Mauvaise alimentation: Coca-Cola, commanditaire des JO, critiqué
Journal de Montréal- Publié le Jeudi, 8 août 2024

Le partenariat entre Coca-Cola et les JO 2024, déjà critiqué sur le plan écologique, a fait l'objet mercredi d'attaques de la part de spécialistes en santé publique, qui accusent le géant américain de sportwashing.

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Le partenariat entre Coca-Cola et les JO 2024, déjà critiqué sur le plan écologique, a fait l'objet mercredi d'attaques de la part de spécialistes en santé publique, qui accusent le géant américain de sportwashing.

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«En continuant de s'associer avec Coca-Cola, le mouvement olympique risque d'être complice de l'aggravation d'une épidémie mondiale de mauvaise alimentation, de la dégradation de l'environnement et du changement climatique», écrivent deux chercheuses, Trish Cotter et Sandra Mullin, dans la revue BMJ Global Health.

Coca-Cola est l'un des commanditaires les plus anciens des Jeux olympiques, qu'il parraine depuis l'édition de 1928.

Concernant l'édition actuelle à Paris, le géant américain des sodas a déjà été mis en cause pour son usage intensif de récipients en plastique, qu'il justifie par des contraintes «techniques et logistiques».

L'article du BMJ Global Health met l'accent sur les problématiques de santé, soulignant que Coca-Cola vend des boissons sucrées «à l'intérêt nutritionnel faible ou inexistant».

Les sodas sont «l'un des principaux moteurs» de pathologies répandues dans le monde entier comme l'obésité ou le diabète, soulignent les auteures, qui prescrivent au Comité international olympique (CIO) de rompre ses liens avec Coca-Cola.

Interrogé par l'AFP, le groupe a dit «adapter en permanence sa gamme de produits en réduisant les sucres ajoutés». Il a également estimé que son financement aux JO est «[crucial] pour permettre aux athlètes du monde entier de s'entraîner, de se préparer et de participer aux Jeux».

Au-delà des JO, dans l'article du BMJ Global Health on souligne la place particulièrement importante de Coca-Cola dans les partenariats sportifs. Aucun autre groupe n'en détient autant, y compris des entreprises à l'activité liée au sport, comme Nike.

Cette stratégie permet à Coca-Cola de sportwasher (un terme créé sur le modèle du greenwashing) des produits mauvais pour la santé, selon les chercheuses de l'organisation de santé internationale Vital Strategies.

Interrogé mercredi lors de sa conférence de presse quotidienne pendant les JO de Paris, le CIO s'est dit «incroyablement fier» du partenariat centenaire avec la marque. À Paris, «ils fournissent une gamme complète de produits: eau, thé, café, jus de fruits, boissons gazeuses. Il y a donc beaucoup d'options sans sucre», a déclaré Anne-Sophie Voumard, directrice des services de marketing et de télévision.

La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait déjà été critiquée fin 2023, notamment par des médecins, pour avoir publié des photos d'elle en compagnie de représentants de Coca-Cola. Elle avait reconnu un choix malheureux en matière d'image, en récusant toute complaisance avec le groupe.

«Une présentation d'Ozempic»: pas assez mince pour regarder les Jeux olympiques à Radio-Canada?
Journal 24 heures jeudi 8 août 2024

Plus d'une semaine après l'ouverture des Jeux olympiques, il ne fait plus aucun doute que l'événement diffusé sur les ondes de Radio-Canada est «une présentation d'Ozempic».

Plus d'une semaine après l'ouverture des Jeux olympiques, il ne fait plus aucun doute que l'événement diffusé sur les ondes de Radio-Canada est «une présentation d'Ozempic». Ce qui est moins sûr, toutefois, ce sont les souvenirs qui resteront une fois la flamme éteinte: les médailles ou l'idée sournoise que la minceur est directement liée à la performance sportive?

«On ne peut même plus écouter les JO tranquille sans se faire marteler qu'on n'est pas assez mince», regrette le professeur à la Faculté de médecine de l'Université Laval et chercheur à l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), Benoit Arsenault.

