Les femmes ont une perception plus juste de leur poids que les hommes
Journal de Québec, Nouvelles, jeudi 26 mai 2016, p. 10

Plus on parle d'obésité plus les femmes se préoccupent de leur poids et sont insatisfait de leur corps.

Sujet: La clientèle cible

On peut y lire:

Un peu plus d'une Québécoise sur dix surestime son poids, alors qu'à l'inverse, les hommes se perçoivent généralement plus minces qu'ils ne le sont en réalité.

«Les femmes ont plus tendance à avoir une perception juste de leur poids. Parce qu'elles sont plus préoccupées par leur poids, elles utilisent plus le pèse-personne et surveillent davantage leur alimentation», signale la chercheuse Marie-Claude Paquette, conseillère scientifique à l'Institut national de santé publique du Québec.

Mme Paquette et sa collègue Patricia Lamontagne se sont servies de l'enquête sur la santé de la population québécoise de 2008 afin de faire des analyses plus poussées sur la façon dont les gens perçoivent leur poids.

Elles ont en outre constaté que le tiers des Québécoises qui surestiment leur poids a rapporté un niveau de détresse élevé pouvant prendre la forme de symptômes anxieux, de dépression, voire d'isolement social.

Mythe déboulonné

Des femmes de tous âges, adolescentes et femmes d'âge mûr, sont soucieuses de leur poids. «Cela déboulonne le mythe selon lequel les femmes s'acceptent mieux en vieillissant.»

«On baigne dans une soupe socioculturelle. La première chose qu'on demande quand un bébé naît, c'est son poids! Les idéaux de beauté proposés dans les médias font en sorte qu'on a tendance à oublier ce qu'est une femme de poids normal», souligne Mme Paquette, en marge de l'événement Les femmes et la santé, qui se tient cette semaine à l'Université Laval.

Charte méconnue

Selon la chercheuse, la Charte québécoise pour l'image corporelle saine et diversifiée est encore méconnue, bien que plusieurs actions concrètes aient été mises sur pied dans les magazines et les agences de presse.

«Des designers locaux ont signé la charte et encouragent la diversité. Cela s'inscrit dans un mouvement international amorcé il y a une dizaine d'années, à la suite de décès survenus chez des mannequins présentant une maigreur extrême. Beaucoup de pays ont mis en place des dispositions pour contrer ce phénomène», montre Mme Paquette.

Le surpoids est par ailleurs encore en croissance, au Québec. Il a fallu des décennies pour que les messages de prévention sur le tabac aient un impact durable. C'est la même chose pour le poids, note-t-elle.

Mon commentaire

Les hommes ne sont pas la clientèle cible de l'industrie de l'amaigrissement et celle-ci finance la guerre contre l'obésité/malbouffe. Leur but est de s'assurer que toutes les femmes doutent de la normalité de leur corps. On désire entretenir la préoccupation négative qu'ont les femmes au sujet de leur poids corporel.

La Coalition québécoise sur la problématique du poids contribue à maintenir les femmes dans l'obsession de la minceur. En partant, le nom de cet organisme, c'est douteux. Le poids serait un problème? Ainsi, de là les femmes peuvent conclure aussi que leur poids constitue un problème.

Il faudrait relâcher la pression médiatique pour essayer de convaincre les gens de l'existence d'une prétendue épidémie d'obésité. Il n'y a pas de problème avec le poids, il n'y a qu'une diversité morphologique. En effet, le poids constitue une caractéristique physique naturelle ou génétique.

La semaine contre le sucre de radio-canada, en mars dernier, n'a servi qu'à faire paniquer les femmes au sujet de leur corps. En résumer, il faut moins manger de sucre pour maigrir et éviter d'engraisser. Le discours anti-sucre est une stratégie pour tenter d'endiguer la prétendue épidémie d'obésité. La diabolisation du sucre contribue à obséder les femmes avec la minceur.

La mode chez les nutritionnistes, c'est de nous dire de surveiller le nombre de calories dans un aliment avant de l'acheter. Si un aliment est très calorique, il n'ait pas santé. Pour les nutritionnistes aucun dessert peut-être considérer comme un aliment santé à cause du sucre ajouté.

Les prétendues conséquences graves de l'obésité et les coûts exorbitants au système de santé qui y seraient associées contribuent à faire du poids corporel un problème.

Les images de femmes minces dans les médias contribuent moins à la préoccupation qu'ont les femmes au sujet de leur poids corporel. C'est l'activisme anti-obésité qui est bien organisé et financé qui met le plus de pression sur les femmes.

En dix ans le fonds pour la promotion des saines habitudes de vie, une création de la fondation Lucie et André Chagnon et du gouvernement de Jean Charest a dépensé 400 000 millions de dollars dans l'objectif très précis de réduire le nombre d'obèses au Québec. Cela, c'est mettre énormément d'emphase à dire que le poids corporel constitue un problème.

On comprend ici pourquoi les femmes de taille plus aux Québec sont maintenues au silence. Elles n'osent pas aller sur la place publique de peur de se faire crucifier en se faisant dire qu'elles n'ont pas de volonté, qu'elles n'ont pas d'amour propre et que la santé ne serait pas une valeur importante pour elles.

Le message que les médias devraient diffuser pour aider les femmes avec leur image corporelle, serait de dire que le poids est une caractéristique physique génétique et que la santé est accessible à toutes peu importe leur poids corporel.

Plus on parle d'obésité plus les femmes se préoccupent de leur poids et sont insatisfait de leur corps.

Cette enquête sur la santé de la population québécoise démontre que la guerre contre l'obésité vise les femmes et que cela ne touche pas et/ou n'intéresse pas les hommes.

Commentaire fait par José Breton

L'histoire:

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