Blog Kessel 29/11/2024
On peut y lire: Les grosses ne sont pas des femmes (comme dirait l'autre) La grossophobie est un enjeu féministe. Voilà, c'est tout. J'ai la chance d'être invitée de temps en temps pour parler de grossophobie. Ces dix dernières années, j'ai notamment parlé à des étudiantes en médecine, à des élèves de CM1, à l'intersyndicale des femmes, à un book-club de retraités, à un public aussi divers que rigolo dans de nombreuses médiathèques aux noms de cosmonautes communistes, à des infirmières, à des personnes grosses dans un service clinique d'amaigrissement, à des organisations de gauche, et même à des élèves esthéticiennes. J'ai parlé à Paris, mais aussi à Dunkerque, à La Rochelle, à Marseille, j'ai fait mon petit Tour de France en bonne VRP de ma cause., .... Cette semaine, les assises nationales de lutte contre les violences sexistes ont eu lieu. Ce week-end, les assises européennes des violences faites aux femmes auront lieu à Strasbourg. Les grosses ne sont pas au programme de ces deux utiles et féministes rassemblements. On ne parlera pas des difficultés des personnes grosses à accéder à la contraception, à l'avortement, ou à la parentalité. On ne parlera pas de l'accueil en commissariat des personnes grosses victimes de viol ou de violences conjugales, qui se font répondre que les filles costaudes, on leur tape pas dessus. On ne parlera pas de la culture des régimes comme outil du patriarcat, qui convainc les petites filles de 8 ans de se mettre au régime pour être plus aimable. On ne parlera pas des violences obstétriques spécifiques aux personnes grosses, et à l'inhumanité de se voir refuser une PMA parce qu'on dépasse un IMC standard de quelques points. On n'y évoquera pas les relations entre parcours de corps gros et inceste. Pour paraphraser Wittig, on a l'impression que les grosses ne sont pas des femmes, et que leurs oppressions spécifiques, subies parce qu'elles sont à l'intersection du féminisme et de la grossophobie n'intéressent personne. Alors en attendant d'être invitée par ces nobles assemblées, (moi ou une autre, il y a aujourd'hui de nombreuses associations et activistes à interroger), avant que l'on m'accorde le droit de siéger parmi mes pairs (ou mes mères) (pardon), je vais continuer à répondre aux invitations des mairies, des syndicats, des associations, des collèges et des amicales de brodeuses et de mangeuses de champignons. En espérant, une blague à la fois, une statistique à la fois, changer un peu leur monde, et me rassurer au passage sur la possibilité d'un mieux. Merci de me lire tous les vendredis, ... Daria Marx Mon commentaire Daria Marx est une activiste contre la grossophobie. Elle a écrit le livre « Gros n'est pas un gros mot ». Elle est très active et bien connue en France. Comme moi aussi, elle critique le féminisme standard ou bien-pensant. Elle est crédible. Le féminisme est critiquable. Lorsque je parle de féministes, je parle de celles qui sont connues par le public, qui prennent la parole dans les médias. Le questionnement Pourquoi la gazette de femmes a tardé de parler de la grossophobie? Pourquoi les féministes du Québec ne vont pas sur la place publique pour critiquer la guerre à l'obésité qui contribue à maintenir la femmes dans l'obsession de la minceur? Le pire, pourquoi elles ne dénoncent pas la chirurgie bariatrique. Pourtant, comme 84 pourcent des personnes qui subissent cette mutilation sont des femmes, cela concerne les femmes. La chirurgie bariatrique est une violence faite envers les femmes non reconnue par les féministes, voilà tout. Pourquoi aucune d'entre elles n'a dénoncé les allégations de Richard Béliveau? Qui dit aux femmes: d'être le plus mince possible pour éviter de développer un cancer. Pourquoi aucune d'entre elles n'a dénoncé la guerre au sucre (malbouffe) qui contribue à déclencher des désordres alimentaires? Au Québec, les féministes ne s'associent pas à la philosophie du body positive parce que les influenceuses de ce mouvement sexualisent leur corps sur leurs réseaux sociaux. Les féministes n'aiment pas les concours de beauté. Elles ne parlent pas de séduction ou de l'aspect sensuel des rondeurs. Elles ne veulent pas que le corps des femmes soit sexualisé. Elles ont critiqué les mannequins de taille plus, de manière méprisante. L'explication possible Cette attitude s'expliquerait par le fait que les féministes ne sont pas exemptées d'être obsédées par la minceur, du corps parfait ou d'être mal dans leur peau. Elles manquent peut-être de recul pour se préoccuper du body positive. Elles utilisent le discours de l'égalité comme façade pour éviter de faire face à leur difficulté concernant leur image corporelle, qui sait. Font-elles un féminisme de conformiste, un féminisme qui veut faire partie de la gang. Un féminisme à l'image de la société québecoise. Les québécois sont des moutons. Elles veulent que leurs valeurs féministes fassent partie de la norme. Une norme qui est inhospitalière pour les femmes rondes et qui est grossophobe. Conclusion Le body positive, le fat acceptance ou le fat positive et la lutte contre de la grossophobie sont un féminisme, mais il n'est pas reconnu comme tel par celles qui portent le message du féminisme. Commentaire fait de José Breton Complément d'information : L'histoire Les grosses ne sont pas des femmes (comme dirait l'autre) Demande à reconnaître la grossophobie au conseil du statut de la femme L'année anti-obésité de Richard Béliveau dans le journal de Montréal La chirurgie de l'obésité en 5 chiffres Richard Béliveau demande aux femmes d'être mince Le rigorisme de la morale féministe anti-sexe Autres Pourquoi les grosses sont-elles les grandes oubliées du féminisme? The Feminist History of Fat Liberation Pourquoi je suis radicalement opposée à la chirurgie bariatrique Vaut-il la peine de souffrir pour être belle? Le cancer un problème de taille Spécial grossophobie médicale dans le journal de Montréal Lutter contre l'obésité, est-ce grossophobe ? Lutter contre l'obésité peut-il avoir des effets pervers? 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