Il a raison: l'association entre les Olympiques et Ozempic est difficile à manquer.

«Ce segment est une présentation d'Ozempic. Parlez-en à votre médecin pour savoir si le médicament vous convient»: cette signature est en quelque sorte devenue le refrain des Jeux pour l'auditoire de la télévision publique.

Mais est-ce qu'il y a lieu de s'inquiéter du fait qu'un médicament surtout connu du grand public pour son efficacité pour perdre du poids soit ainsi associé à un événement censé célébrer le sport et le dépassement de soi?

Des messages contradictoires

«Ça va à l'encontre du message qu'on tente de faire passer, soit qu'il est important de faire du sport pour les dizaines de bénéfices pour notre santé et non dans le but d'être mince», résume Benoit Arsenault, qui copréside la Société québécoise de lipidologie, de nutrition et de métabolisme.

En martelant le public avec le nom «Ozempic», on renforce le lien fallacieux entre minceur et santé, souligne pour sa part la professeure spécialiste du marketing et de la gestion du sport à l'UQAM, Pascale Marceau.

Elle s'inquiète des conséquences d'une telle association chez les personnes qui vivent déjà avec des enjeux d'image corporelle, notamment certaines jeunes filles qui nagent en rêvant de devenir la prochaine Summer McIntosh.

«Ça pourrait faire croire que prendre des médicaments pour atteindre un certain poids est socialement accepté, voire encouragé, ce qui peut aggraver les problèmes de santé mentale», s'inquiète Mme Marceau.

Des téléspectateurs pourraient également minimiser les risques associés à Ozempic du fait que Radio-Canada, qui jouit généralement d'une bonne réputation auprès de l'audimat, le met ainsi de l'avant.

«Le diffuseur public doit se poser des questions sur la pertinence de mettre de l'avant un médicament qui encourage la culture des diètes en pleine période olympique, déplore Benoit Arsenault. Notamment dans le contexte où n'importe qui, le moindrement débrouillard, peut obtenir une prescription.»

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Le culte de la minceur

Malgré ces préoccupations, Benoit Arsenault insiste: la commandite proposée par la marque phare de la pharmaceutique danoise Novo Nordisk respecte les règles «très strictes» dictées par Santé Canada en matière de publicité sur les médicaments d'ordonnance.

Comme le veut la loi, il n'est jamais précisé s'il s'agit d'un produit conçu pour traiter le diabète de type 2 ou aider à la perte de poids.

«Mais la marque Ozempic est tellement forte dans l'imaginaire collectif qu'elle peut facilement contourner les règles. La compagnie sait très bien qu'en s'associant aux JO, elle contribue à l'obsession du corps parfait en renforçant l'idée que la minceur est liée au sport», précise le professeur.

Et devant la succession de corps d'athlète découpés au couteau, au sommet de leur forme pour cet événement qui se déploie une fois tous les quatre ans, il peut être tentant pour le public de se comparer.

«Il n'y a rien de tel que de voir des athlètes aux corps qui répondent aux standards les plus élevés de la société en matière d'apparence physique pour faire en sorte que les téléspectateurs se sentent insatisfaits de leur propre poids», fait valoir Pascale Marceau.

«Et juste au moment où ils commencent à imaginer une perte de poids sans vraiment savoir par où commencer, voilà qu'une publicité pour Ozempic apparaît à l'écran», poursuit l'experte.

Elle note au passage l'évidente similarité sonore entre le médicament et l'événement.

«Inconsciemment, les gens continueront d'associer Ozempic et le corps d'un athlète olympique», dit-elle.

Une question d'argent

Ce qui se cache derrière l'association entre Ozempic et Radio-Canada, c'est l'argent.

Pour la société d'État, qui paye une fortune pour diffuser les épreuves des Jeux, il est tentant d'accepter des commanditaires avec des poches bien pleines, même s'ils sont controversés.

«Il faut aller chercher des commanditaires qui ont beaucoup d'argent, parce que chaque seconde de publicité est beaucoup plus chère pendant ce genre d'événements», précise le professeur émérite à HEC Montréal, Jacques Nantel.

