Conseil du statut de la femme Parler de grossophobie sans détour
La presse + dimanche 8 novembre 2020

La grossophobie demeure un sujet tabou », affirme Me Louise Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme.

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Sujet: Il n'est jamais trop tard pour bien faire

On peut y lire:

Grossophobie. Le mot est apparu assez récemment dans l'espace public, mais le phénomène, lui, est loin d'être nouveau. Le Conseil du statut de la femme souhaite qu'on en parle. Sans détour. Pour enfin mieux comprendre.

« La grossophobie demeure un sujet tabou », affirme Me Louise Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme. Animé par sa mission de sensibiliser la population en matière d'égalité, l'organisme gouvernemental s'est penché sur le phénomène dans une capsule vidéo : « La grossophobie en 76 secondes ».

Mais qu'est-ce que la grossophobie, exactement ? « La grossophobie, c'est la stigmatisation des personnes grosses et la discrimination envers celles-ci, poursuit Me Cordeau. Le phénomène recoupe un amalgame de préjugés autour des personnes grosses et de leur poids. »

On aurait tort de croire que cette forme de discrimination ne s'exprime que dans le regard de l'autre. La grossophobie, c'est aussi la peur d'être ou de devenir grosse soi-même. Parce que les pensées réductrices au sujet du poids sont ancrées dans le tissu social, mais aussi en nous.

« L'un de nos mandats est d'informer l'ensemble de la population sur des enjeux qui concernent toute la société. Avec cette capsule vidéo, nous voulons entre autres rejoindre les jeunes et les sensibiliser à ce phénomène qui les touche directement dans leur vie quotidienne. »

- Me Louise Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme

La grossophobie touche les femmes et les hommes dans toutes les sphères de leur vie : au travail, dans leurs relations personnelles et affectives, à la télé, au cinéma, dans les médias, et même quand elles ou ils consultent une professionnelle de la santé.

À l'école, la grossophobie est l'une des formes de discrimination les plus répandues, alors que le poids est la caractéristique pour laquelle les élèves sont le plus souvent victimes d'intimidation, selon 37 % des jeunes interrogés (1). Sur la santé psychologique de nos jeunes, l'impact est grand.

La grossophobie en chiffres

- 54 % des adultes avec de l'obésité déclarent avoir déjà été stigmatisés par des collègues de travail (2).

- 64 % affirment aussi avoir déjà subi un préjugé lié au poids de la part d'une professionnelle de la santé (2).

- 90 % des adolescentes de 14 à 18 ans sondées dans le cadre d'une recherche menée en 2014 rapportent avoir été témoins d'intimidation par rapport au poids (1).

- Près de 75 % des femmes souhaitent maigrir, et ce, peu importe leur poids (3).

Un premier pas : en parler

La partie est loin d'être gagnée pour déconstruire les perceptions négatives envers les personnes grosses, puisqu'elles sont profondément enracinées, et ce, dans tous les milieux. Quand on sait que le tiers des filles âgées de seulement neuf ans ont déjà tenté de maigrir (3), force est de constater que le culte de l'apparence s'inscrit très tôt dans l'esprit des gens, et plus particulièrement des femmes.

Alors, on commence où ? « Il faut en parler, d'abord, et montrer plus de diversité corporelle dans l'espace public, par exemple dans l'industrie de la mode ou les médias, estime Me Louise Cordeau. Surtout, il faut dire aux jeunes que ce n'est pas la taille des vêtements qui détermine la valeur d'une personne. »

Quelques secondes pour comprendre

Initiative du Conseil du statut de la femme, la série vidéo Quelques secondes pour comprendre sensibilise la population à d'autres enjeux de société, comme la culture du viol, le slutshaming, la taxe rose et le mansplaining.

1 Source : Aimé, Maïano, & Association pour la santé publique du Québec, 2014.

2 Source : Obésité Canada : https://obesitycanada.ca/fr/rapport-poids-biais/

3 Source : Équilibre

Mon commentaire

Enfin, il était temps que le conseil du statut de la femme se réveille. J'ai tout fait pour qu'il en parle. J'ai même envoyé une lettre recommandée à la directrice, Me Louise Cordeau, pour les supplier d'en parler.

Les sujets traités par le conseil du statut de la femme sont choisis par un comité de femmes suivant une politique éditoriale. Comment explique leur retard à traiter de ce sujet qui touche pourtant directement le bien-être des femmes.

Cela s'explique par le fait que leur comité a été formé par une vieille garde féministe idéaliste des années 70. Elles se battent pour obtenir des concessions des hommes pour atteindre l'égalité. En passant, cette égalité est plus économique qu'autre chose.

Par conséquent, elles se sont éloignées de la vie personnelle et intime des femmes. Pour créer une distance encore plus grande, elles ont adhéré à l'idée qu'elles se doivent de rejeter les notions de beauté et de séduction parce que cette préoccupation serait une soumission aux hommes.

Ces féministes qui se centrent sur un seul objectif oublient qu'elles ont un corps. Est-ce qu'être une féministe militante vaccine contre le développement d'une image corporelle négative. Non! Parallèlement, plusieurs femmes qui ont milité pour l'égalité se sentaient avoir un corps inadéquat. Par conséquent, elles ont fait des diètes et des régimes amaigrissants.

Quand un sujet nous dérange on a la tendance à l'ignorer ou à le mettre sous la table. Depuis 40 ans les féministes militantes se sont aliénés en ignorant le sujet de l'apparence physique. Ainsi, elles ont laissé les femmes être victimes de l'industrie de l'amaigrissant sans rien dire tout en étant elles-mêmes victimes.

En conclusion, si elles ont retardé de parler de la grossophobie, c'est parce qu'elles ont évacué le sujet de l'apparence physique de leurs discours. La raison en est qu'elles étaient mal à l'aise avec leur corps. En d'autres mots, elles étaient grossophobes envers elles-mêmes.

Commentaire fait par José Breton

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