement du cancer de l'utérus Trop de sucre peut faire perdre la tête Radio-Canada en mission contre l'épidémie d'obésité La guerre contre l'obésité est néfaste pour la santé Les filles de 15-20 ans, une «génération formatée maigreur» Même avec un poids santé - Elle veulent perdre du poids Lutter contre l'obésité peut-il avoir des effets pervers? Rondeurs et santé Les bons points de l'embonpoint Mieux vaut être enrobé mais sportif que svelte et sédentaire Good news for big women You don't have to be skinny to be healthy Les gênes contrôlent la forme de votre corps Women with broad hips are healthier "Etre gros, c'est parfois bien mieux qu'être mince" Obésité et mortalité: un paradoxe de poids L'obésité serait en fait un avantage pour la santé ?
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