«Ozempic est un produit pharmaceutique très rentable, donc ils ont sûrement pu offrir un soutien financier beaucoup plus important que bien d'autres entreprises», souligne pour sa part l'experte marketing Pascale Marceau.

Pour Novo Nordisk, dont la valeur s'élève à 783 milliards $, soit plus que l'ensemble de l'économie du Danemark, chaque dollar investi rapporte gros.

Et alors que tous les yeux sont rivés sur les JO, pour l'entreprise, c'est le moment rêvé pour faire parler de son médicament vedette, mentionne M. Nantel.

«La pharmaceutique use d'une stratégie de diffusion massive, alors que la molécule est encore protégée au Canada et aux États-Unis. Mais rapidement viendront les génériques vendus moins chers. La part de marché du produit risque donc de diminuer», précise le professeur, qui compare la commercialisation d'Ozempic à celles de Viagra et de Cialis.

Sujet:Du ridicule à l'inacceptable

Mon commentaire

Cette situation absurde a été créée de toute pièce par les intégristes anti-obésité/malbouffe, un gang de fanatiques qui terrorisent le monde depuis trente ans avec leur prétendue épidémie d'obésité et de ses conséquences graves sur la santé.

Ils ont trouvé un coupable le sucre et surtout les boissons sucrées, comme le Coca-Cola. Selon eux, si elles n'avaient pas existé, il n'y aurait pas eu d'obèses. Le pire fléau, ce n'est pas le cancer, c'est l'obésité. Nous devons tous nous unir pour contrer cette menace. Ils ont associé le Coca-Cola à l'anéantissement de la race humaine par l'obésité.

Leur exagération extrême explique leur volonté que les Jeux olympiques cessent leur association avec Coca-Cola. Cela compte tenu du fait que démoniser le sucre, c'est complètement absurde. Il n'y a pas d'aliment plus banal, inoffensif et essentiel pour fournir de l'énergie au corps que le sucre.

Mettre fin à l'association de Coca-Cola avec les Jeux olympiques, renforcerait la crédibilité à la guerre contre l'obésité et à l'idée que le sucre serait un produit chimique nocif. En effet, aucun aliment ne peut être considéré comme nocif.

La guerre contre l'obésité et le sucre a comme conséquence de maintenir les femmes dans l'obsession de la minceur. Ce sont les femmes qui constituent le marché cible de l'industrie de l'amaigrissement. L'Ozempic fait partie de la catégorie des médicaments du style de vie, tout comme le Viagra l'est. En d'autres mots, des médicaments qui ne sont pas nécessaires pour la survie ou la santé du corps.

Étant donné que ce sont les femmes qui sont intéressées par l'Ozempic, il est intolérable que Radio-Canada ait accepté la commandite de l'Ozempic, durant la diffusion des Jeux olympiques de Paris.

Dans une certaine mesure, faire la promotion d'un produit d'amaigrissement encourage les femmes à haïr leur corps.

Au départ, il y a un problème d'éthique avec la publicité de médicaments de prescription. Juste à partir de ce fait, Radio-Canada aurait dû refuser d'associer leur image à celle de l'Ozempic.

L'Ozempic n'a pas besoin de publicité. Nous savons tous qu'il a un effet amaigrissant. Ce médicament controversé est surexposé dans les médias, ce qui lui donne une image douteuse, voire haineuse et grossophobe.

Pourquoi Radio-Canada a accepté la commandite de l'Ozempic sans penser aux conséquences? Cela s'explique par le fait qu'ils ont une politique éditoriale en faveur de l'opinion des fanatiques de la lutte contre l'obésité et le sucre. Lutter contre l'obésité, c'est normal et vertueux pour eux.

Le service des nouvelles de Radio-Canada est insensible au vécu des femmes en relation avec leur image corporelle.

Commentaire fait par José Breton

Ozempic ou Coca-cola Qui n'avait pas d'affaire là? Jeux olympiques Paris 2024

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